Ca commence à me fasciner cette mode du """"rap existentialiste-nihiliste français """""... j'adore Orelsan (bon PNL je trouve ça nul hein), j'adore les casseurs flotteurs, ou encore Big Flo et Olie, mais chaque fois le message c'est : "on est des losers on traine toute la journée en pyjama et c'est cool".
Alors un son, un album ou un artiste sur ce créneau je dis pas mais.... Fin ça va être dur de broder sur ce thème du vide beaucoup plus longtemps...
Et puis le rap français qui m'a marqué c'est celui des années 90 ou tu pouvais être contestataire façon AIM/NTM ou dragueur/poète à la doc G ou MC solar mais tes lyrics étaient propres avec une vraie maitrise technique du flow quoi... et puis genre, un message différents à chaque chanson... (big flo et olie au final sont ceux qui s'en sortent le mieux pour moi dans la variété des thèmes).Je vois personne notamment pour prendre en charge les problématiques réelles actuelles des banlieue alors qu'à la base le rap en France servait aussi à donner une voix à ces personnes qui se sentaient oubliées par la politique....
Fin on fait une analyse de texte de n'importe quel sous-son de seconde zone d'Eminem t'as 40 figures de style à la minute, qu'on aime le message ou pas (oui parce que le complexe d'oedipe ça va bien 5 minutes...) t'es bien obligé de reconnaître le "rap god" en terme de technique. On est pas obligé de tirer par le bas en France pour faire populaire, non oO ?
Je suis pas d'accord avec ton commentaire, je sais pas trop comment le formuler
Déjà je n'aurais pas dit que la mode dans le rap français en ce moment était au rap existentialiste-nihiliste comme tu le dit. Enfin oui si tu écoutes les casseurs flowteurs. PNL on peut leur coller l'étiquette mais au niveau du style, du son et du flow on en est quand même loin. Après au niveau du manque de variété des thèmes bah... chacun parle de ce qu'il connait j'ai envie de dire, du coup chaque rappeur a plus où moins ces thèmes privilegiés. Enfin je vois pas trop les casseurs flowteurs nous parler des banlieues, dénoncer la colonisation et le racisme, enfin ils peuvent hein, mais c'est peut être pas les mieux placés pour aborder ces thèmes
PNL c'est un peu pareil, ils parlent de ce qu'ils connaissent c'est à dire le shit, l'ennuie etc. Est-ce que ça va tenir sur 15 albums? Probablement pas, en même temps on peut leur laisser un peu de temps pour voir.
Et pour le coup je connais pas la disco complète de Big Flo et Oli mais à chaque fois que j'écoutais ça restait vachement dans les thèmes égo-trip type "on a un meilleur flow que tout le monde et on fait des freestyles sous le préau parce qu'on est tout jeunes encore".
Enfin ils font surement des textes plus variés, c'est juste que je ne les connais pas... tout comme plein de rappeurs en fait, qui font des trucs bien plus variés que ce qu'on peut entendre à la radio. Enfin c'est juste pour dire que c'est pas parce qu'on connait pas beaucoup de variétés dans les textes du rap français qu'il n'y en a pas.
Et pour le coup la variété dans le rap ce n'est ps qu'au niveau des paroles, il y a toute l'instru aussi. Certains rappent toujours sur les mêmes thèmes en variant pas mal les instrus, etc.
D'ailleurs c'est pour ça je pense qu'on entend beaucoup parler de PNL en ce moment, parce que le son est vraiment différent de tout ce qu'on peu entendre en ce moment en rap "gangsta" (je sais pas comment appeler ça), plutôt saturé par des sons trap.
Il y a plein de choses dans le rap, d'ailleurs avec chacun leur public différent (sur Madmoizelle c'est plutôt la team Big Flo et Oli et Orelsan j'avais l'imrpession, ton commentaire ne vient pas infirmer ce cliché j'avoue
).
Les thèmes guns, drogues, gansgster et meufs, ou les ego trips et les chansons passés à parler de joints bah c'est aussi ça le rap, et ça fait parti de la "culture rap". On est pas obligé de rester bloqué sur les rimes multisyllabiques, tout évolue.
Je souscris pas vraiment au discours "c'était mieux avant". Enfin on a eu des supers textes, du rap "contestataire" et maintenant on a autre chose (quoique le rap "contestataire" n'a pas disparu non plus, c'est juste sous des formes différentes).
A chaque époque ces sons (coucou la trap), ces lyrics, ces tendances... et son public aussi, parce que tout les sons qu'on entend maintenant ils parlent à certains, et c'est tant mieux.
Et sinon pour ce qui est de prendre en charge les problématiques actuelles des blanlieues dont tu parle, coté "rap conscient" (j'aime pas trop cette expression) il y a quand même des rappeurs (plus ou moins) "mainstream" qui ont fait des choses en 2015 hein
Un exemple avec Medine:
Pour le coup qu'on aime ou qu'on aime pas, on peut pas dire que ça manque de flow, que les textes sont pas travaillés ou qu'on est pas dans l'actu
D'ailleurs toute la
disco de Medine est rempli de textes engagés, sur des thèmes très variés (
)
Un autre exemple avec Lino:
Et en plus mainstream, on a Youssoupha, qui nous a fait
Entourage et ça aussi par exemple:
Et là je ne parle que de ceux qui sont relativement connus et qui ont sortis des albums en 2015.
Alors ça vaut peut être pas
Lettre à la république ou
Petit frère (pour parler des classiques), mais c'est juste une manière différente d'écrire, de mettre en musique et de denoncer les choses.
Edit: Une petite parenthèse sur le rap des années 90. Il ne faut pas oublier que les textes de rap sont le reflets de leurs époques, et que le rap se nourrit du contexte politique, économique, social etc de son époque.
Dans les années 90 on a eu les lois Pasqua par exemple, les violences policières aussietc. Le rap contestataire de ces années là c'est beaucoup nourrit de ça (IAM, Assassin...)
Alors ça ne veut pas dire que la situation s'est améliorée, loin de là. Mais justement il y a eu toutes ses chansons, toute cette dénonciation pour... rien. On peut continuer à rapper sur ces sujets, il le faut et c'est très bien. Mais cet inaction ça a plutôt rendu le rap désenchanté (Akhenaton en est un bon exemple je trouve), et ce déchantement il est à l'image du rap des décennies suivantes. Tout comme le rap bling bling a pu être à l'image de notre époque (la ref politique subtile
), le côté flemme sur son canap/shit dans son quartier sans avenir l'est aussi maintenant.