@temperance : bien sûr (et heureusement) que l’État (ni personne d'autre, d'ailleurs) ne peut rien faire si une fille décide d'être mère au foyer. Mais c'est problématique quand ça ne découle pas d'un choix éclairé, mais d'une résignation, d'une soumission à la norme. Le but de ce genre de proposition, c'est d'encourager les parents à leur faire savoir qu'elles peuvent choisir si elles veulent faire carrière ou non.
Si on part du principe que les cerveaux des filles et des garçons fonctionnent de la même façon, alors le fait que les filière lucratives (scientifiques et techniques) soient majoritairement masculines ne peut venir que d'un conditionnement social. On dit aux femmes (directement ou indirectement) qu'elles n'ont pas leur place dans certains milieux, les femmes (et les hommes) y croient, intègrent cette idée, et la génération suivante continue à reproduire le même discours. N'est-ce pas une idée intéressante que d'essayer, peut-être pas tout de suite d'arrêter, mais au moins d'enrayer la machine, en touchant les premiers propagateurs de ces idées - les parents ?
@caliode : le problème est que si on publie un guide sur "encourager ses enfants à faire carrière" sans notion de genre, ça n'incitera personne à remettre en question le schéma actuel (carrière oui, mais pas tout à fait la même si on est une fille ou un garçon; et si Léa ne réussit pas, elle pourra toujours se marier avec un homme qui a réussi, alors que Théo, lui, n'a pas le choix, il ne peut compter que sur lui-même, donc il doit absolument réussir*), qui est insidieusement lové dans notre façon de penser le monde en terme de genre. On ne bousculera pas le raisonnement genré, donc ça ne changera pas grand chose...
* Oui, le côté exagérement hétéro-normé est voulu...
@selfi : je comprends ton point de vue, c'est vrai qu'être prof doit être un boulot très délicat, et j'admire celles et ceux qui ont le courage et l'ambition de faire ce travail. Néanmoins, prendre conscience des problématiques de genre n'est pas un "travail" en plus, simplement quelques concepts à avoir en tête quand on s'adresse à une fille ou à un garçon. Par exemple, des études ont été faites, montrant que les professeurs avaient spontanément tendance à accorder plus de temps de parole à leurs élèves garçons qu'à leurs élèves filles. Même quand ils essayaient consciemment d'inverser la tendance. Est-ce que le simple fait de savoir ça ne donne pas envie de réfléchir à la façon dont le genre impacte le rapport aux élèves ? Essayer de rééquilibrer le temps de parole, par exemple, ne coûte pas plus de temps ni plus d'énergie.
Je dis "en cours", mais je pense que ça s'applique à beaucoup de domaines, en fait. (A la cantine de mon boulot, alors qu'on a tous le même niveau d'études, à peu près les mêmes centres d'intérêt et le même âge, qui, des filles ou des garçons, prend le plus souvent et le plus longtemps la parole, à votre avis...)
Si on part du principe que les cerveaux des filles et des garçons fonctionnent de la même façon, alors le fait que les filière lucratives (scientifiques et techniques) soient majoritairement masculines ne peut venir que d'un conditionnement social. On dit aux femmes (directement ou indirectement) qu'elles n'ont pas leur place dans certains milieux, les femmes (et les hommes) y croient, intègrent cette idée, et la génération suivante continue à reproduire le même discours. N'est-ce pas une idée intéressante que d'essayer, peut-être pas tout de suite d'arrêter, mais au moins d'enrayer la machine, en touchant les premiers propagateurs de ces idées - les parents ?
@caliode : le problème est que si on publie un guide sur "encourager ses enfants à faire carrière" sans notion de genre, ça n'incitera personne à remettre en question le schéma actuel (carrière oui, mais pas tout à fait la même si on est une fille ou un garçon; et si Léa ne réussit pas, elle pourra toujours se marier avec un homme qui a réussi, alors que Théo, lui, n'a pas le choix, il ne peut compter que sur lui-même, donc il doit absolument réussir*), qui est insidieusement lové dans notre façon de penser le monde en terme de genre. On ne bousculera pas le raisonnement genré, donc ça ne changera pas grand chose...
* Oui, le côté exagérement hétéro-normé est voulu...
@selfi : je comprends ton point de vue, c'est vrai qu'être prof doit être un boulot très délicat, et j'admire celles et ceux qui ont le courage et l'ambition de faire ce travail. Néanmoins, prendre conscience des problématiques de genre n'est pas un "travail" en plus, simplement quelques concepts à avoir en tête quand on s'adresse à une fille ou à un garçon. Par exemple, des études ont été faites, montrant que les professeurs avaient spontanément tendance à accorder plus de temps de parole à leurs élèves garçons qu'à leurs élèves filles. Même quand ils essayaient consciemment d'inverser la tendance. Est-ce que le simple fait de savoir ça ne donne pas envie de réfléchir à la façon dont le genre impacte le rapport aux élèves ? Essayer de rééquilibrer le temps de parole, par exemple, ne coûte pas plus de temps ni plus d'énergie.
Je dis "en cours", mais je pense que ça s'applique à beaucoup de domaines, en fait. (A la cantine de mon boulot, alors qu'on a tous le même niveau d'études, à peu près les mêmes centres d'intérêt et le même âge, qui, des filles ou des garçons, prend le plus souvent et le plus longtemps la parole, à votre avis...)