Oui comme ça, ce serait une idée d'avoir ce module! mais dans ce cas il faudrait peut-être faire du lobbying auprès des facs sur ce sujet en même temps qu'on installe le projet de loi car pour l'instant, c'est pas vraiment dans la mentalité de ces cursus.suzi-lee;4560984 a dit :@MorganeGirly Je comprends assez ton point de vue. Peut-être que pour permettre aux étudiants des formations sans stages obligatoires, d'en faire un quand même, les plaquettes pédagogiques de ces formations universitaires pourraient être "revues" pour proposer des stages intégrés au cursus, sous la forme d'UE optionnel à choisir dans le parcours, non ? Je sais que l'une des fac dans laquelle j'ai étudié proposait ça, dans les UE qu'on pouvait choisir, on avait une UE stage, avec un vrai suivi de stage, un rapport à fournir, et la note comptait dans notre moyenne globale. Après c'est sûr que ça ne permettrait pas forcément des stages dans d'autres domaines mais ça peut au moins permettre de professionnaliser des formations qui ne le sont que très peu !
meluseene;4560954 a dit :morganegirly;4560731 a dit :Donc si moi j'ai fait des études d'Histoire mais que j'aimerais bien travailler dans la communication, je pouvais démarcher une agence de com' et être prise comme stagiaire à mi-temps ou pendant l'été. Une agence de com' ne payera JAMAIS un salaire normal à une étudiante en 3e année d'Histoire mais elle sera peut-être d'accord pour l'accueillir comme stagiaire et lui apprendre 2-3 trucs.
Parce que tous les étudiants en littérature et Histoire ne vont pas devenir prof ou journaliste, clairement. Cette formation leur donne des compétences personnelles très utiles qu'ils pourraient réutiliser pour peu qu'ils aient de l'expérience. Or une fois diplômé, on ne leur donnera jamais un job à hauteur de leur niveau d'études s'ils n'ont pas fait de stage avant... et si les stages ne sont pas prévus dans leur cursus, c'est fini pour eux!
Même s'il y a des stages prévus, c'est en général du style tu fais de l'Histoire, t'as le droit de postuler dans le domaine de la culture mais si tu veux postuler dans un autre type de stage, on ne te laissera pas le faire alors que tu pourrais tout-à-fait y avoir ta place.
Je vais être dure, mais faire des études d'Histoire alors que tu ne veux pas travailler dans ce domaine, ça me parait un peu limite. S'il faut que les entreprises arrêtent d'abuser en utilisant des stagiaires, il faut aussi que les universités et les écoles arrête de former autant d'étudiants sur des diplômes qui ne débouchent proportionnellement que sur très peu d'emplois chaque année. Parce que chaque étudiant formé nécessite du temps pour les profs, l'administration, des amphi, des salles de TD, du papier, etc. Et si tu suis une formation sympa mais dont tu sais pertinemment que tu ne travailleras pas dans le même domaine (oui, ma tournure de phrase est bizarre), tu vas faire d'autres études qui te permettront de trouver un taff' après. Donc oui, il faut aussi comprendre l'entreprise qui cherche un stagiaire formé en communication pour un boulot lié à la communication. Et si c'est en lien avec un autre domaine (histoire, art, informatique, automobile), je pense qu'il s'agit plus d'autoformation. Un exemple, j'ai été formée en communication et évènementiel et prise en stage (puis apprentissage, puis en CDI) dans une maison d'édition parce que que ma formation correspondait au profil recherché (assistante évènementiel) et que mes affinités, mes connaissances personnelles correspondaient au secteur d'activité.
Si je pousse mon raisonnement plus loin, en multipliant les années d'études qui, selon tes dires, ne déboucheront pas sur un métier, tu te tires une balle dans le pied car :
- Sur ton CV, les changements de parcours peuvent faire douter un employeur potentiel sur ta motivation à rester dans un secteur d'activité (ou alors, faut avoir un argumentaire béton)
- Tu commences ta vie professionnelle plus tard (et financièrement, c'est chaud quand on n'a pas de parents qui aident)
- Plus tu multiplies les stages, plus on te propose... des stages
- Bon, la retraite, c'est loin et incertain, mais ça se décale quand même
- Prendre un stage de comm' alors que t'es en formation en histoire... tu piquerais pas la place d'un stagiaire en formation en communication ?
