Pourquoi simuler l'orgasme tue ta vie sexuelle à petit feu

[Dame de lotus]

Parfois je simule non pas le plaisir, mais l'expression du plaisir : naturellement, je reste de marbre alors que le plaisir est en train de monter, et du coup mon partenaire me demande "tu aimes ?". Le truc c'est que oui, mais je trouve ça tellement louche de dire "oui" que parfois, pour pas qu'il s'inquiète, je manifeste le fait que oui, je kiffe ce qu'il me fait là, alors que naturellement j'aurais plus la tête de quelqu'un qui est en train de compter les moutons...Je ne sais quoi en penser

(après c'est dans le cadre d'une relation hyper saine, jalonnée de "tu aimes ?" et "dis-moi ce que tu veux" mutuels)

 

[severuspotter]

@Nedjma je comprend pourquoi on peut avoir envie de simuler mais la question c'est plutot pourquoi ne pas faire attention au plaisir de l'autre?

 

[Nedjma]

@severuspotter je crois qu'il y a l'influence du porno et de la société patriarcale, encore une fois. Je pense que beaucoup de gars ne supportent même pas l'idée d'être impuissants/de mal s'y prendre etc. Ce qui, paradoxalement, les rend oppressifs.

J'ai l'impression que la société enseigne la lâcheté de façon genrée ; les garçons font l'autruche sur le désir des partenaires féminines, les filles se taisent quand à leurs envies et font passer celui des partenaires masculins avant.

 

[Membre supprimé 276733]

Je crois qu'en fait plein de gens simulent, mais que c'est tabou. Parce que de l'autre côté d'autres disent " oh non moi je simule pas, je pourrais pas etc. " sous-entendu : j'ai une vie sexuelle de ouf. Du coup ça complexe les gens qui simulent - ou ont simulé - et ça enterre le problème d'autant plus. Je ne sais pas si je suis claire

Ou alors ça veut juste dire "je considère comme normal de communiquer quand ça ne me plaît pas". Y voir un "c'est toujours ouf, donc je n'ai pas besoin de simuler", c'est déjà appliquer la logique de la simulation (qui interviendrait quand il y a un problème) sur les situations où on ne simule pas (absence de simulation = pas de nécessité de simuler), alors que ça peut avoir une autre logique. Pour ma part, quand je dis que je ne pourrais pas, ce n'est pas pour dire que je me tape quinze orgasmes à la minute et que je n'envisage donc pas de simuler. Non. Je veux juste dire que, si ça ne me plaît pas, je le dis. Du coup, c'est assez compliqué de désamorcer cette situation : c'est important que des gens qui ne simulent pas le disent, mais ça l'est également que ceux qui simulent n'y projettent pas systématiquement leur logique simulatrice, sans quoi ils risquent juste de se sentir honteux, comme tu le dis, et donc de s'empêcher de communiquer à ce propos.

@severuspotter D'un autre côté, si on se place dans la peau du gars dont la copine hurle de plaisir dès le premier rapport, on peut très bien imaginer qu'il n'ira pas chercher ailleurs pour lui procurer du plaisir... puisque, visiblement, ça a "marché" (du moins, il le croit). Si elle simulait, il n'était pas forcément capable de le percevoir et de chercher à faire autrement. Donc est-ce systématiquement une négligence de la partenaire, ou n'est-ce pas aussi qu'il est difficile de percevoir le (dé)plaisir de l'autre s'il ne nous est pas communiqué de façon sincère ? Je pense que c'est un peu un cercle vicieux : plus une femme est confrontée à des situations la poussant à simuler (l'impression qu'il est anormal de ne pas toujours aimer), plus elle va reproduire ce schéma avec ses prochains partenaires, et moins ils chercheront à l'écouter puisqu'ils penseront déjà parvenir à la faire jouir.

 

[Membre supprimé 276733]

@Calli Moi, je trouverais que je manquerais d'honnêteté si je simulais, oui. Et ce n'est pas parce que d'autres le perçoivent autrement que je ne le ressentirais pas ainsi, individuellement. Par ailleurs, je manquerais d'honnêteté avec vous aussi () si je n'exprimais pas clairement que mon rapport avec la simulation est celui-ci : si je devais simuler, je mentirais (puisque je donnerais l'impression d'apprécier ce que je n'aime pas, donc de donner une fausse impression). Et je ne vois pas dans quelles circonstances (autres que non voulues) cela ne se rapporte pas à du "mensonge" (dans un sens qui n'a pas nécessairement à être péjoratif, même s'il l'est au référentiel de MON couple).
En réalité, la nuance se joue sur le "manque" d'honnêteté. Tout le monde ne place pas au même endroit la limite à entretenir avec l'autre. Moi, dans mon couple, j'estime que je veux être le plus honnête possible, tout dire, dissimuler le moins possible. Mais d'autres vivront parfaitement d'avoir un jardin secret plus fourni que le mien. C'est un rapport personnel.
Cela dit, si tu ne le faisais pas sciemment, on ne peut définitivement pas parler de mensonge, puisque la volonté même de transformer la vérité entre en compte dans le fait de mentir ou non.

