L'article est très positif sur les intentions.
Mais les solutions préconisées me paraissent insuffisantes. En fait je n'ai pas vu de proposition révolutionnaire, mais peut-être ai-je mal compris ? L'article commence pourtant par une accroche prometteuse : "
Comment défoncer le patriarcat, ce système qui maintient une inégalité entre les femmes et les hommes dans la société ?"
Mais les solutions proposées semblent bien limitées : si j'ai bien compris, il faut commencer :
- par avoir un
a priori positif vis-à-vis des autres femmes : c'est déjà le cas pour ma part (et le pire c'est que c'est dur, malgré la meilleure volonté du monde les préjugés modèlent tellement l'individu que ça demande un vrai effort de passer outre)
- par obtenir des postes importants ("La première étape pour construire un véritable esprit de sororité, et rétablir l’union naturelle dont le patriarcat nous a privées, c’est de
défoncer le plafond de verre qui nous maintient dans
une compétition limitée : entre nous, pour quelques places")
Parce que si c'est bien ça, c'est déjà ce qu'essayent de faire toutes les femmes, individuellement. Et ça ne fonctionne pas.
J'ai vraiment l'impression qu'une lutte menée sur le plan individuel ne sert à rien (à pas grand-chose au mieux). Pour lutter efficacement contre un système, je ne vois pas d'autre solution qu'une réponse collective. Ce qui est chiant, certes, difficile de s'entendre à plusieurs, mais ça me paraît nécessaire.
Et comme c'est une lutte, ben ça fait mal, et c'est dur à penser. Par exemple une solution à laquelle je pense, c'est que les femmes à des postes importants ne s'engageraient qu'à recruter des femmes. Ou alors des manageures ne s'engageraient à augmenter que les femmes jusqu'à ce que l'égalité salariale soit atteinte dans leur entreprise.
Mais j'ai du mal à formuler ces propositions. Elles me paraissent injustes, et très violentes. Pourtant c'est bien ce que nous on se prend dans la figure quotidiennement, cette violence. C'est accepté socialement pour les hommes.
J'ai une autre proposition, peut-être moins "violente" en apparence, et plus applicable, car elle respecte mieux les convenances. J'avais lu que des femmes de je-ne-sais-plus-quelle-grande-boîte (type google) l'avaient mise en œuvre, avec succès : quand une femme prenait la parole en réunion, et donnait une idée, elle était (patriarcat oblige) réduite au silence par les hommes de la réunion. On lui coupait la parole, on dénigrait son idée... bref rien que du très classique.
Et bien les femmes s'étaient entendues pour répéter les idées formulées en réunion par leur collègue, en boucle. Dès que leur tour de parole venait, elles soutenaient l'idée émise par leur collègue femme. Elles appuyaient collectivement la parole.
Limite de cette solution : les femmes en sont réduites à ne pouvoir proposer qu'une seule idée par réunion (il faut plusieurs femmes pour faire passer une idée). Alors que les hommes peuvent en proposer plusieurs, au moins chacun une, puisque leur voix compte davantage socialement.
En résumé, j'apprécie le parti pris de l'article, mais il me paraît rester au stade des intentions, et ne pas proposer de solutions concrètes et efficaces.
Et je suis désolée pour
@Clemence Bodoc , ça n'a pas dû être facile à vivre, de voir une alliée potentielle qui cherchait à l'écraser. Merci le néo-libéralisme, qui pousse les genTes à adopter ce type de comportement inhumain.