C'est un témoignage qui me rappelle des souvenirs désagréables. Se faire insulter, recevoir des messages non désirés et à connotation sexuelle de la part d'hommes adultes (voire carrément vieillards), ça m'est arrivé aussi, dès l'âge de 12 ans, alors que je marchais dans la rue en plein après-midi. C'est un vrai problème de société, ce type d'agressions : ce témoignage en est une preuve, mais on peut aussi lire cela dans les Cahiers d'Esther de Riad Sattouf, où l'auteur rapporte la vie d'une gamine, à qui ça arrive aussi, et comme par hasard, à 11-12 ans. Et ça vient pas forcément de vieux libidineux, moi c'était un jeune qui devait pas avoir beaucoup plus de 20 ans, et qui était pas moche en plus. Mais eh, j'avais 12 ans.
Là s'ajoute l'homophobie, mais je suis presque sûre que c'est le même type de mec dégueulasse qu'on rencontre partout quand on est jeune, et qui a pour but de... j'ai même pas envie de connaître leur but en fait. Je suppose qu'ils ont tellement une vie pourrie qu'ils sont heureux de faire peur aux mômes.
Si ça peut aider les jeunes filles : c'est une période. Ça finit par passer, dès qu'on attend la vingtaine (en tout cas moi) : une femme adulte, tout de suite ça leur fait peur. Les gars qui t'abordent dans la rue changent, avec l'âge. C'est toujours chiant, mais ce n'est plus les mêmes. Les pires, c'est ceux du début. Parce qu'ils sont plus lâches (mais ça on s'en rend compte plus tard en général), parce que généralement ils sont encore plus bizarres que les autres (et pour cause : ils agressent des enfants, qu'ils sexualisent).
Bref, bon courage à l'autrice, et si ça peut te rassurer : ça va s'estomper un peu avec le temps. Malheureusement, j'ai bien peur que ça ne s'estompe jamais suffisamment, surtout avec la composante homophobie. Une solution, je crains que ce soit la plus efficace : apprendre à se défendre, physiquement (sport de combat).
C'est vrai que si un jour j'ai une fille, j'ai très peur de ce moment : comment lui dire que, quoi qu'elle fasse, elle va se prendre ce genre de remarques un jour, qui l'empêcheront de flâner le nez au vent comme elle le faisait à 8 ans ? Comment la préparer à ça sans lui faire peur, et sans griller les étapes ? Moi personne m'avait dit qu'à 12 ans je devrais apprendre à marcher en prenant l'air méchant dans la rue, pour être (un peu) oubliée par ces "hommes".