Je suis depuis depuis un peu plus d'un an dans un "internat spécialisé" (une clinique soins-études en réalité mais son fonctionnement en tout cas pour le pôle psy est assez proche de celui d'un internat, à part que les surveillants sont des infirmiers qui font trois roulement par jour (matin après-midi nuit) et qu'on a des rendez-vous avec des soignants/psychiatre/psychologue/interne). Chez nous, il y a trois fonctionnement différents: l'hôpital de jour dont les élèves sont comme des externes, ceux de l'hôpital de semaine qui sont comme dans un internat classique où ils rentrent chez eux du vendredi soir au dimanche soir, et les temps-plein dont je fais partie, où on a 6 semaines de vacances chez soi durant toute l'année (civile hein, pas scolaire, on est aussi là pendant une grande partie des vacances d'été) réparties en dix jours à Noël, une semaine à pâques et trois semaines et demi l'été, vacances qui sont communes à l'hôpital de jour et à l'hôpital de semaine, et six nuits chez soi à répartir de août à décembre et huit de janvier à juillet. Si j'ai choisi d'aller là-bas c'est surtout pour les soins, car mon état psychique était trop grave pour un simple suivi en libéral, et même trop grave pour l'hôpital de jour, c'est pourquoi je suis partie en temps-plein alors que je suis à 40 minutes en bus de la clinique.
Mais vraiment l'ambiance est la même que dans un internat classique, ainsi que dans le fonctionnement en large: je vais surtout parler des temps-plein car c'est ce que je connais le mieux: il y a deux unités qui sont dans deux ailes d'un même bâtiment.
Dans l'autre unité, les nouveaux élèves arrivent le plus souvent en chambre double, puis passent au bout d'un mois ou deux en chambre simple. La salle de bain se trouve à l'intérieur de chaque chambre. La plupart des chambres, même les chambres simples, sont assez grandes, avec deux voire trois armoires murales, et les chambres doubles comportent un paravent. Bien sûr, la non-mixité est respectée dans les chambres doubles, mais il n'y a pas d'étage "garçons" ni d'étage "filles", et il y a deux niveaux de chambres.
Dans mon unité, il n'y a que des chambres simples, sur trois niveaux, le rez-de-chaussée et deux étages. Souvent le rez-de-chaussée est en priorité pour les élèves avec de grosses difficultés psychiques, mais il y a peu de changement de chambre (depuis que je suis là, il y en a eu trois: moi qui suis passée du premier étage au rez-de-chaussée, un élève qui était au deuxième et qui est passé au premier, et une nouvelle qui a profité d'un départ récemment et qui est passée du premier au deuxième étage. Après je sais que les médecins veulent monter une patiente du rez-de-chaussée dans les étages car elle va mieux, mais qu'ils attendent le prochain départ), mais c'est en fonction de l'état des élèves et de la disponibilité des places. Chez nous par contre notre salle de bain est la pièce en face de notre chambre (sauf pour moi et je me suis toujours demandé si l'architecte n'a pas voulu faire une énorme blague aux élèves qui ont été dans ma chambre: Ma salle de bain se trouve à l'autre bout du couloir, devant l'infirmerie et à l'entrée du service, et j'ai la cuisine devant ma chambre, ainsi que le salon et la buanderie à côté: je ne vous dis pas le boucan que j'ai le vendredi et le samedi soir). Par contre, nos chambres sont beaucoup plus petites: nous avons une petite armoire dans notre chambre, et nous avons une armoire murale dans la salle de bain (sauf moi, car en plus d'avoir cette dernière à l'autre bout du couloir, elle est trop petite pour y caser une armoire. J'ai juste une planche au dessus du chauffage pour caser quelques affaires, du type ma trousse de maquillage, ma trousse de toilette et mon sèche-cheveux. Quand je vous dis que ma salle de bain est une énorme blague

), un bureau, un lit et des étagères, plus ou moins nombreuses en fonction des chambres (et évidemment avec la chance que j'ai, je fais partie des chambres à en avoir le moins). Il y a également deux boutons au mur qui sont les sonnettes et le seul signe que l'on est dans une chambre d'hôpital et non d'internat.
La cohabitation avec d'autres jeunes devient de plus en plus difficile pour moi, car même si je ne suis pas encore en état de passer à l'hôpital de jour pour l'instant, je ne suis plus en phase critique comme le sont les nouveaux élèves, et j'ai beaucoup de mal à m'adapter à eux, car ils sont particulièrement excités le soir, alors que je me couche très tôt à cause de la fatigue accumulée dans la journée à essayer de tenir le coup en cours et à bosser le reste du temps, car je passe mon bac cette année, et je tiens à l'avoir. Les nouveaux élèves ont eux des emploi du temps aménagés, pour reprendre les cours en douceur après de longues périodes d'interruption scolaire, et donc ont moins de contraintes scolaires (mais ne croyez pas que j'étais pareille à mon arrivée, comme ne cessent de me répéter les infirmiers pour les excusez du bruit le soir: j'ai eu deux mois d'interruption en seconde mais j'ai bossé tout l'été pour rattraper mon retard, et j'ai démarré à emploi du temps complet en 1ere, puis j'ai été aménagée en décembre sous le forcing du psychiatre, jamais par choix) et moins de fatigue. Je sais qu'eux sont étonnés quand ils me voient travailler dans la cuisine sur la pause déjeuner, le mercredi après-midi et le samedi matin, mais j'essaie de tenir un rythme intense pour m'accrocher aux cours lorsque ça va mal comme je l'ai toujours fait.