freehug;4680141 a dit :
Il me semble que le coup des 10% c'est ce qu'on utilise en moyenne à un moment donné, parce qu'on n'active pas toutes les zones de son cerveau en même temps, vu qu'elles sont "spécialisées' (zone du langage, de la vue etc).
Exactement, c'est dans ce sens que les 10 % doivent être compris. Ceux qui rejettent cette "théorie" en bloc (et l'article de wiki à ce sujet en tête) sans autre forme de procès font donc un bel amalgame.
En fait, à un moment donné t, il n'y a qu'un pourcentage minoritaire de notre cerveau réellement en activité. Ce n'est pas vraiment 10 %, le chiffre est variable, mais tourne plutôt autour de 30 %.
C'est du autant pour une raison de spécialisation des zones et des taches que pour une raison d'ordre pratique : le cerveau est un énorme consommateur d'énergie, si il était entièrement et totalement actif tout le temps, la charge énergétique serait énorme, et pas forcément gérable sur le long terme.
L'idée de l'accroissement de ce pourcentage d'activité vient en fait du constat que lorsqu'on se perfectionne dans une tache, la région du cerveau correspondante va augmenter en taille d'activité. Et plus la zone dédiée à la tache s’agrandit, plus on s'améliore. A l'inverse, elle diminuera si on ne l'entretient pas.
Le fantasme est donc que si pour une tache donnée, on augmentait énormément la taille de sa zone cérébrale active dédiée, on aurait des capacités inouïes.
Et ce n'est pas totalement irréaliste dans certaines proportions ! Comme le souligne @azelais, il y a de vraies capacités "cachées" révélées par des schémas cérébraux différents et originaux qui prouvent qu'il y a un véritable potentiel en ce sens.
Mais on se heurte forcément aux limites de la plasticité neuronale, à la charge énergétique, et aux dangers de l'hyperspécialisation, qui se fait forcément au détriment des autres taches.
(de fait, pour reprendre l'exemple des autistes de haut niveau, s'ils ont souvent de grandes capacités sur certains domaines, ils souffrent à l'inverse de lacunes dans d'autres (généralement l'aspect interaction sociale par exemple) ).
Ça c'était pour l'aspect purement neurologique.
Mais par contre, il y a un autre aspect de cette idée, plus psychologique et sociologique : le fait est que peu de gens utilisent réellement toute l'étendue des capacités de leurs cerveaux.
Notre cerveau est un organe aux capacités d'adaptation et de réflexion étonnantes, mais nombreux sont les gens à se cantonner à certaines taches, de plus en plus routinières, à s'enfermer dans certains schémas de pensée, à ne pas sortir de leur zone de confort. A devenir "paresseux".
Pire, ceux qui vont même jusqu'à prôner cette forme de paresse !
(cf tous ceux qui disent aimer "débrancher le cerveau" devant un programme TV par exemple, qui dénigrent la réflexion même. Je suis plus de la team A. Astier sur ce point : vive les programmes qui font réfléchir ! )
Et c'est davantage dans ce sens qu'il faut prendre cette théorie.
Pour en revenir au film, j'ai envie de voir ça davantage comme un film de mutant. Elle prend une drogue qui modifie sa chimie cérébrale. Elle obtient de supers pouvoirs. Et elle prend sa revanche sur tous les vilains pas beaux qui auront le malheur de croiser sa route.
On arrive bien à accepter des supers pouvoirs venant d'araignée, d'exposition à la radioactivité, de mythologie, etc pour d'autres histoires, alors après tout...
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Peu importe la raison de départ donc, moi ça me plait bien l'idée de voir Scarlett en mode superflippante badass menant sa vendetta. Après, j'espère que le scénario tiendra la route tout de même.
Même si c'est vrai que voir encore M. Freeman jouer les vieux sages, c'est un peu lassant... Mais je l'aime bien quand même cet acteur.