Hors de question pour ma part ! J'ai été trop traumatisé pour (et non pas par) mes enseignants. Toute ma scolarité s'est déroulé en ZEP et franchement voir des gamins haut comme trois pommes te menacer, t'insulter, te manquer de respect. Pour moi ça ne tiendrait pas deux seconde parcque colérique et impatiente comme je suis j'aurais déja pêté un câble. Et si c'est pour rajouter à ça les problémes administratifs c'est no way !
Prof ? Moi ? Jamais !
- Initiateur de la discussion Denis
- Date de début
J'ai longtemps voulu être prof, quelque soit le salaire, car quand tu fais un métier pareil, tu le fais plus par vocation que pour que ce soit un job alimentaire.
Mais au fil des années, quand je vois ma ma mère, professeur en lycée Zep, péter un cable, ça décourage. Elle a des élèves adorables comme elle a de gros cons et des élèves super violents envers elle et envers les autres élèves et ça la mine physiquement et moralement. Elle a 50 ans et n'en peut plus. Au début ça va, t'es jeune et tout, mais avec l'âge, c'est moins idyllique. Le nombre de fois qu'elle a dû faire des dépositions au commissariat contre ses élèves, je la vois qui crie tout le temps, à bout de nerfs, et franchement je me dis que c'est pas une vie. Le pire dans tout ça c'est que c'est difficile de se réorienter quand on a été prof 25 ans. Donc elle continue à enseigner, et en a de plus en plus marre, et ça se répercute sur son comportement avec nous, ses enfants.
Et j'ai remarqué ça chez bcp de mes professeurs d'un certain âge : avec le temps, soit ils deviennent aigris, soit ils pètent un cable, et très peu résistent... Bon après tout dépend des lycées/colleges et autres, mais j'ai trouvé ça tellement flagrant dans ma scolarité que j'ai un profond respect pour les prof qui tiennent le coup.
Et quand, au delà des conditions de travail (les profs qui deviennent des flics..), on voit des réformes qui ne servent à rien, des étudiants qu'on propulse à l'état de professeur sans stage ni formation pratique, y a de quoi décourager.. C'est ptet con à dire, mais je me suis tjrs dit que j'aimerai devenir ministre de l'éducation pour redonner envie aux gens d'être prof, arrêter les coupes budgétaires à la con et autres..
Mais au fil des années, quand je vois ma ma mère, professeur en lycée Zep, péter un cable, ça décourage. Elle a des élèves adorables comme elle a de gros cons et des élèves super violents envers elle et envers les autres élèves et ça la mine physiquement et moralement. Elle a 50 ans et n'en peut plus. Au début ça va, t'es jeune et tout, mais avec l'âge, c'est moins idyllique. Le nombre de fois qu'elle a dû faire des dépositions au commissariat contre ses élèves, je la vois qui crie tout le temps, à bout de nerfs, et franchement je me dis que c'est pas une vie. Le pire dans tout ça c'est que c'est difficile de se réorienter quand on a été prof 25 ans. Donc elle continue à enseigner, et en a de plus en plus marre, et ça se répercute sur son comportement avec nous, ses enfants.
Et j'ai remarqué ça chez bcp de mes professeurs d'un certain âge : avec le temps, soit ils deviennent aigris, soit ils pètent un cable, et très peu résistent... Bon après tout dépend des lycées/colleges et autres, mais j'ai trouvé ça tellement flagrant dans ma scolarité que j'ai un profond respect pour les prof qui tiennent le coup.
Et quand, au delà des conditions de travail (les profs qui deviennent des flics..), on voit des réformes qui ne servent à rien, des étudiants qu'on propulse à l'état de professeur sans stage ni formation pratique, y a de quoi décourager.. C'est ptet con à dire, mais je me suis tjrs dit que j'aimerai devenir ministre de l'éducation pour redonner envie aux gens d'être prof, arrêter les coupes budgétaires à la con et autres..
