Trop de glande tue la glande : quand ne rien branler devient déprimant

12 Février 2020
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Alors, je suis en général la dernière à dire ça mais... c'est tellement américain cette approche en fait.
Cette phobie limite du temps passé à ne rien faire, du temps pas rentabilisé. Je l'ai ressenti la dernière fois que je suis allée aux US, et ça m'a tellement angoissée de réaliser qu'ils n'avaient pas une seule minute de répit en fait.
Pour moi, passer ma journée devant une série quand je n'ai rien d'autre à faire le dimanche, je ne vois pas en quoi c'est du temps perdu: au pire, j'ai juste pensé à autre chose, au mieux j'ai découvert/réfléchi à des choses soulevées par le programme.
C'est un peu comme si on me disait que passer ma journée à lire c'était du temps perdu - si je n'ai rien d'autre à faire, je vois pas où est le problème.
Glander pour moi c'est pas synonyme d'ennui: l'ennui c'est quand on n'a pas la motivation de faire quoi que ce soit, que rien ne nous motive/captive/intéresse. Glander, de mon point de vue, c'est passer le temps de manière décontractée.

Alors je sais bien que l'article dit que "trop" glander et non glander tout court entraîne en général une spirale qui amène souvent vers l'ennui ou un sentiment de vacuité. Mais c'est suivi de
Pour l’autrice de l’étude, afin d’éviter ce sentiment désagréable, le mieux reste encore de remplir ses journées libres de loisirs et d’objectifs.
Je passe ma vie à devoir gérer mes différentes obligations, du coup remplir mes journées de libre par encore une liste de choses à faire, bof.
Je dirais plutôt que pour éviter le sentiment désagréable d'avoir perdu sa journée, il faudrait d'abord se demander si on avait les moyens de faire autre chose, ou l'envie. Par exemple, oui, à l'automne, s'il fait grand soleil dehors, et que je passe ma journée devant un programme passable au lieu d'aller me promener au parc, j'aurais vraiment l'impression d'avoir perdu ma journée.
Mais pas besoin de remplir ma journée avec d'autres activités pour éviter ce sentiment: il faut d'abord s'écouter, voir ce qu'on veut/peut vraiment faire, et partir de là.
J'aurais tout autant évité ce sentiment en faisant une seule chose dans ma journée: me promener au parc (et voire même m'asseoir sur un banc à ne rien faire à part regarder les gens et profiter du soleil).
 
7 Janvier 2019
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Le problème avec cette étude ou cet article qui le relaie c'est que le public concerné par ces conclusions n'est pas défini et que dans l'article, on passe d'un panel global d'individus concernés qui font que les conclusions paraissent totalement aberrantes à des catégories de personnes très spécifiques mais où l'étude ne semble pas inventer l'eau chaude.

Assez d'accord avec ça, j'ai l'impression aussi que la causalité est exagérément tirée dans le sens où - je parle de mon cas - quand j'ai fait ma dépression, le premier symptôme a été de ne plus rien pouvoir faire. Rien. C'est la dépression qui a induit mon immobilisme, et non l'inverse. Notamment parce que quand on a beaucoup, beaucoup de charge mentale, de charge de travail etc, le cerveau se met en "off" et coupe tous les fils qui le tendent. C'est aussi d'ailleurs le principe du burn-out.
Ce que je peux interpréter de l'article à la limite c'est que passer d'une surcharge à la glandouille totale déstabilise, remet en question tout un système de valeur (qui passe par l'accomplissement de tâches, donc quand on en a plus, on ne sait plus où trouver sa valeur). Mais pour moi, c'est plutôt synonyme d'une surcharge que d'un lien de causalité entre l'ennui* et le sentiment de déprime (voire de dépression).

* et puis l'ennui, quand il n'est pas subi, qu'il est accepté et vécu pleinement est aussi une source incroyable de développement de l'imagination, de découverte de soi, de réflexions... bref, je trouve ça dommage de s'en passer totalement par méfiance.
 

