Qui sont les inconnu(e)s qui vous ont marquées ? — La question Reddit

[Ourchonne]

Pendant 5 mois, on prenait le même bus le matin à Paris. Puis le même métro à Porte Dauphine. Jamais un bonjour... comme des parisiens quoi.. mais souvent on était seul. Et un jour de Mars, j'ai couru pour monter dans le métro. On était les deux seuls sur le quai à presser le pas pour monter dedans alors que l'alarme de la fermeture des portes retentissait. Les portes ont commencé à se fermer alors que je n'ai pas été assez rapide. J'ai voulu m’arrêter mais j'ai glissé et mes jambes sont passées sous le métro. Personne à l’intérieur ne m'a vu tomber. Sauf lui qui était derrière moi et qui m'a remonté in extremis. Mon ange gardien! Sous le choc, je lui ai dit merci... mais un "merci" genre "merci de m'avoir tenu la porte"... un merci ridicule à cause de l’émotion. Je voulais le remercier à nouveau le jour où je le recroiserais à l’arrêt de bus... mais nous ne nous somme plus jamais vu...
Si tu me lis, j'aimerais te dire encore MERCI!
Tu étais plutôt mince, de petite taille 1m75, africain (je crois d'ailleurs que tu venais de l'ambassade de Madagascar vers l’arrêt de bus). Cela s'est passé il y a 5-6 ans je crois.

 

[Nevergreen]

Super sujet, vos réponses sont trop touchantes les filles !

Je n'ai aucun souvenir de cet événement mais quand j'étais petite (3-4 ans), j'ai failli me noyer alors que j'étais en vacances dans le sud avec mon père. Il avait du détourner le regard pour s'occuper de mon frère et apparemment, j'ai commencé à me noyer. Une dame m'a "sauvée". Merci madame 

Sinon, il y a quelques mois, je broyais du noir, j'avais du mal à me remettre d'une relation que j'avais eu avec un garçon depuis pas mal de temps. J'avais l'impression que, malgré tous mes efforts pour rencontrer des gens nouveaux, pour être jolie, bien habillée, bien maquillée et avenante, je ne plaisais plus du tout. Un soir, on décide au dernier moment avec des copines d'aller prendre un verre après une séance de cinéma. Il y avait de la musique un peu jazzy, c'était cool. Alors que je portais des vêtements ordinaires (après une journée de fac quoi) et que tout mon maquillage était parti, un jeune homme magnifique m'a invitée à danser. J'ai hésité et, finalement, j'ai accepté. J'ai passé quelques minutes avec lui sur la piste et il m'a embrassée. J'ai aucune idée de comment il s'appelle ni d'où il sort mais ces quelques minutes m'ont fait un bien fou et m'ont redonnée confiance en moi !

 

[Modesta.]

Un ouvrier qui est venu réparer ma fenêtre. Ca faisait quelques mois que j'avais emménagé dans mon premier appartement, seule, et je le vivais mal. Cet homme avait la soixantaine, un visage doux, des yeux bleus, il était plutôt replet. Je lui ai proposé du café pour me donner contenance et ne pas rester les bras ballants pendant qu'il bossait, il a accepté. Il était infect, mais avec gentillesse le monsieur m'a dit qu'il le trouvait très bon. On a discuté tout le temps de son intervention.

Sa mère était décédée deux ans auparavant, il avait toujours vécu avec elle et sa disparition l'avait désemparé d'autant plus qu'il n'avait pas d'autre famille. Il a consacré sa vie à son travail, à faire évoluer son entreprise, à former ses apprentis donc il n'a pas pu se faire d'amis puisque ses soirées et ses congés étaient dédiés à sa Maman, handicapée physique, malade, très riche humainement.