LauMeow;1925994 a dit :
Faut aussi arrêter de dramatiser, je suis prof des écoles mais envoyée cette année dans le dernier lieu où on envoie collégiens (segpa) et lycéens (cap) quand ils ont été virés de partout à cause de leur comportement. Eh bien, ce sont de chouettes gamins. Alors oui la violence est parfois présentes, les insultes partent toutes seules, mais ils apprennent aussi à s'excuser et à se maîtriser.
Je ne nie pas que les conditions sont parfois difficiles, c'est un fait mais beaucoup de profs se plaignent pour pas grand chose, juste parce qu'ils ne savent pas gérer leur classe.
Faudrait voir à démêler le vrai du fantasmé, oui certains quartiers sont difficiles mais il faut aussi se donner les moyens de résoudre la situation ou au moins de l'améliorer.
J'aime mon métier et je n'en changerais pour rien au monde malgré l'année très particulière que je passe.
Ziggie;1930095 a dit :
Je big up, même si je crois que je fais partie de ces profs qui se plaignent parce qu'ils ne savent pas gérer leur classe (certes, je débute mais quand même je crois que cela restera toujours ma principale difficulté si je persiste dans cette voie)
miss_caro;1929505 a dit :
Je suis d'accord avec toi.
Il faut être patient aussi. Quand les vacances arrivent, on se dit: "Enfin!!!!" et pourtant, on adore notre métier.
missMM;1930134 a dit :
Tu vas apprendre à gérer ta classe. Il faut être super strict et imposer ses règles dès le premier jour. C'est là que tout se joue.
LeMonde.fr a recueilli des témoignages d'étudiants qui ont renoncé à devenir prof :
Mieux vaut un travail "motivant" à la sécurité de l'emploi, par Myriam C
J'ai démissionné après trois mois, par Joel C.
Les professeurs m'ont dégoûté du métier, par Steve D.
Un métier totalement déconsidéré, par Pierre D.
Un système éducatif qui n'en finit pas de se dégrader, par Laura M.
Mieux vaut un travail "motivant" à la sécurité de l'emploi, par Myriam C
J'ai démissionné après trois mois, par Joel C.
Les professeurs m'ont dégoûté du métier, par Steve D.
Un métier totalement déconsidéré, par Pierre D.
Un système éducatif qui n'en finit pas de se dégrader, par Laura M.
Denis;1934249 a dit :
Eh bien, je suis bien contente qu'elle ne veuille plus être prof celle-là, parce que si elle ne trouve pas de motivation à éveiller un savoir chez une génération nouvelle, je ne vois pas bien ce qu'elle peut faire dans l'Education.
Trois mois, quel courage.
Alors là, c'est clair que si tu commences à écouter tes collègues, tu démissionnes direct. Mais c'est comme dans tout métier, y a des cons, des planqués, des gens qui n'en ont rien à foutre. L'important c'est de savoir qui on est, pourquoi on est prof et ce qu'on veut apporter aux élèves. Le reste, rien à foutre.
J'ai envie de dire et alors ? C'est clair que si tu fais ça pour la gloire et la consécration, mieux vaut être Lady Gaga. rien à foutre de ce que pensent les gens, surtout qu'ils ne savent pas ce que c'est, d'être prof.
La satisfaction elle vient des apprentissages et des progrès de nos élèves, seuls leurs avis devraient compter.
Enfin une qui ne dit pas une connerie. Enfin une demi connerie parce que pour lutter contre un système, il faut lui appartenir.
L'année dernière j'étais en Maternelle, Moyenne et Grande Section, en ZEP, et j'ai respecté le programme à la lettre en apportant ma fantaisie.
Aborder le quadrillage : pas de problème, on va créer un jardin, délimité en parcelle, et apprendre à se déplacer sur le quadrillage avec un système de repères (tableau à double entrée).
Hop tu as pioché A8, alors regarde, va planter ta fleur dans la bonne case
Exercer sa mémorisation : Hop, on va apprendre Oh Hé Hein Bon de Nino Ferrer, avec toute la liste de mots qu'il énumère.
Aborder le vivant : Hop un aquarium avec des guppys complètement géré par les élèves (nourriture, mesures, changements d'eau). Et un vivarium avec vers de terre, on a même ramassé des escargots, et peints leurs noms au tipex sur la coquille...
