Je suis d'âge indéterminé. L'âge,c'est ce qui à gâché la moitié de mon enfance : les mots " précoce","éveillée","avancée" me répugnaient alors. Je voulais être conforme aux autres,absolument.
Je suis petite,je n'ai pas grandi depuis si longtemps. Suis-je une demoiselle aux airs de dame ?
Je ne me lie jamais aux autres,ils me sont souvent si opposés.
J'ai très peu d'amis,la plupart des individus avec lesquels je discute étant des " connaissances du net". En réalité,je désire et souhaite que ces gens restent à l'écart de ma réalité et de mes nombreux echecs,ma fierté est sans pareil : ne pas me connaître dans toute ma vérité est bien mieux.
Je me montre fière et forte parce que j'étais/suis faible.
J'ai une peur panique de l'échec,que je tire de ma toute jeunesse : le poids d'une brillante réussite imposée bon gré,mal gré. Mes echecs sentimentaux n'ont nul égal,quant à eux.
J'ai de moins en moins de ressentis,de sentiments au fil du temps,et les choses qui auraient autrefois fait couler mes larmes me laissent de marbre,sans doute parce que je le veux bien.
Personne ne s'attache réellement à moi,je serais secrète et exubérante,les deux opposés en même temps.
Alors,qu'en toute subjectivité cette fois,je me vois vide.
J'ai une culture correcte,que je tente de ne pas étaler,je ne mange aucun légume,les légumes ne procurent pas d'émotions,or,je manque plus d'émotions que de vitamines. J'ai un rapport à la nourriture très banal : je mange lorsque aucune autre occupation n'est possible,manger est une âbime de temps,tout comme le sommeil,mes nuits ne dépassent jamais cinq heures.
Je suis terrifiée par la laideur,et je ne puis qu'ingurgiter du Beau : autant quant à la nourriture qu'au nombreux attributs inutiles qui font mon ( objectivement maigre ) bonheur.
Je ne puis supporter les étalages de viande. La " viande",c'est la chair,dans le sens vulgaire et répugnant du terme.
Je ne sais si il s'agit d'un grand attachement aux règles de la bienséance ou autre,passons.
Il en va de même pour tout ce qui touche à la sexualité.
Mon humour est dérangeant et touche à des sujets désagréables pour tous,quant à lui. J'évite soigneusement d'avoir à en faire usage.
Autant l'avis de l'autre sur ce que je puis dire ou faire m'importe peu,autant les éventuelles remarques physiques sont les seules qui me touchent : je suis obsédée par la maigreur que je n'atteindrais,soyons réalistes,jamais. Les artifices que je porte au quotidien me rendent heureuse. Je ne vivrais pas sans. Peut-être resterai-je à jamais cloitrée. Je tends à devenir un morceau de plastique,tout en faisant la fortune de nombreuses boutiques,ceci est inutile pour tous,mais vital pour ma personne.
Je m'arrête ici.