Les fanfictions érotiques vues par... la sociologie

3 Mai 2013
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Bordeaux
Personnellement si je lis des fanfics yaoi c'est parce que ça m'excite tout simplement...

Je crois plutôt qu’il s’agit, face à cet inconnu qu’est le sexe, d’une ultime barrière de pudeur et de tabou : il s’agit d’être transgressif « mais pas trop », au risque de se voir exclu du site hébergeur ou tout simplement… de ne pas être lu/commenté !

:moqueur: On doit pas lire les mêmes
 
10 Décembre 2014
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Bonsoir !
(Ca fait longtemps que je suis madmoizelle, mais j'ai sauté le pas tout à l'heure, et je me suis inscrite ! \o/)

J'écris moi-même des fan fictions depuis... des années, sur des couples masculins essentiellement. Mais en dehors des fan fictions, j'écris depuis toujours beaucoup d'histoires. Et depuis toujours, si histoire d'amour il y a, entre deux hommes ça sera.
Je ne pense pas que ce soit pour "posséder la pénétration", ou posséder le phallus ou que sais-je encore. Enfin, peut-être qu'inconsciemment c'est à prendre en compte, j'en sais trop rien (je ne compte plus le nombre de rêve que j'ai fais où je suis un homme), mais consciemment, c'est pas du tout pour ça.
Et ce n'est pas non plus en raison du sexisme qui pèse sur notre société.
J'ai jamais réussi à écrire des histoires hétérosexuelles parce que je trouve que les histoires d'amour hétéro, ça tombe tout de suite dans le mièvre, quand on veut en écrire (et quand ça ne tourne qu'autour de l'amour). C'est toujours du vu, vu, et revu, et c'est niais. Et ça me fait profondément chier en fait, d'en écrire ou d'en lire. Alors que si on parle d'un amour homosexuel, je trouve ça déjà tout de suite plus intéressant à traiter, parce qu'il y a toute la question de l'acceptation de soi, l'acceptation sociale, les obstacles qu'ils peuvent rencontrer... tant de questions qui rendent la chose beaucoup plus intéressante à écrire, et à lire.
Je n'ai jamais écrit sur l'amour entre deux femmes (ou du moins, toutes mes tentatives ont tourné court), tout simplement parce que ma soeur est lesbienne et que j'ai entendu trop de choses (nos chambres ont longtemps étaient séparées par une simple porte coulissante qui fermait évidemment mal, malheureusement) et que je ne peux m'empêcher de coller la tête de ma soeur à mes personnages. Et ça bloque complètement, ce genre de chose u.u

Par ailleurs, je ne suis pas tout à fait d'accord avec Hawley :
@morganeh Je suis plutôt d'accord avec toi sur ce que tu dis à propos de l'autorité ; la plupart des personnes qui écrivent ont commencé à écrire tôt, et j'ai l'impression qu'il y a un rapport à l'autorité lisible sur plusieurs plans dans la plupart des écrits.

Premier plan que je vois, la destruction de l'autorité : écrire de la fanfiction, c'est parfois dire "hé, maintenant c'est moi qui commande, le monde s'ouvre à moi, j'ai des petits pantins et je peux leur faire faire ce que je veux". Une personne qui écrit n'est pas démiurge de l'univers concerné à proprement parler, mais il prend la place de l'auteur(e), et je pense que ça sert à tester les limites de son imagination et de ses tabous sans conséquence, sans figure hiérarchique qui va lui poser des interdits. Je vois ça comme un bac à sable qui peut être salvateur pour les auteures les plus jeunes : à quatorze ans il faut avouer qu'il ne se passe pas le quart de ce qu'on voudrait dans notre vie amoureuse et on a souvent les hormones qui travaillent.

