La première fois que je me suis épilée, c'était un soir en rentrant chez moi après le collège en 6ème ou 5ème, j'avais piqué un rasoir de mon père par appréhension des cours de piscine le lendemain. Personne ne m'avait encore jamais fait de remarque, ni à moi ni à mon entourage, mais par peur de potentielles réactions j'ai préféré me raser les jambes. Dans ma tête toutes les autres filles allaient avoir les jambes glabre sauf moi (d'ailleurs impossible de me rappeler si c'était le cas ou pas) et de toutes façon il faudrait bien que j'y passe un jour, peut-être que c'était aussi une manière de me sentir moins "enfant" ...
Je me rappelle aussi de cette fois, sur la plage avec mon frère qui, en apercevant mes quelques poils sous les aisselles, m'a fait part de son étonnement vis-à-vis du fait que je ne m'épilais pas, de manière si bienveillante que j'ai refusée de retirer mon pull à manches longues tout le reste des vacances ... Ça devait être à peu près dans la même période donc vers mes 12/13 ans, et ça a marqué le début de mon épilation à cet endroit là ...
Au collège j'ai eu beaucoup de mal à assumer mes poils car j'entendais fréquemment des médisances sur les filles qui avaient un peu de poils aux aisselles, surtout en 4 ème et en 3 ème, alors je rasait religieusement les miennes pour ne laisser rien paraitre, et c'était énormément encouragé par ma grand-mère qui ne se privait pas non plus pour remarquer le moindre poil chez les autres filles (Je me souviens d'une fois à la sortie du collège, ma grand-mère regardant une des filles à l'entrée et me faisant remarquer que quand même, sa mère pourrait lui épiler la moustache ou au moins la décolorer car ce n'était pas joli selon elle) donc c'est devenu vraiment un gros complexe.
Et puis au lycée j'ai commencé à être entourée de gens bienveillants, on se faisait des vannes sur nos poils d'aisselles et de jambes, certaines filles de ma classe faisait un concours de qui aurait les poils le plus long, ça m'a franchement aidé à en avoir plus rien à foutre parce que c'est bête mais je me suis rendue compte que oui, tout le monde a des poils, et que entre nous, on s'en foutait clairement et il y avait toujours quelqu'un pour nous défendre face aux con·nes (mais c'était généralement les mecs de la classe qui au début avaient du mal à nous voir plaisanter avec ça, puis ils ont finit par se faire une raison).
Et puis bon aujourd'hui même si ça m'arrive de m'épiler (très clairement pour mon copain, c'est la seule barrière que je n'arrive pas encore à franchir), c'est vrai que c'est beaucoup plus rare et j'en ai vraiment rien à péter de sortir avec mes poils aux jambes et aux aisselles visibles alors que à titre personnel, je ne les ai jamais trouvés spécialement moches, c'est juste le regard des autres qui m'a poussé à en avoir honte.