Sans avoir ton ton un peu vindicatif, je rajouterais que même au XIXème siècle, certains grands écrivains avaient eux-aussi un travail... bon là je pense à des écrivains russes par exemple, parce que c'est ce que je connais le plus, il me semble que Tourgueniev et Pouchkine étaient fonctionnaires avant de pouvoir vivre de leur écriture, et Tchekhov était médecin, même si rapidement il a commencé à gagner plus de son activité littéraire que de son travail de médecin si je me souviens bien.oeildelynx;3962348 a dit :Bon, j'aimerais revenir sur quelques points de l'article :
Devenir écrivain, c’est faire le choix de ne plus gagner d’argent, de perdre tout statut social et de passer, aux yeux de tous, pour une feignasse qui profite du chômage.
Faut arrêter un peu les clichés, hein. Il est totalement illusoire et dangereux d'abandonner tout travail concret pour se lancer à plein temps dans l'écriture. Je le dis carrément : je trouve ça stupide, surtout quand on doit dépendre financièrement de quelqu'un...Attention, je ne parle pas du talent : bien sûr, on peut l'avoir, ce souffle, et peut-être que notre écriture est bonne. Mais en aucun cas cela garantit la publication.
Je ne sous-estime pas le travail que demande l'écriture : mais dans notre société actuelle, ça n'a pas de sens de faire comme au XIXème.
Bien sûr, d'autres ont décidé d'abandonné leurs études/leur travail pour se consacrer à l'écriture (Dostoïevski, Boulgakov...) mais ça me semble important de ne pas en faire une généralité (d'autant que, à cette époque là, l'argent était autant une préoccupation qu'à notre époque si tu n'étais pas un noble / issu d'une famille de riches propriètaires, et encore, certains avaient en plus un "vrai" métier comme fonctionnaire ).
Je rajouterais d'autant plus que le travail que l'on fait peut nourrir notre inspiration, le travail de médecin pour Tchekov et Boulgakov par exemple. Plus proche de nous, Albert Cohen était plusieurs années fonctionnaire à la SDN (et s'il ne l'avait pas été, on aurait rater de savoureux morceaux de Belle du Seigneur je trouve )
Bien sûr ce n'est pas forcément facile de ne pas pouvoir consacrer autant de temps qu'on le voudrait à l'écriture à cause de son travail à côté, mais je pense qu'il est possible de faire de (très) bonnes choses "tout de même", l'auteur de l'article a un peu trop généralisé sa situation à celle d'autres écrivains en déclarant que "Devenir écrivain, c’est faire le choix de ne plus gagner d’argent, de perdre tout statut social et de passer, aux yeux de tous, pour une feignasse qui profite du chômage". Certes, peut-être que les gens prennent moins au sérieux les gens qui écrivent en plus de leur travail (considérant cela comme un "hobby" avec tout ce que ça a de péjoratif) mais bon on voit bien qu'ils ne prennent pas forcément plus au sérieux ceux qui se consacrent uniquement à l'écriture (cf "feignasse qui profite du chômage"). L'idée n'est pas de hiérarchiser mais de présenter toutes les options, chaque personne est différente et il me semble un peu bête de généraliser.
Désolé pour le pavé
PS: Je suis sûre qu'on peut trouver des exemples d'écrivains plus actuels que ceux que j'ai cité qui n'ont pas arrêté de travailler avant de pouvoir vivre de leur écriture: Pennac était pas prof?