Je pense (je parle de mon expérience personnelle, mais aussi de celles avec qui j'ai pu discuter) qu'il ne faut pas perdre de vue qu'au "premier plan", c'est avant tout une "FAN" fiction. Ce sont avant tout des lectrices d'Harry Potter ou de tout autre livre ou tout autres personnes, bref, des filles qui sont captivées par un univers qu'elles aiment et qui aiment écrire. Et cet amour est tel qu'elles ont envie de se l'approprier, et de faire évoluer des personnages dans ce même univers, pour avoir l'impression d'y appartenir un peu, l'espace d'un instant. Certaines se contentent de le faire par la pensée, d'autres ont besoin de le faire sur papier. Et je crois que fondamentalement, c'est "juste" ça. Des fans admiratives qui badent devant un univers qu'elles veulent intégrer par tous les moyens et faire évoluer leurs propres personnages dedans. Sûr, elles reprennent les personnages de J. K. Rowling, mais en les modifiants considérablement, ou en changeant totalement leurs destinées. Au gré de leur imagination. Et quand ça tourne au sexuel, quel qu'il soit, je pense que c'est simplement un chemin que prend inévitablement l'imagination. Et comme disait Luniiie, il y a du sexuel dans toute relation, donc on y vient forcément à un moment ou un autre, qu'on choisisse de le détailler ou non.

... Voilà. J'ai ressenti un besoin irrépressible de m'exprimer en voyant cet article (... je suis un peu retard, JE SAIS !), parce que je me sentais concernée, sans tout à fait parvenir à me retrouver dedans. Cela dit, l'article était très intéressant, et j'ai les boules d'être passée à côté et de ne pas avoir pu participer activement à la conversation qui en a découlé !

Désolée de déterrer un sujet (un peu) vieux !
 
20 Novembre 2009
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Nantes
Salut, salut :)
Oh la, moi je suis tellement plongée dans les femslashs que j'avais pas réalisé que c'était une minorité mdr...En tout cas dans les fics de pairing lesbien, moi je constate une grande diversité des rôles genrés et des mises en scène sexuelles etc bref, ça ressemble plus au monde réel et c'est très rarement problématique :) Et dans des gros fandoms comme swan queen, il y a des fictions aussi bien écrites et plottées que la série en elle-même lol (après je lis bcp en anglais aussi donc c'est peut-être différent de l'univers français, je sais pas dites-moi)
 
9 Mars 2014
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lutinreveurblog.wordpress.com
Personnellement, j'ai un gros problème avec les slash, ça fait longtemps que je n'en ait pas lu mais il y a un incroyable sexisme. Bon déjà, la notion du consentement est bafoué sans avertissement (mais c'est aussi le cas pour les het) mais je retrouve aussi une diabolisation des personnages féminins et beaucoup de slut-shaming. C'est le cas dans pas mal de fics de SPN et aussi dans le fandom Harry Potter. Ce qui est étonnant car majoritairement les fanfics sont écris par des femmes. Il y a aussi la pratique de la penetration omniprésente, à tel point que je ne fais pas toujours la diffèrence avec certaines fic hétéro (et même dans un couple hétéro la penetration n'est pas le seul moyen d'atteindre le plaisir).

D'un autre côté j'ai lu les yuris qui sont moins nombreuses et même s'il y a réellement un couple de femme gay dans l'histoire, on en revient toujours à des slash. Je constate dans les yuris que les personnages masculins sont bien traités, il y a en général une bonne trame narrative. À l'inverse des slash, le couple principal dans les yuris est souvent desexualisé mais là, ça dépend des fandoms, ce n'est pas le cas dans le fandom de OUAT. D'ailleurs j'estime que ce fandom a les meilleures yuri, perso je suis devenue limite fan du couple Belle/Mulan.

Je sais que sur tumblr, le débat sur les slash donne lieu a des avis intéressants:
I don’t care if it’s a fic or original work but for the love of God please please pleasestop making your bisexual man who’s falling for another man talk about previous sexual encounters with women as “quick fucks” like did you know that a bisexual man can have deep romantic and sexual feelings for both men and women, hence the “bi” in “bisexual”? I’ve seen this a gajillion times. “Girls were always throwing themselves at him, but [insert angelic, twink male character] made him feel different” stop STOP. You can write m/m stories without completely shitting on women. Ugh.

I touched on this in a previous post about the way sex is written in gay romance novels, but I would like to expand upon my thoughts here.