 

[Membre supprimé 276733]

@Calli Haha, je me disais "Wut, pourquoi elle me réécrit la même chose, je sais liireuuuh"

 

[Kristeva]

@Dame de lotus je te comprends, moi non plus je ne fais aucun bruit en temps normal... on m'a déjà fait la remarque, ça me stresse pas mal cette injonction à faire du bruit, gémir... et du coup ça m'empêche de kiffer. Con hein ?

 

[Membre supprimé 276733]

@Calli Oui, j'ai dû mal exprimer cette idée. Si je juge ma relation saine, c'est qu'il y a une adéquation entre ma volonté d'être honnête et son retour à lui. Je ne peux en aucun cas juger la qualité des relations des autres, encore moins en me basant uniquement sur leur possible tendance à simuler (qui pourrait venir de tout un tas de raisons différentes et pas forcément envisagées par moi).

 

[Julie Coton]

C'est intéressant cet article, et vos commentaires en dessous
J'ai été des deux côtés de la force, haha: J'ai simulé très très souvent pendant des années, puis j'ai pris la décision d'arrêter, et j'ai fini par réussir. Ce qui m'amène à un point qui n'a pas été abordé je crois: L'espère d'addiction bizarre que ça entraîne. J'en ai discuté avec des copines et je sais que je suis pas seule sur ce coup là, mais sinon je me serais carrément crue anormale

Spoiler: Il était une fois la simulation

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Du coup, au début ça ne m'empêchait pas du tout de jouir. Sauf que j'ai pris l'habitude, et je n'arrive pas bien à comprendre pourquoi ni comment, je me suis retrouvée à simuler sans vraiment le vouloir: Au lieu d'attendre l'orgasme, alors que je savais très bien que je pouvais en avoir, je simulais pour finir le rapport, plusieurs fois si ça ne marchait pas. (Avec les années j'étais devenue experte, je contractais mon vagin et tout ) Mais c'était pas un truc conscient, décidé, ça se déclenchait plus ou moins tout seul, et c'est ça que j'ai du mal à capter
J'étais à moitié dans le déni et en colère contre moi à la fois, plus la culpabilité...

Puis j'ai décidé d'arrêter vraiment, et j'ai mis 3 foutues années à m'en sortir >< D'où le mot addiction. Et encore plus longtemps à le dire à mon compagnon (C'était un vrai cercle vicieux: Plus je simulais, plus j'avais honte, moins je pouvais lui dire, moins j'arrivais à communiquer sur ce que je voulais, plus je simulais, etc... )
Et finalement j'ai découvert que je pouvais effectivement avoir plusieurs orgasmes à la suite

Et du coup, pour celles qui se demandent pourquoi la simulation: Dans mon cas, la seule raison c'était le manque de communication. Rien n'était clair, et on ne parlait pas facilement de cul, ça nous bloquait. Et j'avais jamais réfléchi à améliorer ma sexualité, je faisais, c'est tout, et donc je ne m'étais simplement jamais dit que ça pourrait être mieux, autrement, etc...

 

[Rocksteady]

Spoiler

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[pikalovescoke]

la question que je me pose c'est pourquoi autant d'homme ne font pas attention a ce que leur copine ait du plaisir? ait des orgasmes? pourtant si on aime la personne on a envie qu'elle soit heureuse non?

Je vais répondre pour ma part car je simule CAR mon copain fait attention à ce que j'ai du plaisir et des orgasmes. Je sais qu'il va se sentir mal dans sa peau si il n'y arrive pas et j'ai pas envie qu'il se sente mal alors 85% du temps, si j'ai pas de plaisir, c'est ma faute (j'ai du mal à lâcher prise). Lui fait tout bien et j'ai pas envie de le décourager car quand je suis bien dans l'instant, c'est génial ! Ca sert à rien de discuter là dessus, il n'a rien à changer dans ce qu'il fait, c'est moi qui doit travailler sur moi et lui faire comprendre que je prends pas toujours du plaisir ne fera qu'empirer les choses.
(je précise que j'exagère pas non plus, je fais pas genre j'ai le méga plaisir alors que j'ai qu'une envie regarder la télé. Je fais juste de quoi pas être en mode "bitchy resting face"/étoile de mer)

 

[SherlockisHot]

Aie, je plaide coupable de "simulation" avec les gars....

