Un peu de poésie

30 Mars 2012
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Bonsoir !

Je vous propose de partager ici vos poèmes, vos vers ou vos strophes favorites, afin de mettre un peu de poésie dans ce forum :)

AInsi ces mots trouvés au hasard d'un bouquin ou d'internet ne tomberont pas dans l'oubli, et on pourra lire de la poésie entre deux articles de madz, entre facebook et vos révisions de partiels, comme ça en passant, sans avoir à s'y plonger vraiment (parce qu'avouons-le, les contemplations de Victor Hugo, faut quand même être motivé-e)

:fleur:
 
1 Août 2011
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Paris
C'est une super bonne idée ça, ça me fait même ressortir de mon sous-marin

Je préfère -ou plutôt je connais mieux- la poésie en prose, et mon recueil préféré est certainement les Chansons de Bilitis de Pierre Louÿs. C'est de la poésie érotique, mais j'en ai choisi un tout doux, pas trop sexuel, très tendre.

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D'ailleurs, quand vous lisez de la poésie,est ce que vous la lisez à voix haute ? est-ce que vous picorez des poèmes, ou bien vous lisez un recueil comme vous liriez un roman ?
 
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Réactions : Dame Verveine
10 Octobre 2014
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Très beau sujet !
Est ce qu'on peut mettre de la poésie en langue étrangère ?
Il y a plusieurs auteurs anglophones/hispanophones que j'aime beaucoup, dont e.e cummings (d'ailleurs la citation de ma signature provient d'un de ses poèmes)

since feeling is first

since feeling is first
who pays any attention
to the syntax of things
will never wholly kiss you;

wholly to be a fool
while Spring is in the world

my blood approves,
and kisses are better fate
than wisdom
lady i swear by all flowers. Don't cry
—the best gesture of my brain is less than
your eyelids' flutter which says

we are for each other: then
laugh, leaning back in my arms
for life's not a paragraph

And death i think is no parenthesis
 
1 Août 2011
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Paris
Un rubayat d'Omar Khayyam :

Depuis que le rossignol dans le jardin répand son refrain,
Je me mets à prendre comme tulipe le verre de vin ;
Que je boive ou ne boive pas, ils diront tous : "Il boit !"
Donc je bois pour leur épargner un mensonge vilain !

Bon, je suis un peu frustrée de ne pouvoir lire qu'une traduction, pour la poésie j'ai toujours l'impression de passer à côté de quelque chose en ne lisant pas l'original. Mais Omar Khayyam est quelqu'un qui me fascine donc je voulais quand même vous partager un peu :happy:
 
  • Big up !
Réactions : Dame Verveine

Ada or ardor

Get out my hay
6 Septembre 2010
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J'ai toujours voulu poster sur ce topic sans l'avoir fait :happy:. Mais du coup je suis presque.. intimidée :ninja:.

A Madame ***, parce qu'il est rigolo / méchant :shifty: (Verlaine)

Vos narines qui vont en l'air,
Non loin de deux beaux yeux quelconques,
Sont mignonnes comme ces conques
Du bord de mer des bains de mer;

Un sourire moins franc qu'aimable
Découvre de petites dents,
Diminutifs outrecuidants
De celles d'un loup de la fable;

Bien en chair, lente avec du chien,
On remarque votre personne,
Et votre fine voix résonne
Non sans des agréments très bien;

De la grâce externe et légère
Et qui me laissait plutôt coi
Font de vous un morceau de roi,
O constitutionnel, chère !
 
  • Big up !
Réactions : Dame Verveine
23 Juillet 2015
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Cherbourg
Merveilleux ce topic ! Je voulais parler d'un de mes grands amours en poésie :jv:Stuart Merril !!

Viens dans le parc nocturne où dorment les fontaines,
Mon amour ! Ne crains pas ce qu’on voit dans la nuit,
Et ne frissonne plus parce qu’un vent fortuit
A troublé la forêt sous ses voûtes lointaines.

Laisse-moi te mener. Dans les miennes tes mains
Sont un fardeau plus doux que des fleurs ou des ailes.
Ecoute, les taillis sont pleins de souffles frêles.
On dirait que des dieux marchent par les chemins.


Amour, c’en est fini des pleurs et des désastres !
La vie au point du jour va chanter dans les nids.
Attendons le soleil, et, l’un à l’autre unis,
Recueillons dans nos cœurs la promesse des astres.

Dans les bassins la lune est morte. Parle bas
Pour entendre, en passant par le sentier des saules,
Le bruissement obscur des feuilles que tu frôles.
Puis retenons, pour un baiser furtif, nos pas.