Voilà, je pourrais en parler des heures, mais c'est juste pour dire que c'est un métier difficile mais merveilleux, et que tout est possible quand on se bouge le cul.
Alors tous les aigris qui jugent et nous considèrent tous comme des planqués, je m'en carre complètement. J'ai ma conscience pour moi et l'amour de mon métier. Je suis suffisamment folle et forte de caractère pour imposer ma façon de fonctionner, même si elle sort des sentiers battus. Pour rien au monde, je ne changerais de voie.
Phonography;1935157 a dit :
Désolée mais quand on s'apprête à être prof on se renseigne sur la réalité du métier, oui c'est éprouvant, oui y a du boulot en amont, bien sur mais tout ça on le sait ! Quand on n'est pas complètement idiot.
Ca me fait hurler les gens qui démissionnent parce qu'ils se rendent compte que ça n'est pas une planque... Et oui on travaille, quel scoop !
Mais à la limite je préfère ceux qui ont l'honnêteté de démissionner que ceux qui restent toute une vie à faire un boulot sans se donner la peine.
Edit : Ah oui, et me parler d'angélisme alors que je travaille en spécialisé, je trouve ça plutôt rigolo. Je pense vraiment être au fait des réalités du terrain...
Je venais pour dire à peu de choses près la même chose.Arc-en-Ciel;1925849 a dit :
Je suis prof des écoles depuis cette année, et oui, ça tient plus de la vocation que de la voix de garage.
Quand je lis les témoignages de l'article, je me dis "tant mieux qu'ils ne soient pas profs..." en pensant à ceux qui parlent... La plupart de leurs arguments ne tiennent pas la route pour moi, notamment celui du salaire, sur lequel je rejoins Arc-en-ciel.
Je débute, et je gagne quasiment 1600?. Ok, pour plus d'un, c'est loin d'être mirobolant, mais bon, pour un début de carrière avec nos autres "avantages", je ne pense pas que ce soit non plus de l'exploitation!
Pour ce qui est de la motivation, je pense que c'est carrément primordial dans ce métier, qui est quand même dur sur plusieurs aspects. C'est net que sans motivation autre que les vacances, on ne peut que craquer... Enfin bon, personnellement, je n'ai pas besoin d'aller la chercher trop loin la motivation. L'idée d'être prof m'est venue plutôt tard, à la fac, et depuis, je n'ai fait que me rassurer quant à cette orientation. Depuis que j'enseigne, c'est comme une évidence, je me vois mal faire autre chose.
Et contrairement à ce qui peut être dit, malgré les parents chiants, les collègues près de la retraite démotivés et un système qui se casse la gueule, on peut encore enseigner en y prenant du plaisir, et même en faisant apprendre plein de choses aux enfants avec plaisir, sans pour autant aller à l'encontre des programmes. Et c'est sans doute ça qui fait que j'aime autant mon métier et que je ne me vois absolument pas faire autre chose.
Siobhan O'Tool;1926098 a dit :
Molly Jones;1926275 a dit :
Non c'est pas du tout ça que je voulais dire, c'est juste que c'est un métier que je trouve intéressant qui m'aurait plu si d'autres métiers ne me plaisaient pas davantage. Du coup je ne me retrouve dans aucune réponse, parce que je n'y songe pas, ça ne me rebute pas, etc ... Je dirai juste "Non ça n'est pas ce que je veux faire mais ça ne me rebute pas du tout pour autant".
La réalité du métier peut-être vachement surprenante de ce qu’on peut te dire / de ce que tu as vu en stage je pense !
Je prends exemple d’une de mes meilleures potes, professeur d’arts plastiques en collège depuis Septembre 2010, elle a 23 ans. Elle a eu son CAPES en Juin 2010, en plein milieu de cette foutue réforme, elle a donc juste fait un stage à mi-temps dans un lycée l’année de son CAPES.
