Shera Kerienski a échappé à deux agressions en un jour et partage ses conseils

[RoxaneRavenclaw]

Ce témoignage de Shera me fait penser qu'une fois alors que je devais me rendre à mon boulot pour déposer un papier, arrivée à la gare de Chessy (ou Disney si vous préférez) un homme s'approche et commence à me parler. J'avais des écouteurs et au début j'avais pas trop capté et quand j'ai vu qu'il s'adressait à moi j'ai retiré mes écouteurs. Je pensais qu'il voulais l'heure ou un renseignement, comme ça arrive souvent dans cette gare, avec tous les touristes un peu paumés. Et là il commence à me perler, à me dire que j'étais jolie dans ma robe, a essayer de deviner mon âge, de vouloir me donner de l'argent pour qu'on aille boire un café et tout... Je savais pas comment me sortir de cette situation et j'arrêtais pas de lancer des regards de détresse autour de moi (c'était en plus à une heure où il y a du monde) et personne ne régissait, même ceux qui croisait mon regard et qui voyaient dans mon attitude que je me faisais embêter (c'est à dire que je reculais, je tordais mes mains et que bordel mon visage devait clairement exprimer la panique même sans avoir pratiqué 10 ans de théâtre). Après 10 longues minutes j'ai enfin réussi à me débarrasser de lui en prétextant que j'allais être en retard et me faire taper sur les doigts par mon manager. Mais j'avais la trouille et quand j'ai du repasser par la gare pour rentrer chez moi j'ai du demander à une dame de m'accompagner jusqu'à mon arrêt de bus en lui expliquant la situation. Heureusement elle a dit oui mais encore aujourd'hui j'arrête pas de regarder autour de moi au cas où il serait encore là !
C'est quand même désolant d'avoir à toujours essayer de trouver des excuses "j'attends mon frère/mon père", "je vois ma mère là bas", juste pour qu'on nous file la paix...

 

[KOREGRAPHIC]

Aïe aïe aïe, la pauvre ! Ceci dit, elle imite à merveille les relous, pervers pépères et autres casse-bonbons

 

[Smaje]

Sur les nombreux boulets que j'ai pu croiser quelle que soit ma tenue/mon attitude je m'en souviens surtout de deux (hors tentative de viol), et à chaque fois j'ai dû fuir/les semer, les gens autour s'en foutent

Spoiler: Labyrinthe

Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.

Spoiler: Trouille

Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.

 

[Solstice]

Damn quelle histoire que la sienne. Perso j'ai jamais eu l'idée de parler d'un frère, par contre y'a quelques années je disais que j'attendais mon père et là tout de suite j'étais tranquille (je me base sur leur logique sexiste de daube, parce que pensez vous si le grand patriarche, le "chef de famille" comme ils disent dans les papiers administratifs (), me rejoignait, holàlàlà tout de suite je suis plus en vente libre. )
Mais au bout d'un moment j'en ai eu assez. Je recommande absolument pas mes méthodes mais à un moment j'ai eu une phase où je les envoyais chier, si ils m'insultaient je les insultais, bref j'en avais marre d'avoir l'impression de devoir être sous tutelle. Ça c'était la phase de la colère. Maintenant je suis dans la phase "plus rien à foutre" et quand on vient me demander des trucs comme ça, je réponds toujours la même chose :

[Exemple type]
- Hééééé t'es charmante ça te dirait on va faire un truc ?
- (je glousse) Mphhhr non ! (grand sourire)
- Mais pourquoi ?
- Mais parce que j'ai pas envie ! (je ris encore)
(Tout ça dit dans les yeux, en me tenant très droite, toujours avec un immense sourire)

Je sais pas pourquoi ça marche aussi bien mais la plupart se cassent sans demander leur reste, y'en a même un ou deux qui m'ont dit "Ok merci" (???!!?) ! Je sais pas si c'est parce qu'ils se sentent humiliés ou qu'ils voient qu'ils me font pas peur, qu'ils ont zéro domination sur moi, j'en sais rien. Nota bene : j'applique pas cette technique la nuit ou avec des gars en groupe (en même temps en ce moment j'ai une chance insolente ça m'arrive quasi plus de me faire aborder dans la rue). Sauf y'a deux jours.

