Peter Dinklage est révolté par le remake live action de Blanche-Neige et les 7… personnes atteintes de nanisme

[megann31]

Ce dessin animé a été une inspiration pour la moqueries envers les personnes de petite taille. Mon frère sans souffrir de nanisme n'est pas très grand pour un garçon, 1m60.
Beaucoup d'adolescents un peu petits ont pu se voir chanter la chanson des sept nains (je suis en collège c'est encore actuel). C'est pas forcément le traitement de Disney le soucis, c'est la réception qui en a été faite je trouve. Les blagues sur les nains c'est drôle encore. Et peut être que Peter se dit que Disney pourrait bosser sur cette réception et pressent que ce ne sera pas une priorité pour eux.
Je ne sais pas si les personnes atteintes de nanisme sont discriminées (au travail, dans leur vie amoureuse) et je me rends compte que cela montre bien qu'on s'en fout en vrai, ce n'est pas une préoccupation sur le devant de la scène médiatique et c'est cool qu'il lance le sujet.
Rien que le terme "les nains" peut être insultant je trouve; certes il y a moins de personnes atteintes de nanisme que de personnes "racisées" dans le paysage actuel donc leurs discriminations se voient moins mais rien qu'en France il faut se dire qu'on a quand eu même une émission avec des mecs qui s'appelaient "passe partout, passe muraille"...
Et que je n'ai pas vu passer de grandes indignations là dessus.
Alors oui, le progrès se fera une victoire après l'autre donc c'est super pour l'actrice principale de Blanche Neige mais c'est cool de lancer une autre étape avec les personnes naines?

Edit: J'ai quand même vu passer une vidéo qui disaient que c'était une opportunité pour les "nains" qui avaient du mal à trouver du boulot autrement, et que en gros les gens atteints de nanisme avaient de la chance car ils étaient castés pour ça et qu'on voyait toujours les mêmes du coup venant d'un gars de taille ordinaire hein ... Je vais vomir je reviens...

 

[TrustMe I'm a (al)chemist]

Ah les derniers commentaires sont super intéressants !
Ca me fait penser au livre "Psychanalyse des contes". La psychanalyse est à mes yeux très discutable sur bien des sujets, néanmoins c'est un angle d'analyse non sans intérêt.

Donc je suis curieuse de la suite que prendra cette affaire et si une version est bien réalisée.

Pour revenir sur l'aspect "réchauffé", je trouve la critique un peu facile : il y a de la vérité mais pas que...
Les contes existent depuis la nuit des temps et il y a finalement autant de versions d'une histoire que de conteurs. Chaque réinterprétation de l'oeuvre tient compte : du conteur, de ses auditeurs, de sa société, de ses enjeux, de son histoire... C'est dans l'objet culturel lui-même qu'il y a cette notion de répétition et de réinterprétation. Disney ne fait finalement que s'inscrire dans cet héritage. C'est un groupe qui existe depuis un paquet d'année maintenant, la répétition, ce n'est pas si abusif que ça (1937 pour le dessin-animé).
Le point qu'il me semble important de soulever c'est la "standardisation" de cette version au détriment de tout un tas de versions. Disney partage une version à un niveau mondial que des versions locales peuvent difficilement rivalisées. Mais en même temps, en refaisant cette même histoire, elle sera de facto réinterprétée.
Je tiens à rajouter que Disney, tout emblême du capitalisme que ce groupe puisse être, produit également tout un tas d'histoires originales : que ce soit des courts métrages ou des longs (et certains sont très chouettes).
Si on va par là aussi, le milieu des comics fait exactement la même chose : un personnage et 36 versions de son histoire par auteur. Ainsi, les origines de Batman sont écrites plusieurs fois.
Comme les mythologies.
Je considère chaque réinterprétation comme une richesse (aussi nulle puisse-t-elle être, elle incarne quelque chose).

Ce qui me fait penser que la société a pas mal bougé, c'est que l'un des derniers films distribués mondialement incluait des personnes "atteintes" de nanisme (je ne sais pas trop quel terme serait le mieux, désolée, je suppose que toutes les personnes se retrouvant dans une situation similaire ne considèrent pas forcèment cela comme une "atteinte" à leur personne... aucune idée) : "Mirror, mirror" (2012). Je n'ai pas le souvenir d'avoir entendu de polémique. La visibilité de Peter Dinklage sert beaucoup en tout cas pour progresser sur le sujet de la représentation.

