Le débat est très compliqué et je n'ai pas d'avis tranché, mais je me permets de faire part d'une expérience que j'ai vécue et de quelques réflexion en vrac :
Il m'est arrivé une fois qu'un client refuse de me serrer la main parce que je suis une femme. J'ignore si cet homme était musulman, au vue de son physique et de son habillement (gros turban), je l'aurais situé comme venant d'Inde ou du Bangladesh, et même si je sais qu'il y a des musulmans dans ces régions, j'ai pensé spontanément qu'il était Shik (j'allais écrire Sith ). Je lui ai tendu la main et il a pris un air extrêmement gêné, a bafouillé quelque chose et son accompagnateur m'a expliqué que M. X ne pouvait pas serrer la main des femmes pour une question de religion.
J'avoue que sur le coup, j'ai été piquée au vif. Et au cours de la réunion (je faisais du conseil avec lui), je me suis surprise à vouloir lui prouver encore plus qu'aux autres que j'étais compétente et brillante (rien que ça). Or je me suis rendue compte que rien dans son attitude ne me faisait croire qu'il présupposait du contraire. Au contraire, il était très intéressé et presque humble par rapport à ce que je lui expliquais.
En sortant de la réunion, j'étais un peu perturbée. A la fois, j'avais détesté être renvoyée ainsi à ma condition de femme dans le milieu pro et à la fois, le client m'avait paru tout sauf méprisant. En fait, plus j'y pensais, plus j'étais désolée pour lui : il avait eu l'air tellement embarrassé quand il avait refusé de me serrer la main... Je me suis dit que ça devait vraiment ne pas être simple de vivre dans une société où il savait qu'il risquait de blesser pas mal de gens d'entrée de jeu s'il voulait vivre en accord avec ses convictions. Je pense que sa manière de faire, qui n'étais pas un refus brusque genre "Non, je serre pas la main des femmes, faites avec" mais regrets sincères de refuser un geste culturel pour moi banal, a beaucoup fait dans mon esprit pour que je ne lui reproche pas ce refus (reprocher dans mon esprit, j'entends. Je vais pas engueuler un client).
C'est la seule fois où ça m'est arrivée, d'où peut-être ma tolérance. Si un client sur deux me faisait le coup, je n'apprécierais. Et une fois encore, il ya la manière de refuser. Et si on refusait de me regarder dans les yeux, je le vivrais sans doute pas top.
Donc... où placer la limite ?
Autre remarque : est-ce que c'est forcément sexiste de refuser de serrer la main des gens pour ceux qui le font ?
Que le geste ai un fondement sexiste, j'en suis convaincue. Maintenant, c'est une habitude ancienne, ancrée dans certaines cultures. Ne peut-on imaginer que les personnes qui l'ont intégré ne réfléchisse pas plus que ça à son sens ? Que pour eux, c'est juste "on ne se serre pas la main entre sexe opposé" de la même manière que d'autres ont intégrés "on vouvoie son supérieur hiérarchique" sans penser plus loin ?
Dernière remarque : Vous trouvez vraiment que traiter hommes et femmes différemment, c'est forcément du sexismz ? Vous traitez toujours les hommes et les femmes exactement de la même manière vous ?
Exemple con : je vais au sauna nudiste avec mes copines (hétéro ou non) et mes copains gays mais je ne pourrais pas y aller avec mes copains hétéro. Question de pudeur.
Vous allez me dire que il y a un monde entre se montré nu et serrer la main mais... on parle quand même de contact, de rapport au corps, donc c'est assez perso.
Enfin voilà, je continue à vous lire, je ne sais que trop penser mais je n'aime pas cette impression que les camps se construisent peu à peu dans notre société, que les oppositions se font de plus en plus clair, que le "eux" contre "nous" se précise et là je ne parle pas de "musulmans contre non-musulmans" mais plutôt "universaliste contre non-universalistes" ou un truc du genre.
