Commentaires sur Clément Beaune favorable à une légalisation de la GPA « à l’avenir »

M

Membre supprimé 370517

Guest
J'entends ce que vous dites et ce clivage rejoint celui de la prostitution sur la possession du corps des femmes. Je cherche encore ma position et du coup, j'aimerais comprendre en quoi le salariat de la personne qui possède l'utérus est gênant. Si c'est un job comme un autre, un ouvrier utilise également son corps pour son travail (j'écris mal, je suis fatiguée). Autant je me dirais pourquoi pas à faire une belle action pour un couple autant si ça peut me donner de l'argent en plus ça ne me dérange pas !
Y en a un peu marre que les femmes participent à la vie collective gratuitement (un mec n'accepterait jamais)
S'il y a contrat de travail, il doit y avoir rémunération.
Mais bon, j'ai peut-être pas toutes les billes en main
Je vois ce que tu veux dire. La GPA reposerait sur la générosité des femmes, qui accepteraient à titre gratuit de mener une grossesse pour d'autres personnes. Et je comprends ton ras-le-bol dans le sens où notre société patriarcale et capitaliste repose sur le dévouement des femmes de façon générale.
Mais si la GPA était rémunérée on pourrait aussi basculer dans la dérive, comme on le voit dans les pays pauvres : les femmes précaires accepteraient de porter des enfants pour échapper à la pauvreté, ce ne serait donc pas un choix libre. Et on retournerait dans le schéma, patriarcal lui aussi, d'une femme pauvre au service d'un couple riche.
 
26 Septembre 2012
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Je dirais que, contrairement à un autre travail salarié ou indépendant ( y compris le travail du sexe), la GPA fait que toute ta vie est potentiellement contrôlée par ton employeur, et que les raisons pour ça se défendent. L'employeur peut demander un droit de regard sur ce que tu manges/bois, tes activités, voire des trucs graves comme la manière dont tu vas accoucher ou la situation d'IMG. Il y a aussi la question humaine de la personne gestante qui s'attache au foetus et souhaite se rétracter. Par ailleurs, même si c'est bénévole, faut pas se leurrer. Il y a peu de chance que ça soit la bourgeoise du XVIeme qui portera le bébé de son employée de maison. Même si c'est gratuit, dans une société avec des rapports de domination, ils se reproduiront.
 
23 Octobre 2017
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Toujours pas de nouvelles des utérus artificiels?

Quoiqu'il en soit je ne suis pas en faveur de la GPA.
Ou alors il faudrait que ce soit très très encadré et super bien rémunéré du style tu le fais une seule fois dans ta vie et tu deviens assez riche pour vivre sans travailler jusqu'à la fin de ta vie.
 
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Réactions : redgaia et poultoc
M

Membre supprimé 370517

Guest
@Nefertii Je ne sais pas si tu plaisantais avec cette histoire d'utérus artificiel (avec l'écriture pas tjs évident de déceler l'ironie, ou son absence) mais on entrerait dans une sacrée dystopie si c'était possible ! Outre le fait qu'on ne puisse pas complètement mimer la physiologie du vivant, tu imagines l'absence de stimulations sur les fœtus ? L'absence de chants, de mouvements, de caresses et de goût ? ... Je ne veux même pas réfléchir aux conséquences de ces absences sur le développement du cerveau humain.
 
I

Iseult la rousse

Guest
Je suis pour la GPA. A condition qu'elle soit volontaire (ça paraît évident mais autant enfoncer des portes ouvertes), bénévole et très encadrée. Il me semble normal que ce soit à la mère porteuse de décider d'une IMG ou même d'une IVG si elle change d'avis. Les "parents d'intention" (je hais cette expression, ce sont des parents tout court) ont le droit et le devoir de repartir avec l'éventuel bébé et c'est tout.

Ça va aussi avec un engagement des mères porteuses : on sait depuis longtemps quels dégâts font l'alcool et le tabac sur les foetus (bon, sauf la rédac de Madmoizelle, qui nous dit que respirer c'est plus dangereux, mais on va laisser les co... âneries de côté pour s'appuyer sur le consensus scientifique), ça suppose donc un engagement d'abstinence totale dans ces domaines. Et franchement, pour avoir eu dans mes classes des élèves victimes du syndrome d'alcoolisation foetale, le massacre se voit sur leur visage (littéralement, ça fait partie des critères de diagnostic), dans leur tête et dans leur psyché. Et ça c'est clairement pas un risque acceptable pour ces enfants et pour la société. Je ne parle pas de handicap dûs au hasard (trisomies diverses, fentes palatines, spina bifida etc), je parle d'un dommage volontairement infligé à l'enfant à naître.

Ça suppose un engagement de l'état aussi, qui permettra à ces femmes de vivre leur grossesse sereinement, sans le risque permanent d'être condamnée par la justice.