 

[Tessy]

@Lylia-B Quand on parle de contes, on ne peut pas vraiment juger qu'il existe une version "originale" et une version "remaniée". Il y a des structures de contes, qui ont voyagé et se sont transformées, donnant plusieurs contes existant simultanément dans des endroits différents. S'il a existé un original pour ces contes, il est perdu depuis longtemps; et la plupart empruntent des éléments à plusieurs contes.

Si tu lis Le petit poucet et Hansel et Gretel, l'histoire est très sensiblement la même, mais il est impossible de dire que l'un provient de l'autre. Il y a une version française et une version allemande (si on regarde le pays où elles ont été consignées par écrit en premier) d'un même conte qui parle de famine.

Si tu compares Peau d'Âne et Cendrillon, il y a aussi des similitudes très fortes: une jeune femme se retrouve reléguée à un rang inférieur au sien; elle épouse un prince qui la reconnait grâce à l'artefact (une chaussure ou un anneau) qui lui va parfaitement.

Les nains en tant que créature fantastique (et pas en tant que personne atteinte de nanisme) font partie du folklore germanique; il n'y a rien de surprenant à ce que dans d'autres pays, on retrouve le même conte, mais avec d'autres personnages à la place des nains.

 

[Lylia-B]

@Lylia-B Quand on parle de contes, on ne peut pas vraiment juger qu'il existe une version "originale" et une version "remaniée". Il y a des structures de contes, qui ont voyagé et se sont transformées, donnant plusieurs contes existant simultanément dans des endroits différents. S'il a existé un original pour ces contes, il est perdu depuis longtemps; et la plupart empruntent des éléments à plusieurs contes.

Si tu lis Le petit poucet et Hansel et Gretel, l'histoire est très sensiblement la même, mais il est impossible de dire que l'un provient de l'autre. Il y a une version française et une version allemande (si on regarde le pays où elles ont été consignées par écrit en premier) d'un même conte qui parle de famine.

Si tu compares Peau d'Âne et Cendrillon, il y a aussi des similitudes très fortes: une jeune femme se retrouve reléguée à un rang inférieur au sien; elle épouse un prince qui la reconnait grâce à l'artefact (une chaussure ou un anneau) qui lui va parfaitement.

Les nains en tant que créature fantastique (et pas en tant que personne atteinte de nanisme) font partie du folklore germanique; il n'y a rien de surprenant à ce que dans d'autres pays, on retrouve le même conte, mais avec d'autres personnages à la place des nains.

Merci pour ces éclaircissements

Après en parlant de version "d'origine", je pensais plus à ce dont tu parles, c'est-à-dire une version antérieure à Blanche-neige, puisque le conte prend place avant 1937, date de sortie du long-métrage de Disney.

@whitejimmy Il est sur quoi précisément ton sujet de mémoire ? ça a l'air super intéressant !

 

[Malhawka Squidfell]

A parte sur les nains en tant que créatures magiques (je n’arrive pas à mettre de spoiler depuis mon tel) : c’est Régis Boyer (dans Héros et Dieux du Nord il me semble) qui écrit que ceux que l’on appelle les Nains dans la mythologie nordique n’étaient même pas de petite taille dans les saga d’origine, c’était apparemment un peuple qui vivait tout simplement sous terre (ils étaient même assimilés aux morts) et fabriquait les attributs des dieux. C’est leur position courbée, tordue (« Dvergr ») qui, à force, les a assimilés dans les récits tardifs à des personnes de petite taille.
Pour appuyer encore plus ce que dit @Tessy, je connais également une version du compte de Blanche-Neige dans laquelle les Nains sont remplacés par les 12 mois de l’année.
À quand une version Disney où Blanche-Neige atterrit dans le monde des morts

 

[Tessy]

À quand une version Disney où Blanche-Neige atterrit dans le monde des morts

Oh, j'adorerais ça
Il y a plein de contes trop chouettes où l'héroïne arrive dans "le monde souterrain" (qu'il soit explicitement associé au monde des morts ou non), mais de tête, je n'en connais pas qui auraient été adaptés en films/dessins animés, alors que ça rendrait tellement bien

 

[visenya.]