Alors il a refusé d'être triste. Il construisait des crèches pour son église chaque mois, il proposait des ateliers aux enfants, il donnait des cours de français aux sans-papiers. Il était une grand adepte du bio et du naturel, c'est lui qui m'a initiée à ces produits. Le week end il aimait aller au cinéma. D'ailleurs il m'a demandé conseil pour plein de films. Il m'a montré des photos de ses réalisations, moi mes textes et mes photos. Il m'a avoué ne jamais être allé à Paris, et il a eu l'air de s'être senti "inférieur" à moi parce que je connais cette ville comme ma poche et que je faisais des études. Donc je lui ai assuré le contraire. On a beaucoup parlé de ce qui fait la valeur d'une personne. Il a réussi à deviner toutes mes craintes et les a toutes apaisées.

Quand il a fini il était midi il m'a demandé s'il pouvait manger avec moi plutôt que tout seul dans sa voiture. Quand il est parti il m'a laissé des oeufs en chocolat (on était en janvier), j'ai trouvé ça adorable.
J'ai voulu l'appeler quelques mois plus tard, pour le plaisir de la conversation. Il n'a jamais répondu.
Cet homme m'a énormément touchée par sa confiance, la simplicité de sa manière d'aborder la vie, sa souffrance qu'il surmontait à sa manière. Il m'a touchée quoi.


Il y a un an j'étais dans un bar avec mon copain dans le 5ème. A la table d'à côté 3 potes en écoles de je-sais-plus-quoi. Au fil de la soirée on a fini par sympathiser, se payer mutuellement des coups à boire etc.
Un peu avant de partir je fumais une dernière cigarette avec l'un d'eux. C'était celui qui me faisait le plus rire de la bande, il avait un visage tout rond, des yeux bleus, les cheveux blonds avec une mèche à faire pâlir Justin Bieber (il était très sensible à cette vanna ha ha ha). A un moment, je ne sais plus pourquoi, il m'a dit : "oui, assurément tu es quelqu'un d'étincelant. Tu rayonnes. Tu n'es pas quelqu'un de commun, ça se voit. Ca se voit aussi que tu flippes mais non, fais n'importe quoi et tu verras, tu es lumineuse alors on te verra et tu réussiras. En plus tu es vraiment belle, pas jolie, belle, ce qui est plus rare. Donc t'inquiète pas, t'es magique".
Ca m'a foudroyée. Alors je lui ai dit "mon Bro dit que quand on serre quelqu'un 20 secondes dans ses bras ça change tout entre ces personnes, alors viens on essaie".


Encore plein d'autres personnes, mais ce sont les expériences intéressantes les plus faciles à raconter (ouais j'ai pas envie de me fouler ha ha).

 

[Yamaneko]

La personne qui m'a le plus marquée étais une patiente de l'hôpital ou je travaillais en tant qu'ASH. Je passais dans sa chambre tous les jours où je travaillais pour faire le ménage et lui servir à manger. Elle était vraiment gentille. Un jour, elle m'a regardé et m'a dit "Ça y est, je me souviens à quel tableau vous me faites penser. C'est la jeune fille au piano, de Renoir." A partir de ce moment, on discutait à chaque fois que je passais dans sa chambre. Jusqu'au jour où elle est partie de l'hôpital pour aller en convalescence. Elle m'a dit, les larmes aux yeux, qu'elle était contente d'avoir rencontrer une jeune fille comme moi, et que j'avais fait de son séjour quelque chose de plus facile à supporter. J'ai pleuré ce jour là, et je me souviens encore aujourd'hui de son sourire, de sa manière de boire son verre de vin le midi, et de sa passion lorsqu'elle me parlait des tableaux qu'elle aimait.

 

[Jacqueline]

J'adore lire toutes vos histoires, c'est le genre de choses qui mettent le sourire (pendant une looongue journée de révisions).Pour ma part j'ai deux petites histoires.

