Pour celles (j'en fait partie) qui n'auraient pas eu le bonheur d'écouter/voir notre Président Préféré hier soir et qui vivraient coupées de tout média, j'ai le grand plaisir de vous annoncer que les dirigeants de la zone euro se sont enfin mis d'accord sur un nouveau programme d'aide à la Grèce.
Petit récapitulatif des mesures phares par LeMonde.fr :
Cela dit, le risque d'un défaut de paiement semble toujours bien présent...
Oh, et pour celles qui préféreraient les textes officiels, le texte de l'accord est disponible ici. Il est pas long, et il se lit bien en plus.
Petit récapitulatif des mesures phares par LeMonde.fr :
- Nouveau plan d'aide à la Grèce : après les prêts de 110 milliards d'euros sur trois ans octroyés en mai 2010 à la Grèce par la zone euro et le Fonds monétaire international, une nouvelle aide va lui être accordée, pour un montant de 158 milliards d'euros. Ce nouveau prêt sera financé à hauteur de 109 milliards par l'Europe et le FMI.
- Conditions des prêts assouplies : la zone euro allonge de sept ans et demi à quinze ans au minimum la durée de ses prêts aux pays en difficulté comme la Grèce, l'Irlande et le Portugal. Parallèlement, le taux d'intérêt qui leur est demandé en échange de l'aide sera réduit, de 4,5 % à 3,5 %, ce qui diminuera la charge de la dette.
- Contribution des créanciers privés : les créanciers privés de la Grèce (banques, assurances, fonds de pension...) vont aussi participer à l'effort. Une certaine confusion règne autour de la durée de l'effort que devra consentir le secteur privé. Lors de sa conférence de presse, Nicolas Sarkozy a évoqué un prêt de 135 milliards sur trente ans. Mais l'Institut de la finance internationale, une association de banques, a pour sa part indiqué que les banques créancières de la Grèce apporteraient 135 milliards entre 2011 et 2020. Sur ces 135 milliards, 54 seront versés d'ici à 2014, a précisé l'association. 37 milliards d'euros viendront d'une "contribution volontaire" des banques créancières, tandis que 12 milliards d'euros consisteront en un rachat de dette sur le marché.
- Un fonds de secours plus efficace : le Fonds européen de stabilité financière (FESF), ce fonds de secours de la zone euro mis en place en 2010 et qui a déjà servi à prêter de l'argent à l'Irlande et au Portugal, va voir son champ d'action élargi. Si la Banque centrale européenne constate des "circonstances exceptionnelles" et que les Etats membres donnent leur accord unanime, le fonds pourra acheter de la dette publique de pays en difficulté sur le marché obligataire secondaire, là où les investisseurs s'échangent les titres après leur première émission.
Le FESF pourra aussi, sous conditions, accorder aux Etats des lignes de crédit préventives comme le fait le FMI, ou prêter de l'argent à des pays, y compris s'ils n'ont pas fait appel à un plan d'aide, pour qu'ils recapitalisent leurs banques.
Autant de mesures visant à soulager ces trois pays et à éviter une contagion de la crise à des pays les plus fragiles de la zone euro ou aux plus endettés, comme l'Italie. Une telle contagion signerait probablement l'arrêt de mort de l'Union monétaire, dans sa forme actuelle en tout cas.
- Des propositions pour améliorer la gouvernance de la zone : Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il ferait "avant la fin de l'été" des propositions pour améliorer la gouvernance de la zone euro avec la chancelière allemande, Angela Merkel, alors que des voix s'élèvent pour réclamer que la zone euro évolue vers une gestion plus fédérale de sa monnaie. Pour Nicolas Sarkozy, l'Union européenne a décidé de créer l'amorce d'un Fonds monétaire européen.
Cela dit, le risque d'un défaut de paiement semble toujours bien présent...
Oh, et pour celles qui préféreraient les textes officiels, le texte de l'accord est disponible ici. Il est pas long, et il se lit bien en plus.