Vos rêves d'enfants VS votre vie « d'adulte » — Témoignages

[WonderLeez]

Comme plusieurs Madz, j'ai toujours rêvé d'être écrivain. Mon frère m'a appris à lire à 4 ans avec des lettres de Scrabble, et durant toute mon adolescence (avant ma découverte d'MSN, temps béni), je lisais jusqu'à 370 livres par an - oui oui, plus d'un par jour. Pour ma défense, je lis très vite et il s'agissait de livres jeunesse... Bref.
J'ai commencé à écrire une histoire un jour, sauf qu'au bout de 10-12 pages, j'ai réalisé qu'il s'agissait d'un remix des Visiteurs ! Oui, car je porte le nom d'un célèbre chevalier de la table ronde, donc je l'avais imaginé débarquer chez moi...
Bref, désillusion, rage, désespoir : je n'arrivais à rien écrire d'original ! Toutes les idées d'histoires que j'avais étaient toutes pompées sur des films ou des livres que j'avai vu/lu. Aucune créativité.
En désespoire de cause, j'ai ensuite voulu être documentaliste/bibliotécaire, pour rester près de mes chers petits livres, mais cette envie m'a quitté vers le lycée, où je m'émourachais des langues vivantes (etdécouvraisInternet).
Je voulais parler anglais et espagnol toute ma vie. Alors 3 options de carrières s'offraient à moi : L'enseignement : jamais, je ne supporte pas les gosses ; la traduction : j'ai essayé mais ça ne m'a pas plu du tout, je n'ai pas la patience nécessaire pour passer 4h à chercher la traduction nuancée exacte d'un terme médico-légal pour un rapport d'autopsie (true story, vive les stages). Bref, il me restait le tourisme. "Trop bien, moi qui adore voyager, ce sera parfait !"
....... MENSONGE ! Le tourisme, on ENVOIE les gens en voyage, mais à moins d'être très chanceux, on ne bouge pas... Et c'est d'autant plus frustrant !

Bref, du coup je suis à mon bureau 10h par jour, je parle à peine anglais et pas du tout espagnol, et je cherche à me reconvertir, mais dans quoiiii ? La question reste sans réponse.

Enfin, j'ai lu un commentaire d'une Madz qui n'ose pas voyager seule.
Je recommande fortement http://artdevoyagerseule.com/ qui propose un petit guide révolutionnaire pour nous, jeunes filles souhaitant voyager en solo ! Il est truffé de petites astuces, j'ai particulièrement aimé les chapitres "comment s'épiler en voyage" et "avoir ses règles : comment gérer ?" qui sont quand même des questions essentielles ><
Il mériterait même peut-être un article...(à moins que cela ait déjà été fait?)

Je pense également que la jeune moi serait déçue de ce que la vieille moi est devenue...

 

[Membre supprimé 155015]

Je trouve ça génial de voir que pour certaines, les rêves furent réalisés...

Personnellement je me voyais tout sauf dans un bureau. Je voulais être journaliste, aventurière, vétérinaire, médecin, paléontologue... et je voulais connaître plein de langues, et avoir un amoureux pour qui je ferais tout et qui ferait tout pour moi.
Résultat: j'ai voyagé, c'est vrai. Je continue d'apprendre, mais je suis ingénieure, dans une grosse boîte du CAC 40, et ma vie sentimentale est tout sauf stable après un gros échec amoureux qui m'a brisé le coeur en 2365147485456 morceaux
Je continue de rêver. beaucoup trop. La réalité telle qu'elle est ne me plaît pas. Bien souvent je rêve que je plaque tout, et que je pars à l'autre bout du monde avec un mec qui est l'antithèse du type fiable/pénard sur lequel je fantasmais avant.
La vérité c'est que j'ai l'impression d'être toujours un enfant, à l'intérieur. J'ai suivi le chemin qu'une fille de bonne famille doit faire; Mais à l'aube de mes 30 ans je me rends compte que je n'ai pas accompli grand chose. Je peins, j'écris, je créé. Je ne veux pas d'enfants, je ne veux pas me marier. Au final, je ne veux pas grandir, et me réfugie dans un monde peuplé de licornes, de dragibus et avec tous mes copains, dont certains, comme moi refusent de voir la réalité en face et de grandir.