Lors de ma première année de fac, en septembre j'ai appris que ma meilleure amie avait raté le concours de l'école qu'elle souhaiter intégrer. En plus d'être un peu triste pour elle je savais que ça signifiait la mise en place de son plan de secours, travailler et étudier dans le pays de sa mère, où elle habite maintenant. Pas la France donc. J'attendais une copine devant le portail de ma fac, et le temps d'attente s’allongeant je me suis mise à pleurer. Les gens me dépasser sans trop faire attention à moi, j'ai vu une fille me regarder puis s'éloigner. Trente secondes plus tard elle est revenue m'a tendue un écouteur avec une musique qui fout la pêche et m'a dit "faut pas pleurer tu es la seule qui décide de ton bonheur". Je la trouve juste géniale, ça n'a pris qu'une minute de son temps mais ça a transformé ma journée.

Il y a quelques semaines j'ai sauté dans le mauvais train. Parce que j'étais en retard pour ma correspondance et que j'ai pas pu lire ou le train allait. Même quai, même horaire, je me suis dis que j'avais mes chances. Raté. J'ai même pas pu ré ouvrir la porte une fois une fois mon erreur réalisée. J'ai vraiment paniqué en sachant que j'allais dans la mauvaise direction. Pendant tout mon trajet jusqu'au prochain arrêt, où je pourrais de nouveau prendre un train dans la bonne direction, une femme et ses deux filles ont étés adorable avec moi. Elles m'ont aidé, on été très polies, j'ai pu vraiment être plus tranquille après ça. leur gentillesse m'a touchée et les nombreux changements de train du réseau anglais ne me font plus peur du tout.

 

[DinDingDong]

Il y en a eu plusieurs mais les deux principaux sont les suivants :

"L'homme de ma vie"

C'était il y a plusieurs années maintenant, c'est allé très vite : J'étais dans le bus pour aller au lycée et j'ai vu un gars, là, debout au milieu de ses amis, tout simplement. Je ne pourrai jamais expliquer pourquoi mais quand je l'ai vu, je me suis dit "C'est l'homme de ma vie". Je le trouvais magnifique, il avait une aura particulière et... PAF, mon arrêt. Fin de l'histoire, je ne l'ai jamais revu.

"Le petit Arthur"

Le deuxième gars qui n'a fait partie de ma vie que pour moins de 24h mais qui l'a particulièrement égayée s'appelait Arthur. C'était dans le bus au retour d'une colonie de vacances durant laquelle on ne s'était jamais parlé. Je ne connaissais même pas son prénom avant ce voyage en bus. En fait, je ne m'étais pas fait d'ami-es durant cette colonie complètement nulle où tout le monde était méchant. C'est pour cette raison que j'ai décidé de m'assoir tout à l'avant du bus, dos à tout le monde et où mes grandes jambes pourraient s'étendre. C'est alors qu'un petit gars, qui n'avait absolument pas besoin de place pour ses jambes est venu s'assoir à côté de moi. Il était très drôle et beaucoup plus gentil que je ne l'avais imaginé durant la "colo"... Ce petit bonhomme, en quelques heures de bus, a sauvé une semaine entière de galère ! Mais je ne l'ai jamais revu non plus...

 

[Pseudo-Original]

Appel à témoin !
Si l'une de vous, chères madZ, connaît deux frères métisses asiatique/ européen appelés Jean- Denis et Pierre- Henri, et faisant des études d'informatique (je crois, ou d'ingénierie), habitant ou ayant habité dans le Sud de France...
Je les ai rencontrés il y a deux ans dans un TGV Munich-Paris, après un séjour linguistique plutôt raté en Allemagne, j'étais assez mal et j'avais vraiment envie de parler français. En les entendant parler à côté de moi, j'ai engagé la conversation, ce qui fait qu'on a parlé pendant les quatre heures qu'a duré le voyage
Ils m'ont fait découvrir Proust (j'adore), moi Thomas Mann qui leur a beaucoup plu aussi, on s'est trouvé plein de goûts en commun, en musique (grâce à eux j'ai découvert Noir Désir, et eux Juliette), et aussi en matière de calligraphie (tous fans de stylo-plumes )
À l'époque, j'avais quatorze ans et pas de portable ni de facebook, ce qui fait qu'on n'a pas pu garder le contact... Mais je pense encore assez souvent à eux, et j'aimerais bien les revoir !
Voilà, merci à celles qui ont eu le courage de lire ce pavé jusqu'au bout et merci d'avance, si vous m'aidez !
Salut à toutes

 

[Jade Harley]

Lire toutes vos histoires m'en a rappelé une autre.

