Franchement, juste après avoir lu la lettre, je me suis sentie super énervée de voir qu'on faisait encore une fois la morale aux abstentionnistes. Mais il est vrai que j'ai défendu le point de vue de cette Madz il y a encore pas si longtemps que ça. Il y a peu, je pensais qu'à défaut de voir un bon candidat être élu, il fallait quand même voter pour empêcher le pire. Je ne voulais pas donner une voix à un parti d'extrême droite, alors j'ai voté.
Seulement voilà, j'ai fini par me rendre compte que quoi que je vote, ça ne change rien. Le système en lui-même est bancal ; nous ne sommes pas en démocratie, car les politiques le sont bien souvent par carriérisme et non par conviction ; car ils favorisent non le peuple, mais leur propre caste ; car en cas d'abus ou de fraude commis par un élu, les citoyens n'ont aucun moyen d'obtenir la révocation de son poste (Marine lepen ayant fraudé au vote à la commission Européenne, ne devrait en toute logique même pas avoir le droit de se présenter, ni d'exercer sa fonction, mais notre système le lui permet pourtant) ; car enfin, nous citoyen-nes n'avons aucun moyen de décider et de voter les lois, les décisions de notre propre pays ou de notre région en dehors du référendum. Et même dans ce cas, encore faut-il alors que la caste gouvernante daigne nous laisser voter, encore faut-il qu'elle daigne ne pas faire passer cette loi en douce quand le peuple n'est pas d'accord avec les décisions des gouvernants (souvenez-vous de la constitution Européenne et du référendum de 2005). Je ne veux plus soutenir ce système, alors je ne vote plus.
Bien sûr, on me dira que je peux voter blanc, que cela compte comme l'expression d'un désaccord. Mais le vote blanc, ne compte pas plus que l'abstention. Les votes blancs, les élus s'en font de jolis rouleaux de papier cul et se torchent avec. Si celui-ci comptait pour de bon dans les élections (c'est-à-dire qu'il n'y aurait pas d'élu à partir de 50% de vote blanc), j'y réfléchirais peut-être, mais en attendant, je ne compte pas me déplacer pour si peu. Et d'ailleurs voter blanc, ce serait encore soutenir le système d'élection existant, et ce n'est pas ma conviction aujourd'hui.
Je retournerai voter, quand le peuple aura de vrais moyens de décider de ses lois et de ses dispositifs. Parce que mettre un bulletin dans l'urne pour décider de quel candidat (que je n'ai pas choisi de toute façon) va prendre toutes les décisions à ma place pendant plusieurs années, ce n'est pas démocratique du tout. Parce que s'il faut bien désigner des représentants parce que nous sommes dans un grand pays, j'aimerais autant que ceux-ci soient réellement représentatifs de la population (la caste gouvernante est quand même essentiellement composée de vieux hommes bourgeois blancs).
Et non, le vote n'est pas le seul moyen d'arriver à tout ça. Les mouvements sociaux, les manifestations, les grèves, les révolutions, ça existe ! Il ne faut pas attendre de nous donner la parole pour nous exprimer. Il faut la prendre.