Loin de moi l'idée de te décourager, l'Histoire c'est passionnant et la Communication aussi, je dis juste que si tu peux te permettre de faire des études pour le fun, c'est super, mais derrière, il faut assumer (et encore, si j'ai bien compris, le coût d'une année d'étude à la fac est principalement porté par les contribuables, et ça, c'est pas très gentil pour les gens qui galèrent pour payer leurs impôts) même si c'est effectivement plus dur et plus difficile de revenir sur un diplôme attractif sur le marché du travail. Ou alors carrément continuer en Histoire et te battre et trouver u super boulot dans le domaine (je dis ça parce que dans l'édition, c'est également trèèèèèèèès dur de décrocher un CDD et un CDI).
En général commencer un message par "je vais être dure mais..." est juste une technique pour mieux faire des jugements à l'emporte-pièce et imposer une vision hyper stéréotypée du monde.
J'ai fini mes études depuis environ 5 ans donc je crois que j'ai une perspective suffisamment bonne sur la période post-sciences humaines pour qu'on m'évite les conseils moralisateurs qui m'expliquent que je vais galérer dans la vie parce que j'ai fait un choix idiot
Bon maintenant, enterrons la hache de guerre et comme je pense que je ne suis pas la seule dans ce cas, je vais reprendre certains points qui méritent d'être discutés.
"faire des études d'Histoire alors que tu ne veux pas travailler dans ce domaine ça me parait un peu limite"
C'est quoi le but des études? C'est quoi le domaine de l'Histoire?
Je me permets de te devancer (mais je me trompe peut-être) : on m'a souvent suggéré de devenir prof d'Histoire ou de travailler dans un musée. Sauf que la seule vraie profession directement accessible après des études d'Histoire c'est chercheur en Histoire à la fac, ce qui nécessite d'avoir au moins un Doctorat.
Pour tous les autres boulot, il faudra des formations complémentaires (oui oui, même pour prof de lycée) donc les études d'Histoire ne forment pas à un domaine et pour cause.
Elles font partie de ce qu'on appelle "les Humanités" et viennent d'une vision plus générale des études qui n'est pas : j'apprends à réparer une voiture pour travailler dans un garage, j'apprends à faire des comptes pour devenir comptable mais "j'apprends à trouver les informations, à me former seul, à m'adapter aux situations, à comprendre finement la société qui m'entoure". Ces compétences sont ce qu'on appelle dans le monde anglo-saxon des "compétences transférables". Tu peux les utiliser dans plein de domaines et ce qui est bien c'est que tu as reçu un socle de connaissances qui te permet de te débrouiller dans toutes sortes de situations.
Un exemple, on pense que pour apprendre le management, il faut aller en école de commerce. Mais en sciences humaines et sociales, tu apprends des choses souvent négligées en grandes écoles : tu apprends la relativité des connaissances, tu apprends que ta manière de voir le monde n'est pas universelle, tu apprends à adopter le point de vue de gens qui ont une perspective complètement différente. Ainsi, tu seras peut-être plus à l'aise pour t'adapter à des marchés culturellement différents ou à une équipe multiculturelle.
Pour la communication, les sciences humaines et sociales, la littérature, t'apprennent à trouver des solutions créatives pour répondre à tes questions, à analyser des supports visuels, à comprendre des besoins et des aspirations. Il ne te manque que quelques expériences techniques... que tu peux apprendre en stage.
Imaginons maintenant que tu travailles dans la com' et il y a 30 ans il n'y avait pas Internet. Aujourd'hui, tu te retrouves avec Facebook, Twitter, les blogs... si tu es du genre à compter plus sur tes connaissances techniques que tu as apprise à l'école que sur ta connaissance des mécanismes sociaux et humains, comment tu fais pour faire face à ça sans retourner à la fac?
Dans beaucoup de facs étrangères, l'objectif n'est pas "de former à un métier" mais "de former des esprits" et les sciences humaines et sociales répondent parfaitement à ça.
