Je me souviens avoir été dans cette situation il y a maintenant 5 ans. Des cris m'avaient réveillée en pleine nuit, et j'avais attendu un peu de savoir si c'était "juste" de la vaisselle ou non. Quand on a atteind le stade des insultes et des bruits de coups, j'ai appelé la police, qui est arrivée 1h plus tard. Ils ont sonné chez moi, je leur ai indiqué l'appartement, ils y sont allés à trois pendant que leur collègue prenait ma déposition.
Quand ils sont revenus, ils m'ont dit que le gars était connu parce qu'il avait des dettes impayées et que les voisins se plaignaient régulièrement du bruit. Mais il était propriétaire, alors on ne pouvait rien faire. Et puis bon, comme la nana ne portait pas plainte, ils ne pouvaient rien faire, on était dans la sphère privée. Ils ont pris note de tapage nocturne et sont partis.
Tapage nocturne.
Mon mur mitoyen vibrait sous un corps rebondissant contre, j'entendais les coups sourds et les insultes, j'attendais le prochain cri pour respirer car alors elle était consciente, et en même temps le redoutais, je tremblais et pleurais, tétanisée sur mon lit, à attendre l'heure d'enfin partir bosser, enfin ne plus les entendre, avec la culpabilité immense de la fuite et la sensation de l'abandonner, est-ce qu'elle sera toujours consciente ce soir ?
La personne que j'ai eu au 3949 m'a dit la même chose. J'ai eu envie de placarder une affiche dans l'entrée, mais j'ai eu peur des conséquences pour elle, et honnêtement je ne savais pas où en trouver.
La police a fini par me demander d'arrêter de les appeler pour ça, ils ne pouvaient rien faire, et ils avaient autre chose à faire. Trois mois avec ce genre de nuit, à pleurer de peur et de honte, d'impuissance, avant de déménager pour causes professionnelles...
Je sais pas si les gens que j'ai pu contacter sur le sujet étaient particulièrement obtu.es et peu concerné.es, ou si ça a pas mal évolué en bien...