Prenez-le de la part de quelqu'un qui est allée en Egypte en pleine période post-révolution, alors que le pays était clairement déconseillé par les autorités françaises (en rouge sur la carte des pays selon les Affaires étrangères). Je suis allée dans le sud de l'Egypte, sur les zones touristiques, et tous les Égyptiens que j'ai rencontrés me disaient la même chose : continuez à venir, le tourisme est un axe majeur de développement économique, et oui, faut pas aller à Alexandrie et Louxor parce que c'est tendu voire dangereux, mais ici, on est loin des conflits, et on veut VIVRE.
Ça a pas mal fait réfléchir la ptite blanche anticolonialiste que je suis, sur ma façon de "globaliser" tout un pays en fonction de sa situation politique, somme toute localisée.
Le tourisme, c'est pas forcément s'étendre sur une plage, un cocktail à la main, des lunettes de soleil à 200 balles sur le nez en s'esclaffant "dommage qu'il y ait autant de pauvres sur la plage à côté, ça gâche un peu la carte postale". C'est aussi, ça peut aussi être, aller à la rencontre d'une population dans sa diversité, malgré une situation politique extrêmement violente à certains endroits.
De là à dire "La Birmanie, the place to be ?" non, quand même pas. Mais ce n'est pas ce que dit cette carte postale, et ce n'est pas rendre service aux populations que de boycotter tout un pays au nom des exactions de son gouvernement, à mon avis très humble de personne qui a beaucoup réfléchi à la question, et qui s'est confrontée à ses propres a priori en faisant l'expérience d'un tel voyage.
Cette carte postale, ce n'est pas un déni "tout va bieeeeen sous le soleil birmaaaan", c'est une opportunité de voir le pays sous un autre jour que celui que présente l'actualité.
Je sais pas pour vous, mais pour moi, le Rwanda, c'était le pays du génocide. Dans ma tête, c'était un charnier, un cimetière, un pays ravagé. Il m'a fallu
cette excellente carte postale de Kigali pour débloquer un truc dans mon esprit et me rendre compte que le Rwanda n'était pas QUE le pays du génocide, et qu'aller y faire du tourisme n'était pas une insulte à la mémoire des millions de morts.
Vous aurez noté la présence d'une box qui fait le point sur la situation des Rohyingas, et si cette carte postale peut servir de porte d'entrée sur le sujet à des personnes qui ignoraient la situation, c'est encore mieux !