Un préservatif féminin contre les violeurs

[Dreambreaker]

Je ne pense pas que le serment d'Hippocrate -qui a de nombreuses limites- tienne dans ce genre de situations... Heureusement d'ailleurs.

 

[Calystegia]

La peine de mort n'est pas nécessairement une vengeance. Une vengeance implique une implication personnelle, justement, or dans la mesure où c'est la justice qui rend cette décision et qui l'applique, ça n'est plus une vengeance, c'est à la fois une punition et une mesure préventive dans l'intention d'éviter que de nouvelles victimes aient à subir les agissements malsains d'un monstre. C'est certes une mesure qui peut-être considérée comme barbare, mais je n'en vois pas de meilleure, pour ma part. Comme je le disais tout à l'heure, la castration chimique n'est pas une solution, et aller en prison pour en ressortir quelques années plus tard, non, désolée, ça ne me parait pas être une solution. Est-ce que ça te parait normal qui'on puisse considérer qu'un violeur est une personne malade qui a besoin -et qui mérite, comme toute personne malade- d'être soignée, qu'on en prenne soin, qu'on la suive psychologiquement de près, jusqu'au jour où on aura le sentiment qu'elle va mieux, qu'elle se contrôle, et qu'on la libère ? Pendant ce temps là, ce sont les familles des victimes qui doivent se reconstruire, et ce sont les familles des victimes potentielles futures qui vivent avec une épée de damoclès au dessus de la tête. Violera, violera pas ? Impossible de savoir ce qu'il se passera.

Ensuite, en quoi la peine de mort entraîne-t-elle une excitation telle que tu la décris ? Ca fait bien longtemps qu'on ne pratique plus de peines de mort en public, que je sache, d'autant plus qu'à chaque peine de mort qui tombe aux Etats-Unis, les manifestations contre cette pratique se déchaînent. C'est malsain, c'est risqué, oui, c'est vrai, mais rien ne me semble plus malsain que des hommes et des femmes qui osent commettre de tels actes, et je ne vois pas comment, même avec l'esprit le plus charitable qui soit, on puisse un jour pardonner à ces gens, ça me dépasse complètement. J'ai du mal à croire qu'ils puissent mériter la moindre compassion, comme tu le dis, et même si je ne considère pas l'innocence de condamnés à tort, je ne conçois pas que des personnes responsables de la destruction de la vie d'autres personnes méritent encore de vivre.

Je ne connais pas la solution idéale, mais je crois que parfois, lutter contre le mal par le mal n'est pas forcément une mauvaise chose.

Là où ton raisonnement est faible c'est que nombre de violeurs et pédophiles ont eux-mêmes été violés dans leur enfance. Victimes ou bourreaux... ? Personne n'est tout blanc ou tout noir, notre marge de choix est infime voire inexistante et l'impact de notre vécu, presque seul, dirige nos vies.

Sur la vengeance, ce n'est pas parce que c'est un tiers (la justice) qui exécute la sanction que ce n'est pas une vengeance. Tuer un tueur ou un violeur est une vengeance. Si la justice décide qu'un homme qui tue ou viole doit à son tour être tuer, elle érige la vengeance comme réponse valable aux problèmes sociétaux. C'est grave !

Ensuite, je ne comprends pas pourquoi tu souhaites tant la mort comme solution. Une chose est certaine : la peine de mort ne fait pas chuter la criminalité. Quel est donc l’intérêt de la prôner en sachant ça ? C'est là que ce que je disais sur l'envie malsaine de voir mourir (au Moyen-Âge) ou de savoir que l'on fait mourir (aujourd'hui), ce qui est sensiblement la même chose, entre en jeu. Notre but à toutes les deux, je l'espère, est que le nombre d'agressions diminue et uniquement celui là. Alors pourquoi vouloir la peine de mort puisqu'elle n'a pas d'impact sur le nombre de viols ? C'est incohérent. A moins que ceux qui souhaitent la peine de mort soient animés par un autre but ? l'envie de rendre les coups, l'envie de faire mal ? Un peu malsain non ? Cette citation est parlante : « Il est à peu près évident que ceux qui soutiennent la peine de mort ont plus d'affinités avec les assassins que ceux qui la combattent ». En fait, vouloir la peine de mort ne sert qu'a exalter sa haine en la faisant passer pour quelque chose de juste palliant ses propres problèmes. Aucune haine ne donne de fruits mangeables.

Tu n'as pas répondu à ma question. Irais-tu dans une prison pour exécuter un violeur ? Si tu n'as pas envie de le faire, il faudra bien que quelqu'un le fasse. "La justice", comme tu écris, n'est pas une abstraction bienfaisante qui se décharge de toute humanité. Non, c'est une institution composée d'êtres humains. La justice aura donc recours à ce quelqu'un. Ce ne sera pas toi mais tu lui auras donné tout ton crédit et approuvera ce qu'il va faire. Tu tueras indirectement.

Que dire maintenant de celui qui exécutera le violeur, le bourreau (inutile de me rétorquer l'existence de ces machines absurdes où plusieurs appuient en même temps et où l'ordinateur déclenche l'exécution : s'ils sont cinq à appuyer en même temps, ils tuent à cinq, point barre) ? Si ce n'est pas toi, ce sera quelqu'un de "moins sensible", de "moins humain" que toi puisque lui aura la "force" de le faire. Il est donc un peu plus un "monstre" que toi, un peu plus violent que toi. Il aime peu être même ça (s'il n'a pas été recruté parce qu'il a une famille à nourrir, qu'il est au chômage depuis trois ans et qu'il va commettre un acte qui va le mettre en conflit avec Morphée toute sa vie) ! Tu haïrais le violeur et donnerais ton approbation aux actions du bourreau. Cela relève de l’antinomie.