Je ne sais pas ce que je pense mais je n'aime pas tout.
Il m'est arrivé une fois qu'un client refuse de me serrer la main parce que je suis une femme. J'ignore si cet homme était musulman, au vue de son physique et de son habillement (gros turban), je l'aurais situé comme venant d'Inde ou du Bangladesh, et même si je sais qu'il y a des musulmans dans ces régions, j'ai pensé spontanément qu'il était Shik (j'allais écrire Sith ). Je lui ai tendu la main et il a pris un air extrêmement gêné, a bafouillé quelque chose et son accompagnateur m'a expliqué que M. X ne pouvait pas serrer la main des femmes pour une question de religion.
J'avoue que sur le coup, j'ai été piquée au vif. Et au cours de la réunion (je faisais du conseil avec lui), je me suis surprise à vouloir lui prouver encore plus qu'aux autres que j'étais compétente et brillante (rien que ça). Or je me suis rendue compte que rien dans son attitude ne me faisait croire qu'il présupposait du contraire. Au contraire, il était très intéressé et presque humble par rapport à ce que je lui expliquais.
En sortant de la réunion, j'étais un peu perturbée. A la fois, j'avais détesté être renvoyée ainsi à ma condition de femme dans le milieu pro et à la fois, le client m'avait paru tout sauf méprisant. En fait, plus j'y pensais, plus j'étais désolée pour lui : il avait eu l'air tellement embarrassé quand il avait refusé de me serrer la main... Je me suis dit que ça devait vraiment ne pas être simple de vivre dans une société où il savait qu'il risquait de blesser pas mal de gens d'entrée de jeu s'il voulait vivre en accord avec ses convictions. Je pense que sa manière de faire, qui n'étais pas un refus brusque genre "Non, je serre pas la main des femmes, faites avec" mais regrets sincères de refuser un geste culturel pour moi banal, a beaucoup fait dans mon esprit pour que je ne lui reproche pas ce refus (reprocher dans mon esprit, j'entends. Je vais pas engueuler un client).
C'est la seule fois où ça m'est arrivée, d'où peut-être ma tolérance. Si un client sur deux me faisait le coup, je n'apprécierais. Et une fois encore, il ya la manière de refuser. Et si on refusait de me regarder dans les yeux, je le vivrais sans doute pas top.
Donc... où placer la limite ?
Autre remarque : est-ce que c'est forcément sexiste de refuser de serrer la main des gens pour ceux qui le font ?
Que le geste ai un fondement sexiste, j'en suis convaincue. Maintenant, c'est une habitude ancienne, ancrée dans certaines cultures. Ne peut-on imaginer que les personnes qui l'ont intégré ne réfléchisse pas plus que ça à son sens ? Que pour eux, c'est juste "on ne se serre pas la main entre sexe opposé" de la même manière que d'autres ont intégrés "on vouvoie son supérieur hiérarchique" sans penser plus loin ?
Dernière remarque : Vous trouvez vraiment que traiter hommes et femmes différemment, c'est forcément du sexismz ? Vous traitez toujours les hommes et les femmes exactement de la même manière vous ?
Exemple con : je vais au sauna nudiste avec mes copines (hétéro ou non) et mes copains gays mais je ne pourrais pas y aller avec mes copains hétéro. Question de pudeur.
Vous allez me dire que il y a un monde entre se montré nu et serrer la main mais... on parle quand même de contact, de rapport au corps, donc c'est assez perso.
Enfin voilà, je continue à vous lire, je ne sais que trop penser mais je n'aime pas cette impression que les camps se construisent peu à peu dans notre société, que les oppositions se font de plus en plus clair, que le "eux" contre "nous" se précise et là je ne parle pas de "musulmans contre non-musulmans" mais plutôt "universaliste contre non-universalistes" ou un truc du genre.
Je ne sais pas ce que je pense mais je n'aime pas tout.
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