Je rentrais avec les derniers métros et je vois que y'a un gars qui marche près de moi. Je reste droite, j'essaye de pas flipper même si je comprends très bien qu'il me suit. Il finit par m'aborder.

- Ho tu veux parler ou quoi ? (pas de bonsoir pour les chiennes hein )
- Non.
- Pourquoi ?
- J'ai pas envie.
-- Mais pourquoi ?
- (je m'énerve) Mais parce que j'ai pas envie bordel, casse toi maintenant.
- Ho c'est bon on discute.
- Non tu discutes, moi je rentre chez moi j'ai pas envie de parler avec toi, lâche moi (en parlant fort, frappant du pied sur le sol)

Et il a fini par se casser. J'ai couru jusqu'à chez moi, quand j'étais dans mon hall j'ai soufflé un grand coup. Le hall c'est toujours mon safe place (énorme porte avec un code) une fois que j'y suis, je sais que y'a pas de soucis. C'est vraiment en arrivant chez moi que je me suis rendue compte que le gars aurait pu me frapper ou pire. Mais j'arrive plus à mentir, j'arrive plus à appliquer ces "techniques de ninja" pourtant bien pratiques. J'ai le droit d'être dans l'espace public et je veux plus me laisser impressionner. Mais je me fous grave en danger en faisant ça et ça me déprime encore plus de me dire que mon droit à être dans l'espace public, de le revendiquer et de pas m'en excuser s'accompagne d'un danger permanent. Si le mec pète un câble, j'ai quedalle pour me défendre, je cours même pas vite (faut les transporter les 90 kg et mon poumons sont plus petits qu'une tomate cerise ratatinée au soleil d'été ). Mais ça me fout tellement en colère quand des gens m'abordent que j'arrive plus à réfléchir, à me dire "c'est plus prudent si tu fais ça, ça, ça", je me dis juste "Ni toi ni personne ne mérite pas de te faire emmerder par le premier connard en chien venu, renvoie le chez sa mère la queue entre les jambes".
Voilà. Et je tiens à préciser que ce message n'est aucunement une façon de me faire mousser ou quoi, pas une façon de dire "holàlà mais faut protéger sa dignité et arrêter de mentir" c'est vraiment pas ça. C'est plus pour partager mon expérience sur comment mon rapport aux harceleurs a changé plus qu'autre chose. Et je tiens à dire que c'est pas un message pour dire que mes techniques sont biens, au contraire. Elles marchent pour moi mais je tiens à réitérer que je me mets hyper en danger en le faisant. C'est plus un message témoignage qu'un message conseil.

 

[Slaw]

Cette histoire me fait penser au livre "Non, c'est non", d'Irene Zellinger, qui est un manuel d'auto-défense féministe consultable en ligne. J'en conseille vraiment la lecture parce que ça donne beaucoup de moyens de s'armer face à cette éventualité (l'auteure insiste bien que l'idée est de se défendre verbalement et d'éviter la confrontation (physique) autant que possible). Il faudrait que je le relise, d'ailleurs.
Elle ne préconise pas d'ignorer le harceleur, bien que je comprenne qu'on puisse vouloir le faire en espérant que le mec se lasse (d'expérience, ça marche pas trop, hein).

 

[Tshepiso]

RAAAAAAAAAAAAH QUAND EST-CE QU'ON NOUS LAISSE TRANQUILLE !?

 

[Membre supprimé 155015]

@Tshepiso jamais. Franchement, je désespère.

Rien que tout à l'heure, je cours, pépouze, et un type qui ouvre ses bras "aller mademoiselle cours pas je suis là!" Il a eu droit à un "j'ai pas envie, MERCI", et lui "ohlala, elle a sale caractère la demoiselle, je vais la détendre".
Je sais, "c'est pas méchant", comme dirait l'autre. Mais c'est usant, et perso j'en ai raz le cul, de pas pouvoir courir tranquille, d'avoir mon coeur qui bat plus fort dès qu'un type s'approche. J'en ai marre.

 

[rexflammae]

J'ai beaucoup aimé sa vidéo ! Et je trouve ça vraiment désolant qu'on doivent utiliser le "Allo Papa ? Oui j'arrive dans 1 minutes"

Personnellement j'ai toujours eu de la chance avec ça (est ce qu'on peut se dire chanceuse de ne pas s'être fait réellement agressée ?) c'était plus des ""abordages""
"Hey t'es charmante tu veux qu'on aille boire un verre ?
- Je suis mineure j'ai 15 ans (j'avais 15 ans)
- Oooops non alors bonne journée"

Spoiler

Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.