13 Juillet 2011, c'était l'avant-première de Harry Potter et les reliques de la mort partie 2 à Bercy. J'avais demandé à quelqu'un d'être au taquet pour me prendre une place, parce que je rêvais absolument d'y aller (sans savoir comment j'allais me loger à Paris ni comment j'allais aller jusque-là, mais j'ai fini par trouver, heureusement). Je m'y suis donc rendue, toute contente, mais aussi toute seule puisque je ne connaissais personne qui aurait pu faire ça avec moi sur le moment (c'est bête, j'en connais tout plein maintenant). Bref, une fois arrivée, je m'assied à une place au hasard, en attendant que le film commence. Je devais un peu avoir l'air perdue parce que la fille à côté de moi s'est mise à me parler et on a un peu fait la discussion avant la séance. Elle était super gentille et j'étais trop contente de pouvoir passer le temps avec une autre fan de HP, sur le coup. À la fin du film, on pleurait comme des madeleines (comme à peu près 80% de la salle à mon avis), et on a fini la soirée en se partageant des mouchoirs et en se pleurant dessus. Après on est parties chacune de notre côté, elle avec ses potes et moi me perdre dans le métro.

En tout cas c'était vraiment un grand moment et j'étais super émue, du coup j'ai été super heureuse de partager un instant pareil avec quelqu'un. Je ne sais même plus comment elle s'appelle. Mais je la remercie 

Une autre fois, il y a deux ans je crois, j'étais dans le train de Bruxelles vers chez moi, heure de pointe, il était bondé et en plus c'était un des tout vieux, horrible. J'étais assise à côté d'un inconnu, et en face de nous il y avait deux dames, la quarantaine ou cinquantaine, qui avaient l'air très copines et arrêtaient pas de blaguer.
L'arrêt suivant un tas de gens sont montés dans le train, dont un couple qui avait l'air super stone, bière en main, sales comme tout, qui puaient l'herbe comme pas possible, bref, la joie, et qui arrêtaient pas d'errer dans le wagon. À un moment ils s'asseyent près de nous, le type à côté de moi et la copine à côté des deux femmes en face de moi. Ils avaient décidé de faire la discussion avec moi, apparemment, mais j'en avais aucune envie et comme ils commençaient à devenir vraiment insistants et que je devais avoir l'air d'appeler à l'aide, les deux amies ont décidé de détourner leur attention (pour "qu'ils arrêtent d'embêter la jeune fille" selon leurs mots) en jouant avec un vieux panneau routier (style un stop) qui traînait sur la tablette et qui, apparemment, était à elles. Le couple était curieux du coup elles ont commencé à raconter qu'elles avaient pris le panneau parce qu'elles devaient faire un enterrement de vie de jeune fille à Mons, et qu'elles devaient se promener partout en ville avec. Comme ils ont demandé qui se mariait, elles leur ont inventé qu'elles se mariaient ensemble le lendemain et elles sont parties sur une histoire énorme et complètement folle pendant tout le reste du trajet. L'autre femme et son mec y croyaient vraiment à fond (il faut dire qu'ils avaient l'air loin) et du coup ils ont parlé de ça pendant tout le voyage (et ils étaient trop contents pour elles, c'était mignon). Tout ça parce qu'elles voulaient pas que je me fasse embêter.
Le couple est descendu un arrêt avant moi et j'ai discuté un peu avec les deux femmes, puis j'ai dû partir à mon tour. En tout cas le voyage promettait d'être pénible mais il l'a pas du tout été. En partant elles m'ont fait un grand sourire, elles étaient vraiment très sympa. Drôle de rencontre en tout cas.

