.Harleen Quinzel;2013325 a dit :
En même temps en fond ça pose une vraie question.
Pour avoir "le privilège d'être assis au premier rang des défilés" il fallait jusqu'à maintenant faire des années d'études de journalisme, se spécialiser dans un domaine, enfin bref, il fallait se former, ça ne venait pas de nulle part, il fallait auparavant acquérir un savoir et une méthode, des compétences. Rien que pour cet argument je comprends parfaitement le fond de la gueguerre entre les blogueuses et les journalistes. Imaginez que vous avez trimé pendant 10 ans dans une machine assez infernale qu'est celle de la formation professionnelle pour arriver là où vous en êtes et que vous voyez des gens qui n'ont aucun diplomes, qui ont a peine la 20 aine, qui ont juste le privilège d'avoir des thunes et le droit de parler sur le net. Ca fout un peu la rage non? Y'a quand même une question de fond qui se pose : "mais... A quoi ça a servi que je fasse tout ça? que je perde mon temps à étudier alors qu'il m'aurait suffit d'ouvrir un blog?". Je pense que si j'étais confrontée a la même situation je défendrais quand même mon bout de lard, rien que pour ne pas me dire "voilà, j'ai perdu 10 ans de ma vie".
Ensuite, ça pose aussi une autre question qui concerne plus de gens : est-ce que le fait que "le premier rang" (quelque soit le domaine) soit réservé à une élite est légitime ou non? Fab, dans la fin de ton article tu as l'air de partir du postulat que non. Seulement, n'est-ce pas une façon de "tuer la qualité" que de considérer que peu importe de qui viennent les informations, les opinions, les jugements ou autre, ils ont tous "la même valeur"? De considérer qu'entre l'article d'un blogueur et l'article d'un journaliste/styliste il n'y a aucune différence?
Perso moi ces réactions anti-élitisme me gonflent. Qu'on donne une chance à chacun, oui, oké, normal. Qu'on ait tous les mêmes chances d'arriver au premier rang, pareil, il faut bosser dessus, il reste encore beaucoup à faire. Mais moi j'aurais du mal à considérer que mon avis vaut plus que celui d'un spécialiste. Même si le fait qu'il existe des spécialistes créé une "élite" qui créé donc des séparations entre les différents groupes de populations (d'un côté les spécialistes, de l'autre les amateurs) et que "olala mais c'est pas bien on est tous égaux quoi". Bah... je sais pas mais bon, sur sens-critique, par exemple, on retrouve assez peu de critique qui ont le niveau que peuvent avoir les critiques professionnelles faites par des spécialistes. Ce n'est pas comparable. Et j'espère que jamais un membre de sens-critique ne sera autorisé à publier dans un journal culturel uniquement parce qu'il aura eu le mérite d'être le membre le plus apprécié de la communauté (parce que c'est aussi ainsi que ça se passe pour les blogs mode. Ceux à qui on permet d'avoir un rôle "officiel" et qu'on autorise à faire parti de l'élite sont ceux qui en réalité ont la plus grande réputation sur internet. Et si on se met à se fier plus à la réputation qu'au savoir réel, on est pas dans la merde les amies!)
Je ne suis pas totalement d'accord.
Des diplômes, oui. Mais "hors des diplômes point de salut", non.
Des tas de gens ont des capacités dans des tas de domaines qui ne seront jamais sanctionnées par un diplôme, une ligne sur un CV, une mention, un bout de papier, une bonne appréciation de stage. Je suis résolument persuadée qu'on peut accéder à des tas de choses sans avoir le diplôme qu'il faut sans pour autant démériter.
Dans une bien moindre mesure, je me rappelle avoir parlé sur "je ne supporte pas" ou "je ne comprends pas" (je confonds souvent ces deux sujets, haha) du fait qu'en ma qualité d'étudiante en paramédical, j'aurais un mal de chien à décrocher un job de vendeuse dans un magasin de prêt à porter, alors qu'une nana estampillée "BEP vente" aurait ce job,
quand bien même elle aurait moins de qualités que moi pour le faire.
Je le vérifie souvent dans bien des magasins où je vais : je serais très certainement très (plus ?) à même de faire ce job, et faute de ligne adéquate sur mon CV, je ne le ferai sans doute jamais.
Il en va de même pour les blogueuses mode : je suis intimement persuadée que nombre d'entre elles ont de réelles compétences/connaissances, et feraient très bien le travail de la journaliste à qui elles ont piqué la place au premier rang.
Le parcours pro définit certainement de nombreuses qualités, mais passer par des chemins de traverse ne signifie pas qu'on ne les a pas.
Titeintello07;2014524 a dit :
Ce qui dérange, c'est que les bloggeurs sont principalement utilisés pour faire de la pub, donc du fric, mais ça n'a rien de surprenant dans ce monde.
Honnêtement, il n'y a pas que sur le fait que les bloggeurs modes soient invités qu'on pourrait réfléchir, que penser de la collection faite par Pénélope pour Etam ? Quel lien y a-t-il entre Pénélope et les petites culottes ? Aucun, son blog ne m'a jamais frappé comme étant l'âme même de la mode et de la lingerie, c'est un blog girly comme les autres où elle raconte sa vie de façon humoristique (et j'en demande pas plus)... la collaboration, c'est principalement un moyen de se faire de la thune.
Il y a aussi eu une collection Big Beauty dernièrement, là encore, ça fait vendre (une vraie ronde qui vend aux vraies rondes) même si la démarche semble plus intéressante en soi, je trouve d'ailleurs qu'il y a de bons articles sur son blog parfois.
Pénélope a surtout su profiter d'une opportunité en or...
Pourquoi aurait-elle dû refuser de dessiner des petites culottes pour Etam sous prétexte que ce qu'elle fait dans la vie, c'est écrire des BD ?
De la même façon qu'on peut acquérir des savoirs, des savoir-faire et des compétences en dehors du cadre d'un diplôme, il est évident qu'on peut aussi ne pas se cantonner à une seule activité.
Je ne pense pas qu'elle manque de légitimité parce qu'il lui manque sur son CV une ligne "BTS design de culottes".
Quand au fait de dire que c'est "fait pour faire de la thune", bah... Etam a gagné de l'argent, Pénélope a gagné de l'argent, personne n'en a perdu, à part les filles qui ont acheté les culottes en question, donc est-ce vraiment blâmable ?...