Dans mon cas c'est pour écourter le moment. En même temps quand ça fait pas longtemps, que tu ne sais pas si ça va continuer, perso je n'ai pas envie non plus de me transformer en professeur Point G .
Puis je simule version paresseuse, avec de vagues soupirs et gémissement. Dès fois, dans mon fort intérieur, je me dis "sérieux, il y croit?" . Parce que bon, quand j'en ai marre, je fais pas trop d'effort non plus.

En fait, je pense que tout dépend avec qui tu es dans le lit. Lorsque tu es avec un garçon à l'écoute, qui veut que tu passes toi aussi un bon moment, juste ça change complètement la donne. Sans atteindre forcément l'orgasme, je passe alors un super moment.

L'orgasme j'y arrive seule, avec une femme et pour l'instant jamais avec un mec (sauf, si je me suis MOI masturbée pendant l'acte, donc je considère que c'est grâce à moi ).

Le dernier garçon avec qui j'ai couché était très gentil, plus jeune que moi. Mais il avait déjà un tas de certitude et une méconnaissance de l'anatomie féminine consternante. On va l'appeler Tintin pour protéger son anonymat .

Par exemple,une fois après avoir bu on se racontait des plaisanteries plus ou moins drôle. Voici une de mes blagues: Un homme et une femme se rencontrent dans un bar. Le courant passe bien, alors la nana décide de ramener le gars chez elle. Alors qu'ils s'embrassent sur son canapé, elle lui dit "Je te préviens que j'ai un problème. Je n'ai pas de clitoris ." Il hausse les épaules. "Bah du coup je vais prendre une bière."

Et là, Tintin me dit qu'il ne comprend pas. J'explique ce qui est drôle c'est que le gars de la blague ignore ce qu'est un clitoris. Sauf que Tintin ne sait pas ce qu'est un clitoris non plus. (là je me suis dit ceci explique cela)

Et c'est quand même lui qui m'a sorti que toutes ses ex avaient eu avec lui, attention, des orgasmes simultanés!! (oooh les menteuses lol). Simultanés, rien que ça. J'ai un peu du mal à y croire de la part d'une personne qu'ignore ce qu'est un clitoris.

Mais ce n'est pas la pire énormité que Tintin m'a servi. Il m'a aussi affirmé qu'après 30 ans une femme avait peut de chance de tomber enceinte. La pilule du lendemain rend stérile. Et que le vagin arrivait, attention, jusqu'au nombril (tintin: t'as déjà vu le ventre d'une femme enceinte?)...

Alors vous allez me dire, "mais tu l'as détrompé quand même."

Et bien j'ai appris une chose, on ne peut rien apprendre à quelqu'un qui est persuadé de savoir mieux que toi. Oui, bien sûr j'ai essayé. J'ai même voulu lui expliquer avec des schémas sur internet, mais autant parler à un mur.

Alors bon, j'ai juste lâché l'affaire (et lui par la même occasion).

Sinon je suis d'accord on ne devrait pas simuler. (Par exemple Tintin je ne l'ai pas aidé en simulant. Il est toujours persuadé d'être le coup du siècle et le clitoris reste un légende urbaine pour lui.)

Mais c'est pas si simple. Tout dépend avec qui on est.

Je crois aussi qu'on apprend souvent aux filles à vouloir faire plaisir, rechercher l'approbation masculine et protéger l'égo du mâle.

C'est presque un lavage de cerveau. Ça demande une déconstruction de ces automatismes, de remettre en cause toute une éducation... et quand on croit avoir enfin progressé.... me voilà en train de simuler pour faire plaisir à Tintin.

Maintenant parfois simuler pour faire plaisir à son copain, parce qu'on a un peu envie mais pas trop, ça facilite notre vie et la sienne. Faut juste pas que simuler soit le seul rapport sexuel qu'on ait avec lui.

Parce que du bon sexe, OMG... ça détend (entre autre). Mais honnêtement, si j'ai eu des amant(e)s mémorables, ma meilleure fournisseuse d'orgasme reste ma merveilleuse main droite.
Bisouuus!!