@Kettricken
Je pense aussi à l'amitié entre la blonde et l'héroïne dans Drop Dead Diva (j'ai vu la série en entier, impossible de me rappeler de leurs noms haha
)
Jane et Stacy
Et oui, il y en a quand même, qui me viennent à l'esprit tout de suite : Monica, Rachel et Phoebe, Buffy et Willow, Ally Mac Beal et Renée, Meredith Grey et Cristina Yang (avec de grosses ruptures certes, mais elles se qualifient toujours elles mêmes d' "âmes soeurs").
Plus récemment Jessica Jones et Patricia Walker surnommée Trish...
Jessica Jones, justement : une série qui interroge beaucoup de préjugés sexistes. Qui ne les renverse pas toujours, mais quand même. Une effroyable histoire de harcèlement mental... Je conseille énormément de la regarder. Même si j'ai parfois bien souffert derrière mon écran.
D'ailleurs, le choix de l'actrice principale a été controversé parmi le public habituel des comics, encore majoritairement masculin.
L'actrice était jugée pas assez belle, pas assez mise en valeur, toujours les mêmes fringues etc...
Oui ben, comme un être humain normal en fait, qui a une vie bien remplie, elle va pas passer son temps à changer de tenue entre deux castagnes (ou activités)... (en plus, je trouve cette actrice magnifique personnellement
).
Le personnage de Trish est également très intéressant : hyper médiatisée par sa mère depuis son enfance, elle reste une business woman dans le monde des médias, tirée à 4 épingles, etc... SAUF QUE : sa relation amicale avec Jessica prime sur tout le reste, et elle n'hésite pas à se mouiller, se mettre en danger, et à affirmer son indépendance par rapport à ce qu'on attend d'elle, elle a le physique d'une poupée "Barbie" et a elle même été un jouet médiatique petite, mais elle ne se définit pas par uniquement ces contradictions "sois belle et tais toi pas", et je trouve ça très bien rendu.
Je me demandais justement l'autre jour comment qualifier une "bromance" quand il s'agit de femmes. Quel mot contracté en anglais pourrait on lui donner? "sismance", ben non, "loveter"... non pas que ça m'importe pour reconnaître les amitiés féminines dans les séries ou films, mais bon, si un terme existe dans un sens (favorisé par les syllabes des mots, certes), pourquoi pas dans l'autre?
Pour ma part, je n'ai jamais ressenti de haine envers une femme juste parce qu'elle était une femme. J'en ai ressenti parce que c'était des personnes que je trouvais odieuses, féminines comme masculines.
J'aborde les mêmes sujets avec mes amies femmes qu'avec mes amis hommes. Soit tout ce dont on a envie de parler, sans tabou.
Par contre, j'ai été victime du (de la?) girl-on-girl hate... et je le suis parfois toujours.
Et j'ai mis énormément de temps à comprendre que c'était uniquement parce que je suis une femme.
Et également, parce que j'étais une femme qui mangeait plein de trucs sucrés ou salés tout le temps, adepte du grignotage, et que je ne prenais pas un gramme (ça a bien changé depuis
)
J'ai subi des remarques complètement déplacées de la part d'une de mes supérieures hiérarchiques, telle que "mais avec tout ce que vous mangez vous êtes encore mince mais c'est injuste!", et non, ce n'était pas dit sur un ton humoristique (et quand bien même), mais agressif, de la part de cette femme qui était en plein régime pour perdre du poids. ça a fini en harcèlement moral cette histoire.
Alors que mon collègue masculin, du même âge que moi, aussi mince que moi, n'a jamais eu le droit à aucune réflexion.
Marre de la dictature du poids entre femmes, bordel. J'ai des troubles alimentaires depuis près de 20 ans, et ça me soule franchement quand on me dit "dis donc, t'aurais pas bien maigri/grossi toi?" alors que j'ai rien demandé, alors même que ce sont des amies ou des proches, alors même que la remarque n'a pas un but méchant, que tout le monde est au courant pour les troubles alimentaires MAIS n'en tient pas compte, et cette remarque est toujours formulée par des femmes.
Et ça m'agace !
Dans un autre contexte professionnel aussi, travailler dans un petit service uniquement composé de femmes, et s'entendre dire qu'en gros on est les chiantes de service... recruter pour un poste au sein de l'équipe, et entendre les collègues et la chef dire "ah bah le candidat retenu est un jeune homme, tant mieux, ça va NOUS faire du bien d'avoir un garçon dans l'équipe!"
(Heureusement, le "garçon" en question est très compétent et en plus sympathique, c'est super de travailler avec lui. Mais pas parce que c'est un homme! "Juste" parce qu'il bosse super bien quoi.)
Et les coupes de cheveux aussi... récemment, j'ai coupé tout court, j'adore, et j'ai été plus que ravie que personne, ou presque personne, de mon entourage proche et plus éloigné, ne me fasse de remarque, positive ou négative. Auraient-ils enfin compris que...
... je me coupe les cheveux comme je veux, pour moi.
Et je suis chiante, je fais parfois des crises, je suis dégoutée quand la robe que j'avais repérée n'est pas soldée, etc...
TOUT COMME beaucoup d'hommes que je connais sont chiants, font des crises, et sont dégoutés quand le manteau qu'ils avaient repéré n'est pas soldé. Ce n'est pas pour autant qu'on est dénué.e.s d'intelligence, de talent, de générosité etc, et plein.e.s de superficialité. On peut peut-être avoir sa propre personnalité aussi? J'ai l'impression que c'est de plus en plus dur.
A 35 ans, je commence à en avoir ma claque qu'on définisse d'abord les êtres humain.e.s par leur sexe, et encore plus marre qu'on juge souvent uniquement sur ce critère "biologique"...
Si je pouvais, je serais tout, femme, homme, transgenre, et j'en oublie et pardon d'avance.
Et je suis heureuse de voir que des femmes plus jeunes s'intéressent à tout, je ne veux pas faire ma vieille, mais quand j'avais 25 ans, je n'avais pas conscience de tous les effets du patriarcat, certains comportements me semblaient normaux alors qu'en fait ils ne le sont pas, et certaines attitudes me mettaient mal à l'aise sans que je sache pourquoi.
Ben maintenant, je sais. Et j'ouvre ma bouche. Et je vous en remercie du fond du coeur