 

[TheFool2]

Alors je comprend que des gens qui font un usage plus "simple et normal" de leur main préfèrent choisir de se faire amputer quand leur membre est dans l'état où était le mien. Les médecins ne décident jamais tout seul, les médecins ne tentent jamais le "tout pour le tout" si tu leur dit "stop", c'est ce que le patient décide qui prime.

En fait, c'était plutôt le contraire dont j'avais peur : je pensais qu'ils ne tentaient pas spécialement le tout pour le tout alors que c’était possible et que le patient le voulait....sauf cas particuliers (ex : sport de haut niveau).

J'espère de tout coeur que tu retrouveras un maximum de facultés pour ta main

 

[Ayla-]

Quand je lis cet article, je trouve ça chouette, et puis ça m'a rendue un peu triste.

Car je ne me souviens pas avoir eu de rêve d'enfant.
Alors si, j'aimais vaguement des trucs, mais aucune grosse envie, aucun grand rêve un peu foufou, comme peintre pour les étoiles ou bien dresseuse de T-Rex ambidextre.

Quand je reviens en arrière, j'ai l'impression d'avoir passé mon enfance et adolescence (et même le début de ma vie de jeune adulte) complètement anesthésiée, j'ai avancé mais sans vraiment prendre conscience de ce que je faisais, je me laissais porter comme une coquille de noix vide sur un fleuve. (Oui, je sais, je suis poétique dans mon désarroi). Je ne me revois pas en train de dire à mes parents "Je veux être ci ou ça quand je serai plus grande", ou bien écrire "Je veux être ça plus tard" dans mes nombreux journaux. Il n'y a que très récemment que j'ai eu l'impression de commencer à penser par moi-même, à remplir la coquille vide. Et c'est compliqué. J'ai fait des tas d'études biscornues que je ne regrette pas car je suis quand même fière de mon parcours plein de virages même si ça a été compliqué, surtout avec mes parents très intellos qui ne jurent que par les études, qui avaient choisi un métier pour moi sans vraiment me demander si ça me plaisait, et qu'il faut se dépêcher à faire ses études et toujours travailler sans penser au reste à côté -les distractions avec mes amis, les répétitions de théâtre, ça passe après hein c'est pas important, alors que c'est quasi vital pour moi (résultat je me suis plantée en beauté dans ce que je croyais vouloir faire dès ma première année de fac et j'ai été pendant de nombreuses années incapable de savoir rebondir car je n'avais aucune idée de qui j'étais et de ce que je voulais faire vu que mes parents ne m'ont jamais laissée réfléchir par moi-même, ce qui m'a valu l'équivalent de 10 années d'études post-bac. Qui ne me servent pas à faire ce que je voudrais vraiment faire. C'est sûr, je me suis dépêchée). J'en veux à mes parents alors que pourtant, ils m'ont toujours fait faire pleins de trucs chouettes, arts plastiques, musique, etc. Des trucs que j'aime énormément aujourd'hui (j'ai toujours eu besoin de l'art sous toutes ses formes pour m'évader). Mais à l'époque, je subissais aussi. Je prenais des cours de piano mais j'étais nulle, je ne révisais pas et quand j'étouffais vraiment j'explosais en hurlant car c'était le seule façon que j'avais d'évacuer ce que je n'arrivais pas à formuler, vu qu'on ne m'avait pas appris à formuler ce que je ressentais, et surtout qu'on ne me laissait pas formuler ce que je ressentais. Malgré tout, j'ai continué la musique mais ce n'est qu'aujourd'hui que je prends du plaisir à me mettre au piano toute seule et à apprendre des morceaux que j'aime.
En fait, j'en veux surtout à mes parents de ne pas m'avoir appris à penser par moi-même, à écouter mes envies. Ma mère hurle quand on n'est pas d'accord avec elle et coupe court à toute discussion (en me disant "on ne peut pas discuter avec toi", ironie), et pendant longtemps je n'ai eu aucune opinion, aucune envie sur rien. Et aujourd'hui, je n'arrive pas à imposer mes désirs. J'admire les gens qui ont envie d'un truc et qui l'obtiennent. Rien qu'un voyage entres amis par exemple. Je suis toujours le mouvement plutôt que de le mener, car les rares fois où j'essaie de proposer quelque chose dont j'ai envie, ça ne marche jamais.
Du coup, j'ai toujours été une solitaire et je ne sais pas fonctionner en société. Ça ne m'empêche pas de voyager ou d'aller au ciné par exemple (j'adore aller au ciné seule), mais ce que des choses que j'aimerais aussi partager avec quelqu'un.

