C'est sales bestioles rien que l'effort à fournir pour les décortiquer me fait dire qu'elles sont diabolique.
C'est vrai quoi. C'est une barbarie gastronomique que la dégustation de crevettes:
- On attrape une crevette (et on a les doigts qui puent pour tout le reste du repas)
- On lui arrache les pattes (en plus d'être barbare c'est lassant)
- On essaye de lui arracher la tête (encore plus barbare et en plus depuis l'étape précédente on a plein de petits bouts de pattes collé aux doigts)
- On a appuyé trop fort sur la tête et du "jus de crevette" a giclé partout. (Suis je la seule dont le jus de crevette me provoque des démangeaisons?)
- On essaye avec les doigts mouillés (et qui piquent donc) d'enlever la carapace sans amputer sa crevette de la moitié de son corps (intérêt gustatif zéro sinon)
- On essaye d'enlever la queue (de la crevette, hein) mais on ne sait pas comment faire sans l'amputer encore plus (voir au dessus) alors on fait un tour de table de la meilleure-technique-de-la mort-qui-tue pour l'enlever efficacement. Tout le monde y va de son conseil trop efficace, on ne comprend rien à la méthode et comme on n'a pas que ça à faire on décide de se débrouiller et d'y aller à l'intuition.
- On apprend qu'on n'a pas vraiment une bonne intuition, remarquons tout de même que la queue n'est plus (et la moitié de ce qui nous restait à grailler non plus d'ailleurs)
- Enfin on peut manger sa crevette (ou ce qu'il en reste) alors on trempe joyeusement sa bestiole dans une mayo fait maison (faite par maman, papa, mamie, la voisine d'en face, soi même, bref qui on veut) mais il reste si peu au bout de nos doigts qu'on trempe allègrement le bout de ses ongles dans la sauce.
- Tata Monique (ou autres) râle parce qu'on a mis des bouts d'antennes dans la mayo en trempant.
- On croque avec gourmandise dans son crustacé et on sent craquer sous la dent (ah on a oublier un bout de carapace snif)
- Comme on veut pas faire voir aux autres qu'on est nul en décorticage on mâchonne avec frénésie son bout de crevette ET le morceau de carapace (en priant pour que le croc croc caractéristique ne nous trahisse pas)
- On avale avec peine (la carapace de crevette ça râpe un peu la gorge quand même)
- On dit que c'était bon alors même que c'est pas avec le minuscule bout de chair qu'on avait en bouche qu'on peut vraiment juger de la saveur.
- On se motive psychologiquement pour en reprendre une autre, hélas ces fourbes de crevettes doivent être manger en quantité pour avoir un effet nourrissant.
- On doit supporter d'entendre tata Monique (ou autres y a n'a toujours qui fait ça quand y a des crevettes à table de toute manière) suçoter avec délectation la tête de la crevette.
- Le bruit est vraiment pénible alors on signale à titre informatif que c'est dans la tête qu'il y a les intestins de l'animal et au passage on précise le régime alimentaire du dit animal.
- On trouve ça écœurant pour nous même (notons que le ou les convive(s) visé(s) s'en fout(ent)) alors on demande simplement s'il n'y a pas autre chose à manger.
- On a les doigts qui démangent toujours et qui puent le poisscaille.
Fin de la dégustation de crevettes. Après tout ça on comprendra pourquoi je n'ai pas spécialement besoin de connaitre la vie de débauche de cet bestiole pour m'en détourner, quoique ce soit intéressant.
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