Gay romance novels are not very queer, are they?

This isn’t entirely surprising as they aren’t written for queer audiences and so aren’t beholden to to get it right in any significant way. Yet, I think that there is a kind of implicit obligation to get it right when you’re writing about groups of people and when your writing forms the bedrock of many people’s perception of those groups of people. Good writing has at its core a kind of truth, a kind of honesty based in reality that gives the illusion of fiction substance. We are comfortable going off on flights of fancy with the writer because the writer has given us a solid launching ground, a rooting in reality and in how things really are. I don’t expect perfect politics or ideology or narratives that are uncomplicated and tidy. I expect the mess. The mess is where the reality is. The mess is what drives the story forward. The mess keeps things interesting and makes the characters real.

In a romance novel, there is an expectation that when two characters’ eyes meet, there is significance behind that gaze. In a romance novel, we know that the two characters who occupy the most space on the page and in the story are destined to fall into each other’s arms after some amount of trouble put in their way. In romance novels, the sex is always clean and wonderful and mind-blowing and mutually satisfying. At the center of every romance novel is a puzzle that is presented to us already solved. We know how it will end. The joy of the novel is to come to understand how it is that we will arrive at that solution. The success of a novel is not measured in how closely it mimics the laws of reality or the rules of society, but rather how close it brings us to the lives of its characters. I do not appeal to authors for plausibility (though, my tastes do in fact run a bit on the mundane side), and instead I find myself wanting to come closer to the humanity of the people who inhabit a story.

Yet, I cannot help but to be disappointed at how incredibly un-queer gay romance novels about men in love are. To the point of fetishism, straight men are placed at the center of these stories. Straight men whose sexuality is softened and made mutable by a sultry gaze from men who have been feminized to the point of homophobic caricature. And then, following a steamy sexual encounter, these newly sexually fluid men are immediately stamped gay. Suddenly, we’re made privy to their long history of same-sex attraction, their long-delayed self-identification as gay. They were really gay all along, see—the glove has merely been inverted. Consider also that gay men in these novels in no way engage with their sexuality. They exist in a world of benevolent neutrality, as if living in the eye of an enormous gay hurricane. They vacillate between flamboyant pride as a plot device and stoic, self-loathing concealment. There are no nuanced conversations of masculinity, of male privilege, of straight-passing, of the politics of the closet, of trans* men, of non-binary men, of asexual men, and on and on and on. The gay men in gay romance novels have been stripped of the real vocabulary that exists for navigating the world as a queer person. They are functionally and utterly illiterate in their own identity politics.

Gay romance novels have depoliticized gay sex to an impressive degree, but what to make of this in an era where gay sex, queer sex, is political? To say nothing of the sex itself (which I will get to in moment, holy God), the space around gay sex in these novels is a sterile field. It’s all a crisp dichotomy made understandable for outsiders. Tops. Bottoms. Vers. And why is it that the top is always the masculine one (often, recently initiated to the ways of gay sex, tall and bumbling and tan) and the bottom is always the fem (cunning, beautiful but manly, long and lithe and hard like a saber) as if there didn’t exist infinite possibilities between those two? And why are their bodies always hard and strong? Why are their bodies facsimiles of one another, and why is it that they reflect the same masc, white body types that we see on magazines? The queer body is a political entity. The queer body is radical. And yet, in novels about men who certainly might identify as queer if not for the emptying, cleansing effects of the straight gaze that dominates these stories, the queer body has been rendered neuter of its political potential? I see nothing of my sex or my body in these novels. I am too round, too soft, too brown, too heady, too dour to be loved, sexually.

The sex itself has also been rendered apolitical and unqueer. The hair is in all of the right places. The femme is always hairless, lanky, and nubile. He has tender lips. He kisses hungrily and opens himself up to be taken, to be fulfilled. The man, the butch, the lumberjack, pounds into this hairless, nubile entity. Sex between men opens in these writers a potential space for violence, and they eagerly supply it. Line after line of vicious, ugly sex unfolds. Sex in these novels is either penetrative or the lead-up to penetration. A gay romance novel without anal penetration is not considered complete. And I wonder why that is.