Pochemuchka-Lilou

anciennement Lilou la licorne
31 Octobre 2014
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L'étude mentionnée ne donne pas un seuil à partir duquel trop ne rien faire deviendrait négatif pour le moral, une fréquence qu'il ne faudrait pas dépasser ?
Ce n'est pas exactement ta question mais je lis dans l'article :
"Un déclin de l’humeur qui se dégrade de manière progressive : le bien-être se stabilise au bout de deux heures et décline rapidement après cinq heures d’oisiveté."
En revanche rien sur la fréquence. À titre personnel j'aurais envie de dire qu'une journée de néant de temps en temps n'a jamais fait de mal à personne, mais je n'ai pas mené d'étude pour arriver à cette conclusion haha.

Sinon je rejoins @BravoCharlie , pour moi il y a corrélation plus que causalité. Personnellement, les moments où je ne fous vraiment pas grand chose (en tout cas pas grand chose de satisfaisant) à haute dose, c'est généralement de l'évitement, je n'arrive pas à affronter quelque chose par lequel je me sens submergée...

Mais si on parle d'une journée de week-end après une semaine de travail, aucune envie de me fixer des objectifs pour mes loisirs. Je me fais parfois des to-do list sur des jours non travaillés parce que sinon je suis capable d'oublier tout ce que j'avais prévu de faire et que je peux me retrouver le samedi soir à 22h l'appart sale, sans avoir de quoi manger, en ayant plus de petite culotte propre. C'est pas vraiment par choix, ça fait partie des contraintes de ma vie au même titre que le travail.
 
M

Membre supprimé 370517

Guest
Même si je serais plutôt d'accord sur le fond, j'apprécie peu cette dernière tendance à vouloir faire des articles sur l'oisiveté ou les soi-disant "trop longs congés".
Pour rappel, 5 semaines de congés par an, c'est peu. Passer sa vie au taf, c'est une norme à questionner absolument. On ne vit pas pour faire des travaux, à la base.
BREF
 
12 Février 2017
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Je comprends tout à fait l'impression de se sentir mal après une journée de glande, comme un peu vaseuse. L'article suggère cependant qu'il faudrait remplir sa journée pour "rester productive" (oskoor).

Au contraire, j'ai le sentiment que je me sens mal de n'avoir rien fait quand je suis dans une phase où je travaille bcp. Si je décide de ne pas travailler (dans le sens de me mettre des objectifs, produire qqch) alors d'un coup, mon cerveau est perdu. Comme s'il avait oublié comment se détendre et se reposer.

Pour moi dans ces moments-là, l'urgence ce n'est pas de rendre mes journées de repos "productives" (de toute façon, c'est quoi être productive? Ne rien produire ce serait perdre son temps?) mais au contraire de diminuer mon rythme de travail quotidien. Moins on se repose, moins on sait comment apprécier un moment off :dunno:

C'est vraiment une mentalité capitaliste que de penser qu'on pourrait "trop" se détendre ou "trop" se reposer. L'important c'est de remplir nos journées avec des activités qui nous font du bien, peu importe leur nature :fleur:
 
6 Février 2023
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Le plus gros problème que j'ai durant mes repos, je pense plutôt que si je me retrouve à glander et culpabiliser, c'est parce que justement, je veux faire plein de trucs mais je n'ai pas assez de temps pour organiser tout ça. Donc je culpabilise parce que j'ai l'impression d'être une larve dans une société capitaliste, ce qui n'est pas ce que je considère comme "une société humaine". Donc si j'ai une semaine de vacances, je vais me dire que tiens, je vais pouvoir me remettre à lire, faire un vrai ménage à fond chez moi, en profiter pour essayer des recettes, ceci et cela ; au final, comme je suis en plus une personne lente, je vais avoir l'impression de mettre trop de temps sur une tâche, réaliser qu'en fait je ne pourrais pas faire tout ce que je planifiais, puis me rouler en boule et culpabiliser.

Autant dire que je rigole doucement quand je lis que trop de temps libre tue le temps libre. Non, c'est plutôt qu'on vis dans une société capitaliste qui ne prends évidemment pas en compte le bien-être humain. Je ne blâme pas que les patrons cela dit. Je blâme aussi les consommateurs qui veulent toujours plus, pour le moins cher possible (et qui s'étonnent quand ils tombent sur un artisan qui facture ses produits à des prix "normaux" par rapport à ce que ça lui revient) et le plus rapidement possible. Parce que ce sont des consommateurs qui contribuent largement à cette société capitaliste qui exploitent les travailleurs.
 

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