Combien de souffrances on pourrait éviter ? Celle des parent, même s'il n'y a pas de droit à l'enfant, il y a des gens pour qui c'est un projet de vie et une souffrance très vive de ne pas pouvoir le réaliser. Celle des mères porteuses actuelles, qui existent (et dont j'ai failli faire partie parce que mon meilleur ami, la personne que j'ai le plus aimé au monde, voulait un enfant mais était homosexuel - il est mort avant qu'on ait pu discuter et formaliser plus avant notre projet) et qui risquent à tout instant l'inculpation pour trafic d'être humain, ce qui est totalement ridicule et indigne de la part de la justice dans ce contexte.

Et puis merde, n'importe qui qui en a les moyens biologiques peut faire autant d'enfants qu'il veut, et l'état accepte de payer pour ça (sans même parler du fait que le PMA sont prises en charge et ouvrent des droits à absences au travail pour des rendez-vous multiples, pour les femmes ET POUR LEUR CONJOINT-E, ce qui n'a aucune justification médicale ou juridique dans le cas des conjoint-e-s) via les allocations familiales, le quotient familial, les parts d'impôts supplémentaires et j'en passe. Vous voulez une politique nataliste ? Ouvrez-en la possibilité à tout le monde, sans discrimination.
 
2 Octobre 2020
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@Iseult la rousse il y a un passage que je ne comprends pas:
"Il me semble normal que ce soit à la mère porteuse de décider d'une IMG ou même d'une IVG si elle change d'avis"
Pourquoi si elle décide d'être mère porteuse, donc les embryons ne sont pas les siens mais celui du couple (les futurs parents) (elle est pour schématiser l'incubateur) peut décider de la fin à la grossesse alors qu'elle n'a, à mon sens, pas de droit sur cet enfant à venir même si elle le porte ?
Admettons que je décide de devenir mère mais il est impossible que je puisse le porter (problème d'utérus), si je décidai de faire appel à une mère porteuse, qui accepte de porter mon enfant, si elle décide de l'ivg, donc de supprimer mon enfant (oui je le prendrai comme cela) je le prendrai plus que mal, car même si c'est un don gratuit pour la mère porteuse, tout le médical ne l'est pas et c'est de la poche des parents.

Ou alors on ne parle pas de la même chose ^^"
 
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Réactions : Gabelote
I

Iseult la rousse

Guest
On parle de la même chose. Simplement c'est le corps et l'esprit de la mère porteuse qui subissent la grossesse. Qu'on se rende compte que finalement c'est pas possible (avant trois mois pour l'avortement, c'est donc très tôt), qu'on souffre trop ou qu'on va trop souffrir d'une manière ou d'une autre, ça me paraît on ne peut plus normal de privilégier la personne qui existe par rapport à celle qui n'existe pas encore. C'est d'ailleurs le fondement de la législation actuelle sur l'avortement.

En ce qui concerne l'IMG, je pense aussi que c'est à la mère porteuse de décider car certains handicaps imprévisibles peuvent rendre la grossesse particulièrement difficile et cf mon point ci-dessus.

Par contre je parle dans le cas où la GPA est légalisée au même titre que la PMA, c'est-à-dire prise en charge de A à Z par la sécu. Si on paye collectivement pour la PMA, on peut et on doit le faire pour la GPA quand elle sera légalisée.
 
25 Février 2014
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Nantes
@Iseult la rousse il y a un passage que je ne comprends pas:
"Il me semble normal que ce soit à la mère porteuse de décider d'une IMG ou même d'une IVG si elle change d'avis"
Pourquoi si elle décide d'être mère porteuse, donc les embryons ne sont pas les siens mais celui du couple (les futurs parents) (elle est pour schématiser l'incubateur) peut décider de la fin à la grossesse alors qu'elle n'a, à mon sens, pas de droit sur cet enfant à venir même si elle le porte ?
Admettons que je décide de devenir mère mais il est impossible que je puisse le porter (problème d'utérus), si je décidai de faire appel à une mère porteuse, qui accepte de porter mon enfant, si elle décide de l'ivg, donc de supprimer mon enfant (oui je le prendrai comme cela) je le prendrai plus que mal, car même si c'est un don gratuit pour la mère porteuse, tout le médical ne l'est pas et c'est de la poche des parents.

Ou alors on ne parle pas de la même chose ^^"
Parce que dans le droit à l'IVG, c'est le droit à disposer de son corps. Dans le cadre où une femme est enceinte, le géniteur veut garder l'enfant et la femme non, c'est elle qui a le dernier mot parce qu'il s'agit de son propre corps. Il n'y a pas de raison que ça change sous prétexte que c'est dans le cadre d'une GPA. L'impact d'une grossesse et d'un accouchement est 1000x plus fort que la tristesse de quelqu'un qui ne devient pas parent.
Dans le cadre de l'IVG, il n'y a finalement pas de lien avec la parentalité, il s'agit juste pour quelqu'un de disposer de son corps. Et au pire, c'est un risque que les personnes prêtes à faire une GPA doivent avoir en tête (oui, je suis contre la légalisation de la GPA, et j'ai pas beaucoup d'empathie pour les gens qui serait prêt à en faire sauf cas particulier -vrai volontariat)
 
2 Octobre 2020
454
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39
@Iseult la rousse @Margay merci pour vos précisions
Quand je parle de décision d'ivg ou img, c'est surtout si tout se passe bien, que tout est en accord.
Il faut vraiment cadrer la chose dans un sens et dans l'autre.
La mère porteuse s'engage réellement sans contrepartie (sauf le médical prit en charge par les parents) et les parents savent que si souci de grossesse, le processus peut s'arrêter.