Ce qui me fait penser que la société a pas mal bougé, c'est que l'un des derniers films distribués mondialement incluait des personnes "atteintes" de nanisme (je ne sais pas trop quel terme serait le mieux, désolée, je suppose que toutes les personnes se retrouvant dans une situation similaire ne considèrent pas forcèment cela comme une "atteinte" à leur personne... aucune idée) : "Mirror, mirror" (2012). Je n'ai pas le souvenir d'avoir entendu de polémique. La visibilité de Peter Dinklage sert beaucoup en tout cas pour progresser sur le sujet de la représentation.

La société a bougé, mais c'est pas encore ça. La preuve que ça avance c'est que Peter Dinklage va jouer Cyrano de Bergerac dans un film. Ce qu'il veut je pense, c'est que les acteurs nains, puissent jouer n'importe quel rôle au même titre que les autres acteurs, sans être défini par leur condition, et non pas être cantonné à ceux bah de "nains".

 

[whitejimmy]

@Lylia-B Merci il est sur les méchants de contes de fées ! C'est pour ça que j'ai réagi quand tu as mentionné la belle-mère. Elle est souvent là pour représenter la mauvaise mère, alors que la bonne mère est parfaite, car elle est figée dans le souvenir idéalisé de l'enfance qu'on ne peut plus modifier puisqu'elle est morte (la mère adorée et dont l'enfant a besoin devient alors intouchable, à la fois dans l'histoire et dans la compréhension qu'en a l'enfant). En grandissant l'enfant se confronte à sa belle-mère et ses mauvais côtés (la maman avec qui c'est pas simple quand on est grand enfant/adolescent quoi).
Mais la mauvaise (belle-) mère n'a pas un rôle négligeable dans la version des frères Grimm (et même dans le Disney) puisque c'est elle qui pousse Blanche-neige vers le chemin de l'âge adulte et de l'indépendance. Ensuite la petite fille/jeune fille connaît son épisode d'apprentissage chez les nains puis de sommeil de transformation (un peu en mode chrysalide quoi) dont elle sort prête pour être la maîtresse de cette nouvelle partie vie, avec sa maison et sa famille, une certaine vision de la vie épanouie
On retrouve cet élément de chemin de vie féminin dans toutes les versions de ce conte que je connaisse (mais je suis très très loin de toutes les connaître !)

 

[Membre supprimé 146616]

@Malhawka Squidfell @Tessy Justement, il y a un court-métrage Disney, "la déesse du printemps", qui reprend le mythe de la descente aux enfers de Perséphone. Il a été tourné avant Blanche-Neige, croyez-le ou non.

@visenya. C'est vrai que les productions où une personne de petite taille joue un rôle "normal", y'en a pas beaucoup. Le seul qui me vient à l'esprit, c'est l'épisode de Doctor Who où une biologiste super intelligente aide Douze à sauver le monde. Elle est jouée par Rachel Denning (une actrice de 1m24) mais l'épisode aurait été le même avec une actrice de taille classique. Dommage qu'elle ne soit pas revenue dans la série.

 

[Lylia-B]

@whitejimmy Merci pour ces infos, c'est super intéressant en tout cas.

Après tellement de contes et de ré-adaptation de contes ont donné une image affreuse de la belle-mère, ça nous a pas fait du bien

 

[Membre supprimé 350151]

Pour Blanche-Neige l'actrice correspond tout à fait à la description du conte! (surtout sur l'image d'illustration choisie, peau claire, lèvres rouges et cheveux noirs comme l'ébène…). On ne peut pas vraiment dire que Disney ait pris des libertés sur ce point-là!

Je réagis tardivement à ton commentaire, mais je n'arrive pas à trouver l'image d'illustration dont tu parles. Est-ce que tu pourrais la montrer s'il te plait ?

 

[whitejimmy]

@Lylia-B Eh oui pour les belles-mères ce n'est pas tant drôle du tout... Non seulement la société a énormément évolué, mais surtout, plus on retire de sens profonds aux contes, comme c'est malheureusement le cas des Disney, plus ils perdent en symbolisme et gagnent en représentation (dans le Petit chaperon rouge la grand-mère est aussi une mère biologique symbolique, tout en étant une mamy). Heureusement les albums contemporains donnent d'autres représentations, et d'ailleurs Yvan Pommaux a fait une réécriture de Blanche-neige, avec son personnage de chat détective John Chatterton, dans lequel la mauvaise belle-mère laisse la place à une gentille belle-mère (l'album s'appelle Lilas).