Gay men, queer men, engage in sex in a variety of ways. In fact, the difficulty in preparing for anal sex often makes it prohibitive. Or, the actual pain of it makes it unpleasant. Anal sex is not the end-all, be-all of queer sex between men and male-identified bodies. Oral sex is not a cheap, half-hearted way to get someone off. For some gay men, it forms the entirety of their sexual repertoire. Oral sex is more than just “circling my tongue around the ridges of his head” and “swallowed the whole length.” The rush through oral sex in these novels tells me that it holds a different space for these authors than it does for the gay men I know.

But back to anal sex—the very lack of preparation that characters perform for it tells me that these novels are unqueer. Cleaning yourself out, preparing to take another person’s body into yours. The hunger to be fucked. The desire to be close to another person even if you don’t like them or like the sensation of being penetrated. The war that goes on within you right before. That single, terrifying moment right before they take the plunge and enter you. The conflict some men face. How masculinity interacts with anal penetration is complex. And yet it is missing in these novels. The sex in gay romance novels is heterosexual insert sex with a gay varnish, and there’s no getting around it.

And what of romance? What of the love that sits at the center of every romance novel? In gay romance novels, it takes the shape of a pair, their masculinity in careful, tenuous balance. Yet, queer love often does not look like this at all. Queer love is multi-peopled, multi-faceted, shifting, changing, thriving. Queer love, which has always had to exist at the fringes of society, is mutable and quicksilver. It’s impossible to pin down. And yet, gifted with a boundless canvas of possibility, this is where writers go the most conservative. It’s baffling to me that novels about gay men, there isn’t even a whisper of a conversation of different styles of relationships. Instead, the characters often show their fear of how potential outside forces could cheapen the bond they share. “I’m not a player,” they declare. “I only want serious relationships,” another says, as if this were a virtue.

Gay men date. It’s a fact. They date. They test the waters. They find themselves in a variety of different relationships with other queer men at any given time. Yet, this is conspicuously absent in gay romance novels. There is no kissing of the frogs. There is no buffet of beauties to sample. Instead, all other pretenders to the romance throne are often written with derision. In fact, the romantic rivals in gay romance novels tend to be women or men who are written like women. They are written as bubble gum-popping, hair-twirling bimbos, empty of emotion outside of lust and spite. It amazes me that any editor could give a pass to such bad writing, such hateful, sexist writing.

The lack of dating and the compulsory pairing aside, again, this is where the depoliticizing of queer love shines most obviously in gay romance novels. I think that this is the source of shallowness that I feel when I read these novels. That the characters aren’t engaging with their identity and their bodies and what it means for them to engage romantically and sexually with another person. Not every queer person has a Ph.D. in gender and queer studies, but there is a kind of emotional vocabulary available to queer people as they try to work through their relationships. Yet in these novels, it’s all so tidy, it’s all so neat. I love you. You love me. That’s it. No one ever stops to question why it is that you’ve fallen for the masc guy or why the masc guy who is newly gay (not bi or sexually fluid) has fallen for a thinly disguised female substitute character.

It all feels very artificial.

I am not saying that gay romance novels have to be a realistic in order to be good. I don’t think that’s true. What I do think is that if gay romance novels are going to be about gay men, queer men, then they ought to endeavor to render a more genuine portrait of the ways we live and fall in love. There’s more to it than lube and using three fingers to loosen someone up. There are nuances to queer life that you can’t glean from watching gay-for-pay porn on Tumblr—images that themselves are subject to larger social forces.

If you can’t do the work, then perhaps you should change the names and transform your gay romance novel into the heterosexual love story it so desperately wants to be.
Reblogging this because Mr Taylor is infinitely more eloquent in expressing all this than I am. Particularly when it comes to sex and the desire for love. And most importantly the overlap of the two. Yes, even gay men have emotions. And we feel them when we’re having sex.
I read gay romance/relationship novels from time to time, and there’s another thing aside from the above that has struck me. I’ve never read a book written by gay men about gay relationships. All the authors I can find are female writing about gay men. There’s something a bit off about that, I think.
 
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