Total là en Septembre elle se retrouve en collège, seule professeur d’arts plastiques, avec 18 classes à gérer (et certaines sont selon ses dires, vraiment pas simples, dans une matière souvent discréditée au collège). Ajouté à ça le fait que l’académie se soit trompée dans son affectation et qu’elle l’ai appris la veille de la rentrée ; du coup tous les matins et soirs elle doit faire 1 heure de route pour aller bosser/rentrer à son appart qu’elle a loué dans la ville de sa première affectation. De plus, elle est réunionnaise de naissance et a été mutée dans l’académie de Lille, elle est donc seule, et n’a que moi et deux autres amies. Enfin, elle doit «*inventer*» une nouvelle épreuve pour le brevet des collège, qui doit maintenant intégrer un module d’histoire de l’art.
Avant ça, elle avait lu mille témoignages et s’était renseignée comme il fallait, mais elle s’attendait à tout sauf à ça.
Elle est d’un courage fou, je crois que beaucoup à sa place auraient jeté l’éponge. Chaque cas est vraiment particulier, et parfois il y a de quoi être découragé !
(attention, ceci est un point de vue totalement extérieur, comme vous le savez, je suis pas vraiment dans la branche éducation nationale
)
Je prends exemple d’une de mes meilleures potes, professeur d’arts plastiques en collège depuis Septembre 2010, elle a 23 ans. Elle a eu son CAPES en Juin 2010, en plein milieu de cette foutue réforme, elle a donc juste fait un stage à mi-temps dans un lycée l’année de son CAPES.
Total là en Septembre elle se retrouve en collège, seule professeur d’arts plastiques, avec 18 classes à gérer (et certaines sont selon ses dires, vraiment pas simples, dans une matière souvent discréditée au collège). Ajouté à ça le fait que l’académie se soit trompée dans son affectation et qu’elle l’ai appris la veille de la rentrée ; du coup tous les matins et soirs elle doit faire 1 heure de route pour aller bosser/rentrer à son appart qu’elle a loué dans la ville de sa première affectation. De plus, elle est réunionnaise de naissance et a été mutée dans l’académie de Lille, elle est donc seule, et n’a que moi et deux autres amies. Enfin, elle doit «*inventer*» une nouvelle épreuve pour le brevet des collège, qui doit maintenant intégrer un module d’histoire de l’art.
Avant ça, elle avait lu mille témoignages et s’était renseignée comme il fallait, mais elle s’attendait à tout sauf à ça.
Elle est d’un courage fou, je crois que beaucoup à sa place auraient jeté l’éponge. Chaque cas est vraiment particulier, et parfois il y a de quoi être découragé !
(attention, ceci est un point de vue totalement extérieur, comme vous le savez, je suis pas vraiment dans la branche éducation nationale
)
Bah écoute moi ça me surprend les gens qui atterrissent.
Enfin je suis prof des écoles, et pas dans le secondaire (bien que j'y enseigne cette année), mais je savais déjà que j'allais être à perpét de chez moi et mutée dans des endroits et à des postes que personne ne veut ! C'est le système de points qui veut ça, on est nouveaux arrivants, on est au plus bas du barême, on se coltine les postes les moins demandés.
Et je suis à une heure de chez moi aussi, et je n'ai pas à me plaindre, beaucoup de mes collègues sont à l'autre bout du département... à plus de 2h de route, bon nombre a été obligé de déménager.
Concernant les affectations, pour les profs des écoles, il y a trois mouvements, si tu passes au troisième, tu connais ton poste 6 jours avant la rentrée... C'est chiant mais c'est le jeu.
Enfin je suis prof des écoles, et pas dans le secondaire (bien que j'y enseigne cette année), mais je savais déjà que j'allais être à perpét de chez moi et mutée dans des endroits et à des postes que personne ne veut ! C'est le système de points qui veut ça, on est nouveaux arrivants, on est au plus bas du barême, on se coltine les postes les moins demandés.
Et je suis à une heure de chez moi aussi, et je n'ai pas à me plaindre, beaucoup de mes collègues sont à l'autre bout du département... à plus de 2h de route, bon nombre a été obligé de déménager.
Concernant les affectations, pour les profs des écoles, il y a trois mouvements, si tu passes au troisième, tu connais ton poste 6 jours avant la rentrée... C'est chiant mais c'est le jeu.
