Les préjugés sur la bourgeoisie et les héritiers de la noblesse française m'ont réellement exaspérée. Lorsque j'étais enfant, mes parents avaient beaucoup de moyens, alors quand nous sommes arrivés en France, ils m'ont naturellement inscrite dans l'une des meilleures écoles primaires de Paris. Quand j'y repense, ça m'amuse, j'ai l'impression d'avoir été à l'école dans le XIXème siècle ! Nous portions des blouses, devions nous habiller en bleu et blanc, aller à la confesse tous les vendredis, les menus de la cantine respectaient le carême et la première communion était obligatoire. Bref, en lisant ça, on s'imagine tout de suite un enfer fou.
Alors qu'en réalité, l'enseignement prodigué était fabuleux, les élèves pouvaient avancer à leur rythme, le suivi était extrêmement personnalisé (moins qu'en Angleterre, certes, mais ce n'est pas vraiment dans les moeurs françaises), nous avions des sorties culturelles plus d'une fois par mois et l'école organisait des activités extrascolaires très enrichissantes. Donc certes, quand mes parents ont divorcé et que nous avons eu moins de moyens (nous étions déjà des "pauvres hères" selon les standards des autres familles ahah), ça a été un peu compliqué d'expliquer la situation à mes camarades catholiques, mais je n'ai jamais souffert de brimades à cause du compte en banque peu fourni de ma famille. C'était étrange pour moi d'aller chez mes copines qui vivaient dans des hôtels particuliers rive gauche ou d'être invitée dans leurs châteaux à la campagne, mais personne ne s'est jamais moqué de moi parce que j'ai déménagé dans un 20m2 avec ma mère. Peut-être ai-je eu de la chance, mais ça me rend toujours dingue de voir qu'on taxe les personnes aisées de méchanceté. Tout n'est pas si simple !
Mais l'aspect de l'article qui m'a le plus dérangé est celui qui concerne la culture. On y sent un réel mépris pour l'attachement qu'avaient les élèves à leur instrument et à leurs lectures. Ca, je trouve que c'est réellement grave. Tous les enfants ne sont pas poussés par leurs parents à se tuer à la tâche (je ne dis pas qu'ils existent pas, j'essaie simplement d'apporter un peu de nuance). A quatre ans j'ai demandé à mes parents de commencer à jouer au piano, c'était une réelle passion, pas un hobby de gosse de riche qui s'emmerde. J'ai fait le conservatoire, et j'y ai passé les meilleurs moments de ma vie. Evidemment que c'est très difficile, que les professeurs sont très sévères, parfois cruels, mais il s'agit d'un enseignement d'excellence. Si on a envie de jouer juste pour le plaisir, ce n'est pas un endroit où il faut aller. On y prend des cours pour se dépasser, pour ne jamais cesser de progresser et devenir musicien, pas pour passer le temps ! Ce n'est pas quelque chose qui est fait pour tout le monde (ce que je dis n'est en aucun cas méprisant, j'essaie simplement d'expliquer pouquoi c'est un environnement qui semble si strict), voilà tout. J'y faisais aussi de la danse classique, et j'ai arrêté parce que ça ne me plaisait pas suffisamment pour que j'aie envie de suer corps et âme trois fois par semaine, ça ne me convenait pas, tout simplement.
Quant à la condescendance qui émanerait de ces franges de la société riches et cultivées, elle existe, bien sûr, mais n'est jamais systématique. J'ai connu des fils de PDGs des entreprises du CAC40 qui étaient mille fois plus humbles que vous et moi, et je n'ai jamais trouvé autant d'ouverture d'esprit et de simplicité que lorsque j'ai fait ma classe préparatoire littéraire dans l'un des plus grands lycées parisiens.
Bref, la prochaine fois, il ne serait pas désagréable de trouver un peu moins de généralisations dans l'article
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) Heureusement pour moi ma situation s'est arrangée au collège, mais à mes yeux, le cdi aurait été une planque idéale (bien mieux que des toilettes - mais bon j'ai fait un blocage avec les toilettes toute ma scolarité, n'y allant qu'en cas d'extrême urgence donc ceci explique cela).