Dans les pays anglo-saxons, tu peux faire des études de littérature antique et te retrouver responsable marketing, à travailler dans les relations publiques, les ressources humaines ou en politique... car ce n'est pas l'intitulé du diplôme qui compte dans de nombreux domaines mais ton niveau d'études.
Je ne dis pas que les études techniques sont inutiles mais je pense que tous les profils se complètent.
"Sur ton CV, les changements de parcours peuvent faire douter un employeur potentiel sur ta motivation à rester dans un secteur d'activité"
Je ne nie pas qu'en France c'est en partie vrai. Mais c'est justement un problème qui nous ralentit dans pas mal de domaines compétitifs. C'est loin de marcher comme ça partout ailleurs... et comme tu le vois dans ma signature, je suis ailleurs
Le monde change, les gens qui sont bloqués sur ce changement de parcours "incohérent" sont des gens qui ont appris les ressources humaines à une époque où quand on entrait dans une entreprise on y restait à vie.
Aujourd'hui, les jeunes veulent passer 2-3 ans en première expérience puis voir ailleurs. Cela est encore mal vu par certains recruteurs mais ils vont être obligés de s'adapter car avec les restructurations permanentes et les évolutions économiques, ça devient presque indispensable de se réorienter régulièrement.
Et il y a aussi d'autres employeurs qui voient une richesse dans un parcours plus atypique.
L'exemple parfait ce sont les études en "cultures étrangères". Pour certains marchés émergents dans certains domaines, avoir fait des études de langues sera bien plus porteur que d'avoir un parcours régulier dans le commerce... Tu veux vendre un produit à des Chinois? Peut-être que celui qui a étudié la civilisation chinoise à la fac, travaillé comme serveur à Guanzhou pendant 1 an puis rejoint une maison d'édition comme assistant éditorial des collections asiatiques sera plus approprié que celui qui a fait l'ESC Toulouse puis bossé chez Danone pendant 5 ans au service achat/vente. Parce que cet étudiant en chinois comprendra bien mieux les comportements ciblés (il aura été en contact avec des acheteurs chinois, même à un degré moindre, comprendra la culture etc.)
Et dans tous les cas, les deux peuvent faire une bonne équipe au lieu de s'exclure l'un l'autre.
Plus tu multiplies les stages, plus on te propose... des stages
Non
Prendre un stage de comm' alors que t'es en formation en histoire... tu piquerais pas la place d'un stagiaire en formation en communication ?
Tu peux m'expliquer pourquoi? La boite de com' créé-t-elle le stage pour enrichir les études des étudiants? Ou alors pour répondre à la fois à un besoin ET enseigner le métier à quelqu'un de motivé?
Dans ce cas-là pourquoi quelqu'un qui s'est retrouvé en com' par hasard serait plus motivé que quelqu'un qui après 5 ans d'études a décidé de faire ça?
Et si la boite de com' te prend toi en stage, est-ce que ce n'est pas parce que tu es son meilleur candidat ou parce que tu l'as démarché quand aucun étudiant en com' ne l'a fait correctement?
Avoir un "titre" qui te donne des droits, c'est bon pour l'Ancien Régime mais aujourd'hui, c'est un peu plus souple heureusement
et encore, si j'ai bien compris, le coût d'une année d'étude à la fac est principalement porté par les contribuables
Bah oui le contribuable paie la fac pour avoir des gens éduqués pour plus tard qui aideront à faire tourner la société, c'est le principe des impôts... C'est un peu contre-productif de parler de "fun" en matière d'études : ce que tu apprends a un but social. La logique ce serait plutôt d'aider les gens diplômés à avoir un boulot adapté à leurs connaissances et de mieux utiliser leurs compétences en entreprise plutôt que de leur tenir ce genre de discours. (à ce propos des programmes comme le programme Phénix montrent que ce n'est pas une idée saugrenue).
Et le coût de la fac est bien inférieur à d'autres formations pour le contribuable...
Enfin je précise que dans beaucoup de formations côtées, la vraie plus-value pro ce sont... les stages obligatoires et non le contenu pédagogique!