Défendre la liberté sexuelle ne nous oblige pas à accepter les violences sexistes

[jorda]

L'hypothèse que la publication de la tribune initiale partait d'une volonté partisane, mais si c'était le cas, ils n'aurait pas publié la contre-tribune.

Si je comprends bien, ils font ça plutôt dans l'esprit de faire une sorte de débat "pour"/"contre" et rester le plus possible dans la neutralité pour que les gens se fassent un avis, c'est ça?

 

[skippy01]

C'est ça, c'est justement le but d'une tribune.

 

[MissMachine]

C'est ça, c'est justement le but d'une tribune.

Ok, je pense qu'on se comprend mal, en fait.

Je ne dis pas qu'il y a de volonté partisane derrière la publication de cette tribune, mais que ce n'est pas pour autant aussi innocent et aussi neutre que ça prétend l'être. Il y a une volonté commerciale. On sait très bien que ce genre de tribune vont choquer et provoquer de nombreux débats et que ça va faire la tête des unes pendants quelques jours voire quelques semaines au moins.

 

[Denis]

Si je comprends bien, ils font ça plutôt dans l'esprit de faire une sorte de débat "pour"/"contre" et rester le plus possible dans la neutralité pour que les gens se fassent un avis, c'est ça?

Le Monde n'est absolument pas neutre sur la question des violences sexuelles puisque c'est le journal français qui consacre le plus de moyens à enquêter sur le sujet depuis l'affaire Weinstein (une équipe dédiée de 15 personnes). Si tu achètes le Monde tous les jours, tu constateras par toi même le résultat de ce travail.

Mais en même temps et cela n'a rien de contradictoire, Le Monde publie des tribunes qui proposent à ses lecteurs de prendre connaissance d'avis divergents sur le sujet. Ce ne sont pas des articles rédigés par des journalistes du Monde, mais des écrits proposés par des personnalités extérieures au journal. Ce qui convient très bien depuis longtemps au lectorat régulier de ce journal.

Perso, je le lis depuis très longtemps pour m'informer (c'est le quotidien de référence qui emploie des journalistes très pointus sur un paquet de domaines), pas pour y trouver ce que je sais déjà ou ce qui me convient en terme d'opinion personnelle.

Le problème c'est que la mutation des modes d'accès à l'info conduit un nombre grandissant de lecteurs à ne s'informer que par leur TL sur les grands réseaux sociaux (fb, twitter etc...). Beaucoup d'entre eux reçoivent donc ce type de tribune parce ce qu'elle est beaucoup relayée en n'ayant qu'une vague idée de ce qu'est ce journal, qu'ils n'ont même souvent jamais lu une seule fois de a à z. D'où les confusions.
Le médiateur du journal en parle d'ailleurs dans son article quand il écrit : "
En d’autres termes, nous devrions faire un effort de présentation de manière à ce que les internautes, moins au fait de la « grammaire » du Monde que nos abonnés, comprennent immédiatement qu’ils ont à faire à une tribune et non à un article écrit par un journaliste maison. « Sur nos supports numériques, les tribunes doivent être mieux différenciées des articles », résume Delphine Roucaute. Du même avis, Luc Bronner assure que cette question fait l’objet d’un examen attentif de la part de la rédaction en chef et que des améliorations seront apportées prochainement.

 

[jorda]

@Denis merci beaucoup de ces précisions.
En effet, c'est ce que je me disais : un.e internaute qui arrive sur la page en question ne verra aucun avertissement ou message, tant et si bien qu'il est facile pour une personne non-avertie de croire que ça fait partie de la ligne du journal.
D'où en effet la nécessité de préciser en tête de chaque tribune que ça ne reflète pas le point de vue du journal, sous peine de se prendre des volées de critiques comme pour cette tribune.

 

[Madorlina]

Belle réponse d'Éva Darlan : http://www.huffingtonpost.fr/eva-da...-les-jours_a_23333573/?utm_hp_ref=fr-homepage

 

[skippy01]

Effectivement, c'est une réalité, sauf que le contexte dans lequel ça a été dit le faisait sonner comme un argumentaire pro-viol. Ce qu'il faudrait, c'est la reformuler en dehors de tout ce contexte nauséabond afin que ça ressemble davantage à l'exposition d'une réalité déculpabilisante pour les victimes de viol qu'à une apologie des violences sexuelles.

 

[Manea]

@Imago : le problème est venu du contexte en fait. Lahaie a dit cette phrase en réponse à Caroline De Haas qui parlait de l'impact du viol sur la capacité d'une personne a jouir par la suite, c'était extrêmement déplacé

Mais oui, c'est vrai et c'est important de le rappeler pour déculpabiliser les personnes à qui s'est arrivé, pour rappeler qu'un orgasme mécanique ne rend en rien le viol "moins" un viol. Juste pas comme ça où ça sonne plus comme "mais ça empêche pas de jouir, la preuve on peut jouir pendant le viol".

 

[MissMachine]

J'interviens un peu tard, mais je suis tombée sur cet article d'Acrimed qui illustre bien mon propos en pointant du doigt la surexposition médiatique dont ont bénéficié certains propos réactionnaires sur la questions du mouvement #metoo :

http://www.acrimed.org/Violences-faites-aux-femmes-le-festival-des

Je poste ça histoire de bien rappeler que ce comportement incohérent n'est pas propre au Monde, et combien publier cette tribune était sans intérêt pour la pluralité des opinions, étant donné que d'autres médias se sont déjà largement chargés de tendre le micro aux détracteurs de #metoo.

 

[skippy01]

d'autres médias se sont déjà largement chargés de tendre le micro aux détracteurs de #metoo.

L'orientation politique de leurs patrons y est certainement pour quelque chose.

 

[skippy01]

Bon, je déterre un peu le truc, mais en surfant un peu sur nanarland, j'ai découvert que Brigitte Lahaye avait subi des attitudes plus que limites avec un réalisateur du nom de Jean-Marie Pallardy, et ça ne lui avait pas plu du tout (doux euphémisme), ce que rend sa signature encore plus incompréhensible.

 

[PousseMoussue]

TW : ENORME victim-blaming : Catherine Millet surenchérit sur sa déclaration au sujet de son "regret de ne pas avoir été violée" et explique comment réagir lors d'un viol (réponse selon elle : en acceptant )