Bref, c'est un peu long pardon, c'est sorti tout seul.

 

[Scarlett OH!]

Cet article m'a beaucoup beaucoup aidé ce début d'année (merci Madmoizelle!)
Mon rêve, c'était d'être comédienne. Jouer, je ne voulais faire que ça. J'ai fait beaucoup de théâtre et puis une prépa littéraire où j'avais des cours de théâtre. Notre prof nous a fait jouer une pièce géniale. C'est une année qui m'a confortée dans l'idée d'être comédienne. Même si je savais que mes parents flippaient, même si je savais que c'était un métier difficile.
Et puis en deuxième année, deuxième pièce, qu'on monte comme des grands avec les copains. Et puis ce malaise à me trouver sur scène. Me demander systématiquement "Qu'est-ce que je fous ici ???!". La sensation de ne pas être à ma place. De pas être meilleure qu'un-e autre. Et puis, plus le temps passait, plus je me rendais compte que j'étais flippé de l'argent. C'est un truc qui m'angoisse, j'angoisse d'en manquer (comme nous tous), je suis malade si je suis à découvert.
Et puis aussi une dispute avec mon père. "T'es brillante et tu pourrais faire plein de choses, mais t'as décidé de devenir artiste. Pour moi, c'est du gâchis." Coup très dur. Déjà que je n'étais pas du tout sûre de moi quant à mon avenir. Que je me posais beaucoup de questions. Je savais juste que le théâtre, c'était ma passion.
Fin de la prépa, nouvelle vie en fac de théâtre, nouvel appart. Je passe les concours d'entrée de plusieurs conservatoires (que je n'ai pas). Et toujours ce malaise en scène. Même malaise quand je vais à mes cours de théâtre (dans une école du 19ème, très axée sur le corps, le ressenti par le corps...). Epreuve même.
Et si j'arrête tout ? Que je dis que finalement non, je ne serais pas comédienne ? Je vais passer pour quoi, pour qui ? Tout mon entourage sait que c'est ça que je veux faire depuis que j'ai cinq ans. Mes amis vont me trouver lâche de ne pas avoir essayé (en plus, on était pendant la période des attentats du 13/11, donc je me martelais de gros "NE RIEN REGRETTER"). Si je ne suis pas comédienne, alors je suis quoi ? je me suis menti à moi-même pendant toutes ces années ? Je me suis trahie ? JE SUIS QUOI ? Une fille qui abandonne ses rêves de petite fille ? Qui renonce ? Qui abandonne ? Je lisais en boucle les articles "J'ai testé pour vous...", celui sur l'avenir, les jobs, les rêves. Un coup sur deux, je me disait "Oh, allez, je continue." Un coup sur deux.. Mais je décide d'assumer. je ne peux plus. J'ai besoin d'une vie un minimum stable. Je quitte le nouveau projet de ma troupe (en passant, je fais la pub: http://www.jokle.org/ ), la mort dans l'âme.
Moral très au fond des chaussettes, en mode "Pourquoi je vis, pourquoi je meurs ?" Mon grand-père meurt, en plus, c'était une période où je respirais la joie de vivre.
Et puis en fait, avoir un copain m'a beaucoup aidé. Parce que je me suis dit que quand on s'est rencontrés, on s'est plus sans rien savoir l'un de l'autre. Et que si je deviens pas comédienne, ben il sera là quand même.
Ma passion, c'est le théâtre. C'est l'art, la culture, et le faire partager. J'ai postulé pour des écoles de management culturel. Je voudrais travailler dans les relations auprès des jeunes publics, dans des lieux qui leur sont dédiés. J'ai fait un stage dans un festival de théâtre jeune public et j'ai A-DO-RE! Je veux bosser dans le théâtre jeune public, j'envisage même d'écrire un spectacle (un truc pas long, genre 30 minutes, ce qui est déjà pas mal).
J'ai quitté ma zone de confort, j'ai assumer de ne plus avoir les mêmes envies qu'à l'adolescence. En partie grâce aux nombreux articles sur la confiance en soi de madmoizelle.com .
Vraiment. Merci .