J'ai littéralement passé une heure, assise mes yeux dans la vague, à attendre son appel. Impassible dehors, j'avais l'impression que tout foutait le camp à l'intérieur. J'ai décidé de ne pas répondre, en me disant que c'était stupide et irraisonnable.
Il a appelé. J'ai répondu.
J'ai raccroché, et je devais aller boire un verre mais je pouvais pas. Je tremblais, j'étais pas capable de me lever sans être déboussolée. Je me suis couchée habillée dans mon lit et j'ai dormi, dormi, dormi. Sans rêves étranges qui me ramènent au passé, à cette époque du lycée ou j'essaie de le tenir par la main et que la lave d'un volcan nous sépare. Sans nous deux perdus, loin loin. Et quand je me suis levée ce matin, je me suis sentie plus légère. Je crois que je peux clore cette histoire, et puis pouvoir avancer tranquillement en me disant que je suis en paix avec moi même. J'ai hâte de retrouver mes montagnes natales, le temps d'un noël, et pouvoir regarder les rues qu'on a arpenté ensemble juste simplement, gardant de mon premier vrai amour, juste une affection énorme. J'ai hâte de pouvoir reboire des verres dans les bars décrépis de mon adolescence sans l'imaginer non loin.