Une rencontre avec la mort c'est étrange, ça ne nous change pas mais ça casse des barrières de l'Être, ça bouleverse la réalité, les priorités. Elle aide à s'affirmer, à vivre plus et encore, à tout sentir, ressentir plus simplement et ceci est vraiment très précieux. La sensibilité s'exacerbe. La futilité parfois devient belle et nécessaire, elle aussi à un sens, son rôle à jouer et détend.
La souhaiter, la mort, "aux cons", même pas c'est envisageable quand on l'a approchée, vraiment. Et ce n'est pas elle la plus étrange, en soi, c'est ce qu'elle provoque en nous-même et tout autour surtout, chez ceux qu'on aime juste un peu, ou beaucoup ou infiniment. C'est cela le plus douloureux. La tristesse pas vraiment définissable mais prenante qu'elle provoque révèle aussi la beauté et la simplicité de la vie, de la nature, du monde et de ses défauts: tout ce qui était beau devient plus beau, et même, toute superficialité si elle aide au bonheur de certains, alors finalement pourquoi pas? C'est assez fou son pouvoir à la mort. Elle semble rendre froides et imperméables aux remarques, vu de l'extérieur, des personnes très à l'écoute qui ont à l'intérieur d'elles des tonnes d'expressions de douceurs à partager.
Et puis cette capacité qu'elle a à se faire oublier tout en étant omniprésente, c'est balèze.
Après l'avoir aperçue, l'inconnu effraie moins, hésiter n'est plus un handicap mais être vivant, un peu entière, aller à l'essentiel paraît tellement plus logique et simple. Le vrai seul frein à notre bonheur, en fait c'est que nous-même, le reste se contourne. Bref, la mort c'est en partie ça, c'est moche parce qu'on ne meurt qu'une fois alors qu'on peut vivre plusieurs vies dans la continuité d'une seule.
Une seule qualité que j'attribuerais à la mort, c'est qu'elle me fait me sentir obligée de garder les yeux grands ouverts et d'avancer toujours plus, à être adulte, à évoluer et m'épanouir en tant que telle, tout en n'oubliant pas de devoir m'accorder encore une part d'enfant quels que soient les regards du monde et ses critiques.