Pourquoi donc ai-je envie à la fois de sourire
Comme si je baisais le cœur chaud d’une fleur,
Et d’éclater en pleurs à cause d’un bonheur
Si divin que je sais à peine te le dire ?

Tes mains ! tes mains ! tes mains ! Qu’elles soient à jamais
Miennes. Et quand enfin les clartés incertaines
De l’aurore auront lui sur l’eau de ces fontaines
Et ces bois où s’attarde encore un vent mauvais,

Sueur, tu les dresseras triomphantes et fortes,
Levant le lourd fardeau des miennes, vers le jour,
Et nous saurons enfin le nom de notre amour,
Le mot secret qui fait s’ouvrir toutes les portes !

Une Voix dans la foule:bouquet:
 
28 Février 2014
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merci pour ce topic! :puppyeyes:
Je me demandais... est-ce que certaines d'entre vous tiennent un cahier de poésie? vous savez comme quand on est môme... j'ai envie de le faire et peut être que certaines d'entre vous en ont un....ça m’intéresserait de savoir!
 
  • Big up !
Réactions : claire81
19 Décembre 2016
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Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abimé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.

Extrait de Barbara de Jacques Prévert, issu de "Paroles"
Autant je n'ai jamais apprécié Eluard, autant j'apprécie réellement ce poète.
 
23 Juillet 2015
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Cherbourg
@La Merveilleuse Madame Mim j'ai un carnet de poésie depuis le mois d'août:loveeyes:, je m'en sers à l'envi (assez souvent en ce moment) je ne peux plus m'en passer, ça me détends énormément de recopier de jolis vers/prose dedans allongée sur mon lit avant de dormir, c'est vraiment un plaisir et puis j'attache une grande importance à retrouver des poèmes adorés (si je devais les rechercher sur mon ordinateur je n'aurais pas la même relation à la poésie), d'avoir un recueil de goûts personnels, je trouve ça assez triste que les gens quand on évoque la poésie n'aient en tête que celles des auteurs étudiés en classe :sad: et je ne sais pas vous mais ce n'est pas ceux que j'ai étudiés qui m'ont fait aimer la poésie ... Il faut sortir un peu des sentiers battus en poésie sinon on ne fait pas les belles rencontres littérairo-poétiques :loveeyes: !! Perso j'essaie de partir à la pêche des poètes contemporains méconnus !Bref :rire: tout ça pour dire que si tu as envie d'avoir ton carnet fonce :supermad:c'est trop cool !

@petitegazelle Ton retour sur ce poème me fait super plaisir:puppyeyes: surtout que honnêtement je connais peu de monde sensible à la poésie donc quand je trouve du monde pour me dire que Stuart Merril c'est fantastique ...c'est formidable :free: ! ça sera avec plaisir quand j'aurais du temps:v:toi aussi on a sûrement des goûts très concordants (ça risque d'être intéressant) ;) je serais attentive à tous vos partages !!
 
23 Juillet 2015
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Cherbourg
L'effraie de Philippe Jaccottet

"La nuit est une grande cité endormie
où le vent souffle...
Il est venu de loin jusqu'à l'asile de ce lit.
C'est la minuit de juin.

Tu dors, on m'a mené sur ces bords infinis,
le vent secoue le noisetier.
Vient cet appel
qui se rapproche et se retire, on jurerait
une lueur fuyant à travers bois, ou bien
les ombres qui tournoient, dit-on, dans les enfers.

(Cet appel dans la nuit d'été, combien de choses
j'en pourrais dire, et de tes yeux...)
Mais ce n'est que
l'oiseau nommé l'effraie, qui nous appelle au fond
de ces bois de banlieue.
Et déjà notre odeur
est celle de la pourriture au petit jour,
déjà sous notre peau si chaude perce l'os,
tandis que sombrent les étoiles au coin des rues.


Tu es ici, l'oiseau du vent tournoie, toi ma douceur, ma blessure, mon bien.
De vieilles tours de lumière se noient et la tendresse entrouvre ses chemins.
La terre est maintenant notre patrie.
Nous avançons entre l'herbe et les eaux, de ce lavoir où nos baisers scintillent à cet espace où foudroiera la faux.


« Où sommes-nous? »
Perdus dans le cœur de la paix.
Ici, plus rien ne parle que, sous notre peau, sous l'écorce et la boue,
avec sa force de taureau, le sang fuyant qui nous emmêle, et nous secoue comme ces cloches mûres sur les champs.