Mais la sœur de mon meilleur ami, s’est fait agressée (elle a à peine 13 ans je crois) par un gars plus vieux. C'était en pleine journée sous un abris de bus avec d'autres personnes. L'homme l'a coincée dans le coin de l’arrêt et lui disait des choses pas très plaisantes, elle avait peur. PERSONNE N'A REAGIT. PERSONNE. Elle à 13 ans au max, ça se voyait qu'elle avait besoin d'aide, personne ne réagissait, et ça ça me rend mal.

Pour sauver les autres :
-avoir un sifflet sur soi, pour imiter le bruit des policiers et leur faire peur, sans montrer que c'est nous
-au pire, siffler soi même
- le fameux "Aaaaah mais t'es là ! On te cherche depuis 5 minutes" ou "Oh bah tient ça va ?"

Je trouve l'idée de sifflet vraiment cool, j'ai lu ça je ne sais plus où et c'est vraiment utile !

 

[madmoizelle N]

Vous lire les unes après les autres d'une seule traite est une expérience absolument flippante. Je suis en mode bouche ouverte et yeux écarquillés. C'est une dinguerie, je sais que ca existe mais genre c'est finalement banal au sens propre. Flippant.

Dans une cabine téléphonique (vieille personne que je suis) quand j'avais 20/21 ans, sur la place Saint Michel, il était tard. Un mec est entre derrière moi au moment où je raccrochais et il m'a plaqué contre l'appareil en mettant directement sa main dans ma culotte. Il a juste dit "ta gueule" et je sais pas d'où m'est venu l'inspiration mais je lui ai répondu "non mais tout va bien ca me dérange pas, on peut aller chez moi si tu veux". Je travaillais à côté, on y a été main dans la main (la nausée) et je lui ai demandé d'attendre devant le temps de prévenir ma coloc. J'en ai profité pour appeler un de mes potes qui habitait pas loin et la suite appartient à l'histoire.
Il y a quelques mois dans le métro, un mec m'a coincé dans l'angle, je lui ai marche sur le pied mais depuis qu'un mec m'a coincé dans les carrés de 4 sièges je prends le strapontin systématiquement quand je suis seule ou les sièges en ligne.
Dans une soirée une fois, un mec a commencé à me saouler j'ai appelé un de mes potes qui lui a léché l'oreille en lui proposant un plan à trois. Moment de harcèlement le plus drole de ma vie.
Une autre fois, un mec sous prétexte de danser me coince contre le mur, j'ai essayé de me dégager, j'ai dit stop et au moment où la chanson s'est arrêtée j'ai hurlé "ca vous gene pas d'assister à un viol?". Ca a tellement choqué tout le monde que j'en ai profité pour me barrer.
L'instinct de survie alors que ca devrait pas être le cas, c'est une dinguerie ces histoires.

 

[NanaCoubo]

C'est chaud quoi !
Nan mais sérieux y en a marre de voir ce genre d’énergumènes autour de nous... Quand on vous dit de nous foutre la paix, c'est que vous devez nous foutre la paix bordil de mirde !

 

[rexflammae]

@Juda Bricot Oui c'est désolant.. Mais ça peut user pour plusieurs situation (vol de sac, violence, vol, pikpocket etc..)

 

[Erbrow]

C'est fou toutes les remarques de gens (qu'on connait ou pas) qui mettent la faute sur la victime... même habillée avec un sac de patates on peut se faire harceler.
Moi ça m'est arrivé pendant une balade en rollers, j'étais seule sur une piste cyclable en bord de vignes. Un type en vélo m'accoste, j'ai mes écouteurs. Je ralentis pour le laisser me dépasser mais il ralentit aussi.
Plusieurs personnes nous croisent ou nous dépassent. Il me demande mon âge, d'où je viens. Lassée de l'ignorer je lui répond que ça ne le regarde pas. Il me répond qu'il veut juste me connaitre.
J'ai eu tellement peur, j'ai fait demi tour et j'ai suivi un groupe de filles que je connaissais pas. Lui a continué tout droit heureusement parce que je n'aurais pas su comment réagir.