Il faudra bien cadré et encadré le droit. Car oui la mère porteuse dispose de son corps, par contre elle a choisi de porter un enfant qui n'est pas le sien puisque ce n'est pas son embryon, donc dans le cas de la GPA, qu'est ce qui prévaut ? (toujours dans le cas où tout se passe au mieux)

Je tiens vraiment à préciser que ce sont de vraies interrogations car ce sont sûrement des cas de figures qui pourraient arriver.

Je n'ai vraiment pas d'avis tranché sur la GPA. J'avais vu des reportages sur comment ça se passait en Inde et je trouve cela plutôt horrible et je n'aimerai pas que ça se produise en France...

En tout cas c'est intéressant d'échanger et il ne faut pas que le gouvernement (quand il en parlera) prenne la décision à la légère et que c'est beaucoup plus compliqué qu'une pma (qui est deja compliqué en soi ^^")
 
15 Août 2023
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Les "parents d'intention" (je hais cette expression, ce sont des parents tout court) ont le droit et le devoir de repartir avec l'éventuel bébé et c'est tout.
Oui mais... qu'est-ce qu'on fait si le bébé est atteint d'un handicap physique ou mental ?

S'il apparait après les délais pour l'IVG ou si la mère porteuse ne veut pas pratiquer un IVG/IMG il va y avoir un gros problème si les "parents d'intention" (c'est vrai qu'elle est horrible cette expression) ne veulent pas de l'enfant. Si on leur "impose" de le prendre, c'est quand même problématique pour son avenir et les conditions dans lesquelles il sera élevé.

Comment on s'assure aussi que la mère porteuse est pleinement consentante et qu'il n'y a pas de rémunération à côté ? Et si elle change d'avis en cours de grossesse ou après son accouchement, comment s'assurer qu'elle ne subit pas de pressions pour donner quand même l'enfant ?

Il y a tellement de dérives potentielles que je suis plus que réticente à la GPA, même gratuite.
 
Dernière édition :
1 Septembre 2023
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4
J'entends ce que vous dites et ce clivage rejoint celui de la prostitution sur la possession du corps des femmes. Je cherche encore ma position et du coup, j'aimerais comprendre en quoi le salariat de la personne qui possède l'utérus est gênant. Si c'est un job comme un autre, un ouvrier utilise également son corps pour son travail (j'écris mal, je suis fatiguée). Autant je me dirais pourquoi pas à faire une belle action pour un couple autant si ça peut me donner de l'argent en plus ça ne me dérange pas !
Y en a un peu marre que les femmes participent à la vie collective gratuitement (un mec n'accepterait jamais)
S'il y a contrat de travail, il doit y avoir rémunération.
Mais bon, j'ai peut-être pas toutes les billes en main
Bonjour Crapule,

Je reviens sur ton interrogation sur la possibilité de tout à chacun d’utiliser librement son corps, et pourquoi pas, d’en faire un usage commercial si on le souhaite.

En droit public, il y a un arrêt célèbre du conseil d’état (CE) : Morsang sur orge du 27/10/1995 (tu peux le retrouver facilement). La petite histoire : une boîte de nuit organisait des soirées de lancer de nain. Le maire de la commune a déposé un arrêté interdisant ces soirées. La boîte de nuit est venue contester cet arrêté en invoquant, entre autres, que les personnes de petite taille étaient consentantes et rémunérées. Le CE a tranché en faveur du maire en invoquant « le respect de la dignité de la personne humaine ».

Dans la forme rien n’empêche à un être humain de faire ce qui lui chante de son corps. Mais nous vivons en société et collectivement nous nous mettons d’accord pour choisir des normes communes afin de pouvoir vivre ensemble et de respecter tout à chacun, ce qui entraîne forcément des limites à la liberté des individus (ma liberté s’arrête là où commence celle des autres).

Ainsi, il faut que tu te demandes dans quelle société tu veux vivre. L’argent peut-il tout acheter et son corollaire, peut-on tout vendre (société capitaliste par excellence, tout est marchandise) ? Louer son utérus est-il exactement la même chose que sa force de travail ? Qu’est ce qui relève de la dignité humaine, du droit fondamental des êtres humains ?

Dans le cas de l’arrêt Morsang sur orge, la société a dit que même si les personnes sont consentantes et rémunérées, on pouvait venir limiter leur liberté de disposer de leur corps pour des valeurs supérieures. Cela est-il juste/souhaitable/acceptable ?
 

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