 

[SuperSaku]

C'était il y a un peu moins de 2 ans. Pour mon premier voyage au Japon, j'étais avec une amie.​

  Nous sommes parties à Hiroshima. On s'est recueillies au mémorial où des enfants d'école primaire chantent, je ne vous dis pas l'émotion. Ensuite nous sommes allées au Musée de la paix, je ne peux pas vous décrire dans quel état nous étions. De la honte, de la culpabilité, à être les seules étrangères dans ce musée où tous les étudiants nippons se rendent en voyage scolaire. Alors que le musée ne rend pas du tout gloire au Japon, ou le victimise. Les jeunes japonais ne nous regardaient d'ailleurs pas bizarrement du tout, en mode tranquille. Mais moi je me sentais mal, vraiment. C'était horrible. ​

 Après la visite du musée, on en sort bouleversées, on part s'asseoir sur un rebord de trottoir, devant le musée, vers le parc. Et on sanglote en silence. On ne se dit rien, on pleure juste comme des abruties.​

 On arrive tout de même à se calmer, et on discute un peu.  À ce moment là, je me sentais comme pitoyable, comme si la guerre, c'était de ma faute. Et là, il s'est passé quelque chose d'incroyable. ​

 2 petites japonaises de 9 ou 10 ans sont venues vers nous en trottinant, avec un grand sourire sur le visage. Elles nous ont dit dans un anglais bizarre qu'elles étaient en voyage scolaire et qu'elles devaient faire signer leur "cahier de route" par des étrangers. Alors elles nous ont tendu leurs cahiers, remplis de petits mots, de signatures et de coeurs. J'ai signé, et j'ai écrit un truc stupide en japonais, style "j'aime le japon". Elles se sont exclamées : "oooh tu parles japonais". Et alors là, toutes leurs copines se sont ramenées. Toutes en souriant, en étant heureuse et fières que j'apprenne le japonais. Elles sont restées vers nous quelques minutes en riant, c'était formidable. ​

 Ça a été l'un des moments les plus marquants de ma vie, alors qu'au final, ça n'est pas grand chose. Mais j'y repense souvent et je m'en veux de ne pas les avoir remerciées ce jour là, de ne pas les avoir serrées dans mes bras, de ne pas avoir su leur dire qu'elles m'avaient redonné espoir en l'être humain. Et c'était merveilleux. ​

 

[Aesma]

Vos histoires sont remplies de tendresse, elles font vraiment plaisir à lire !

J'ajoute mes deux petites pierres à l'édifice.

À la fin de ma terminale j'étais partie en week-end sur Paris avec des amies, premier jour Japan Expo et le second visite de la ville. Comme c'était en juillet et que j'avais déjà eu l'occasion de mourir de chaud à la JE j'étais partie avec le minimum syndical et je me suis donc retrouvée le lendemain en short/débardeur sous la pluie au beau milieu du Père Lachaise. Nous cherchions en vain la tombe de Molière quand nous sommes tombées sur un monsieur la cinquante/soixantaine qui a commencé à discuter avec nous, il m'a prêté sa veste et nous a accompagné à l'endroit qu'on cherchait puis à pleins d'autres en nous racontant un tas d'anecdotes. En arrivant vers la tombe de Jim Morrison -c'était l'anniversaire de sa mort- on est tombés sur un groupe de touristes belges, c'est là qu'on a appris que le monsieur était en fait le guide, il a embarqué le groupe dans ses anecdotes et nous a glissé que comme nous étions jeunes il ne nous ferait rien payer pour la visite. On est reparti, je lui ai rendu sa veste mais ce monsieur était vraiment génial et je ne l'oublierais pas ! Depuis je suis retournée au Père Lachaise, je ne l'ai jamais revu mais cet endroit me fait du bien notamment grâce à cette histoire.