Comme je suis un étranger dans notre vie,
je ne parle qu'à toi avec d'étranges mots,
parce que tu seras peut-être ma patrie,
mon printemps, nid de paille et de pluie aux rameaux,
ma ruche d'eau qui tremble à la pointe du jour, ma naissante
Douceur-dans-la-nuit... (Mais c'est l'heure que les corps heureux s'enfouissent dans leur amour avec des cris de joie, et une fille pleure dans la cour froide.

Et toi?
Tu n'es pas dans la ville, tu ne marches pas à la rencontre des nuits, c'est l'heure où seul avec ces paroles faciles
je me souviens d'une bouche réelle...) ô fruits mûrs, source des chemins dorés, jardins de lierre, je ne parle qu'à toi, mon absent*, ma terre...


Je sais maintenant que je ne possè"de rien, pas même ce bel or qui est feuilles pourries, encore moins ces jours volant d'hier à demain à grands coups d'ailes vers une heureuse patrie.


Elle fut avec eux, l'émigrante fanée, la beauté faible, avec ses secrets décevants, vêtue de brume.
On l'aura sans doute emmenée ailleurs, par ces forêts pluvieuses.
Comme avant, je me retrouve au seuil d'un hiver irréel
où chante le bouvreuil obstiné, seul appel qui ne cesse pas, comme le lierre.

Mais qui peut dire
quel est son sens?
Je vois ma santé se réduire, pareille à ce feu bref au-devant du brouillard qu'un vent glacial avive, efface...
Il se fait tard.

Comme un homme qui se plairait dans la tristesse plutôt que de changer de ville ou bien d'errer, je m'entête à fouiller ces décombres, ces caisses, ces gravats sous lesquels le corps est enterré

que formèrent nos corps quand ils étaient serrés sur un lit de passage avec des cris de liesse. (C'est dans ce temps que notre ciel s'est éclairé, d'un astre sombre, et que j'eus bientôt mis en pièces...)

Ah! lâcher pour de bon ferraille, plâtre et planches!
Non, comme un chien je flaire un parfum répandu et gratte si profond qu'enfin j'aurai mon dû :
de tomber a mon tour en poussière bien blanche et de n'être plus rien qu'ossements vermoulus pour avoir trop cherché ce que j'avais perdu.

Sois tranquille, cela viendra!
Tu te rapproches, tu brûles!
Car le mot qui sera à la fin du poème, plus que le premier sera proche de ta mort, qui ne s'arrête pas en chemin.

Ne crois pas qu'elle aille s'endormir sous des branches ou reprendre souffle pendant que tu écris.
Même quand tu bois à la bouche qui étanche la pire soif, la douce bouche avec ses cris doux, même quand tu serres avec force le nœud de vos quatre bras pour être bien immobiles dans la brûlante obscurité de vos cheveux,

Elle vient,
Dieu sait par quels détours, vers vous deux, de très loin ou déjà tout près, mais sois tranquille, elle vient : d'un à l'autre mot tu es plus vieux."
 
4 Février 2014
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Je viens de découvrir ce topic, joie !

J'aimerais me remettre à lire de la poésie, j'en lisais autrefois, mais essentiellement car mes parents avaient quelques recueils de poésie à la maison. Je lisais donc toujours les mêmes :cretin:
Mais je possède un livre de poésie que j'adore, je dis livre car il s'agit de l'histoire d'Orphée découpée en sept chants. La mort n'est que la mort si l'amour lui survit de Jean-Pierre Siméon. J'ai un passage préféré:

"Elle aima Orphée pour la nuit dans ses yeux
elle aima dans ses yeux le chant profond
cela qui n'a pas de nom chez les hommes
et que seuls savent les yeux qui aiment
je les ai vus tous deux oh oui je les ai vus
quand l'un regardait l'autre
on aurait dit un enfant devant la mer
et j'ai eu peur mon ami le bonheur est terrible
il n'a qu'un chemin il est au bord du vide"
 
26 Septembre 2014
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Limoges
merci pour ce topic! :puppyeyes:
Je me demandais... est-ce que certaines d'entre vous tiennent un cahier de poésie? vous savez comme quand on est môme... j'ai envie de le faire et peut être que certaines d'entre vous en ont un....ça m’intéresserait de savoir!

Oui moi j'en es un que j'ai tenus pendant longtemps maintenant j'en écris un peu moins, c’était surtout quant j'allais mal que j'en écrivais
 
  • Big up !
Réactions : Sylves

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