Je rentrais de vacances, de Barcelone. En voiture. Il était midi et des bananes quand je lis sur le net, sur mon téléphone "Robin Williams est mort."
J'ai crié "NON !" dans la voiture, et tout le monde s'est retourné vers moi. "Robin Williams... Il est mort." Et plus personne n'a rien dit. Un "Putain." est sorti de la bouche de mon frère aîné, qui conduisait la voiture.
Je m'en souviendrais toute ma vie, comme je me suis souvenue d'autres noms d'autres célébrités qu'on connait toutes depuis petites, sur nos écrans de télévisions. Je me rappelle de cet instant précis, où j'ai mit mes lunettes de soleil dans la voiture, pour pleurer en silence, la tête collée contre la vitre arrière.
Le pire ? C'est que je me fendais la poire deux jours plus tôt, en regardant en espagnol Jumanji, qui passait à la télé, le soir, avec mon amoureux, dans l'appartement qu'on avait loué pour la semaine. On a rit autant que la première fois qu'on l'avait vu. En levant les yeux de mon ordinateur, se dresse le mur de ma chambre. Il y a plein de tickets, de poster et de trucs découpés et collés devant moi. Il y a un flubber avec une paire de lunette, que j'avais découpé de la pochette du DVD.
Parce que tous ces films là, Flubber, Hook, et d'autres plus sérieux, avec toujours cette touche de folie, comme Patch, Hunting ou le cercle des poètes, ont bercé plusieurs générations. Ils font partis du décors quotidien. Si quelqu'un entend une personne random dans la rue, dans un café, à la fac, dire "Bigre de bigre" ou citer un film de Williams, ce quelqu'un tournera la tête automatiquement, ou aura un petit sourire au coin des lèvres.
Je ne comprends pas. Je ne comprends pas comment on peut être autant aimé par des millions de personnes à travers le monde entier, et se laisser submerger par ses propres démons. C'est horrible, et c'est injuste. Je ne suis pas croyante, mais je me suis surprise à demander pardon, pardon de ne pas avoir réussit, nous autres millions d'humains, à sauver la vie d'un homme qui est apparut sur tous nos écrans, qui nous a tous fait rire et pleurer à la fois.
Pardon Robin, et merci pour tout. ?
je ne m'attendais pas à ce que ça me fasse autant de peine et pourtant arrivé à la fin de l'article j'avais la gorge nouée.