Un autre jour alors que je prenais le train comme très souvent, un homme assis à côté de moi avec ses deux enfants m'a demandé si je pouvais garder son bébé -environ un an- pendant qu'il emmenait son aînée aux toilettes. Je me suis donc retrouvée à 18-19 ans avec un bout de chou adorable sur les genoux pendant quelques minutes, c'était très bizarre d'un côté ça me semblait complètement incongru moi et un bébé et d'un autre cela m'avait fait plaisir qu'un total inconnu me fasse suffisamment confiance pour garder son enfant alors que moi-même me considérait comme une irresponsable notoire.

 

[Karou64]

Quand j'avais treize ans, je rentrais du collège en bus, comme tous les jours. J'étais assise, un peu perdue dans mes pensées quand le type assis devant moi s'est tourné et m'a apostrophé : "Mademoiselle ?"  "Oui ?" J'étais surprise et vaguement inquiète. C'était un petit vieux à l'air un peu paumé, il était touchant mais je me demandais ce qu'il me voulait. Et là, il s'est mis à me parler, malheureusement je ne me souviens pas de tout ce qu'il m'a dit mais il m'a souhait plein de trucs super gentil, entre autres qu'il espérait que j'aurais une vie heureuse, remplie d'amour. Au bout d'un moment, on arrivait à l'arret où je descendais, je lui ai dit au revoir en le remerciant beaucoup. C'était au printemps et jusqu'à la fin de l'année j'ai espéré le revoir, ce qui n'a malheureusement pas été le cas. Toujours est-il que je raconte cette anecdote chaque fois que je fais face à quelqu'un d'assez idiot pour affirmer que l'humanité toute entière n'est pleine que d'égoiste ou de gens qui veulent du mal aux autres. Je repense souvent à lui, ce gentil petit vieux qui voulait que je sois heureuse sans me connaitre...

 

[zomeister]

Tellement de personnes m'ont marquées, mais je n'en ai que deux en tête pour le moment...

Pendant mon année de seconde j'étais dépressive. Aux heures du midi, mes deux amies et moi allions sur un pont au dessus de l'autoroute pour fumer. Comme il y avait un grillage, nous nous mettions debout sur le rebord en ciment pour passer nos bras au-dessus du grillage et faire coucou aux gens qui passaient en voiture. Un jour, au lieu de se mettre debout, mes amies se sont assises par terre, me laissant seule à mettre mes bras dans le vide. Un homme est passé sur le pont à ce moment, et m'a demandé si j'allais bien. Mes amies ont rigolé, l'ont regardé un peu bizarrement, mais il s'inquiétait réellement pour moi. Il m'a parlé de suicide, il m'a parlé de sentiments, d'émotions et d'hormones. Il m'a parlé de dépression. Avant de partir, il m'a demandé mon prénom, et après lui avoir dit, il a simplement soufflé "Zoë la tornade..."
Cet homme m'a marqué car chaque fois que je repensais au suicide, son visage m'apparaissait et me calmait. (Mais je vais bien maintenant!)

L'autre personne qui m'a marquée fut une femme à l'aéroport. Je partais avec ma famille en vacances pour l'été. Nous venions de passer la sécurité, nous étions en retard, mon frère de 6 ans et ma soeur de 8 ans couraient dans tous les sens et j'essayais d'aider ma mère à tout gérer. Soudain, mon frère de 14 ans a ouvert sont sac, et a découvert sa tablette neuve toute craquée et cassée. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase, et il commença a faire une crise de panique énorme. Généralement ma mère réussissait à le calmer, mais là rien à faire. Je ne me suis jamais sentie aussi impuissante. Et puis, une inconnue c'est approchée de nous, nous a demandé si il faisait une crise de panique, et a commencé à lui parler très doucement à voix basse. Je n'ai jamais su ce qu'elle lui a dit, mais elle lui a aussi fait faire des exercices de respiration. Lorsque mon frère s'est enfin calmé, ma mère l'a remerciée un milliard de fois, et la dame lui a rapidement expliqué comment le calmer plus efficacement une prochaine fois. Il a dormi pendant tout le trajet après.

Voilàà. Vous avez toutes des histoire très mignonnes!