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Pourquoi certaines personnes LGBT disent « pédé » ou « gouine »
- Initiateur de la discussion Faustine M
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Je trouve que c'est une fausse bonne idée, parce que ça ne fait que déplacer le problème. Une fois ces mots vidés de leur sens, on en inventera forcément d'autres qui devront à leur tour passer par un processus de réappropriation. Et le cycle recommence. Ce qu'il faudrait, c'est abolir le concept d'insulte homophobe, parce qu'avec la méthode de réappropriation, ce sera sans fin.
Et puis, c'est très violent pour les personnes pour qui ces termes restent lourds de sens et ressentent comme une agression de voir apparaître ces mots, fut-ce d'une réappropriation.
Et puis, c'est très violent pour les personnes pour qui ces termes restent lourds de sens et ressentent comme une agression de voir apparaître ces mots, fut-ce d'une réappropriation.
Dernière édition :
Je pense que c'est une bonne chose de se réapproprier ces termes mais à condition de ne le faire qu'à titre individuel et de ne pas forcer les autres à en faire le même usage. Je me dis parfois transexuel mais je sais que beaucoup de personnes trans ne supporteraient pas que j'utilise ce terme pour parler de transidentité.
Ca reste à mon sens très fort de revendiquer ces insultes quand on les a subi, de réussir à se détacher du stigmate pour se le réapproprier.
Par contre c'est dit dans l'article qu'il y a des cishétéros qui portent les t-shirts avec les insultes par solidarité et ça pour moi c'est juste non. Pas besoin de porter un t-shirt avec gouine ou pd pour se rendre compte de l'homophobie, il suffit d'écouter celleux qui en sont victimes. Surtout qu'il leur suffit d'enlever ce t-shirt pour retrouver leur place de cishétéro qui reste bien dans les normes de la société.
J'aurais même du mal avec un mec gay ou bi qui utilise gouine qui est une insulte pas seulement homophobe mais aussi sexiste
Ca reste à mon sens très fort de revendiquer ces insultes quand on les a subi, de réussir à se détacher du stigmate pour se le réapproprier.
Par contre c'est dit dans l'article qu'il y a des cishétéros qui portent les t-shirts avec les insultes par solidarité et ça pour moi c'est juste non. Pas besoin de porter un t-shirt avec gouine ou pd pour se rendre compte de l'homophobie, il suffit d'écouter celleux qui en sont victimes. Surtout qu'il leur suffit d'enlever ce t-shirt pour retrouver leur place de cishétéro qui reste bien dans les normes de la société.
J'aurais même du mal avec un mec gay ou bi qui utilise gouine qui est une insulte pas seulement homophobe mais aussi sexiste
M
Membre supprimé 350151
Guest
Je comprends l'idée derrière tout ça. Se réapproprier les insultes, faire une force et une fierté devant les gens qui veulent nous rabaisser, je suis d'accord.
Ce qui me gêne, c'est que beaucoup de non concernés se disent alors que c'est ok de les utiliser eux aussi. Ils y voient une sorte de permission. Et ça c'est ultra gênant surtout quand ils font exprès de ne pas comprendre le problème.
A la base, je vois ça uniquement comme une façon de dire "on s'en fout de vos avis et vos insultes, ça ne nous atteint pas". Et ça ne veut pas dire "c'est ok de nous insulter"
Ce qui me gêne, c'est que beaucoup de non concernés se disent alors que c'est ok de les utiliser eux aussi. Ils y voient une sorte de permission. Et ça c'est ultra gênant surtout quand ils font exprès de ne pas comprendre le problème.
A la base, je vois ça uniquement comme une façon de dire "on s'en fout de vos avis et vos insultes, ça ne nous atteint pas". Et ça ne veut pas dire "c'est ok de nous insulter"
En tant que cishet, ça ne me viendrait pas à l'idée utiliser un de ces mots.
Mon copain, qui est bi, utilise pas mal le mot "enculé" par contre, ce qui m'a beaucoup surprise quand je l'ai rencontré. Je ne l'explique pas trop, je pense que c'est plus de l'ordre d'une manière de parler, ça n'est jamais une insulte tournée vers quelqu'un. C'est un peu bizarre mais il appelle le chat "enculesh" quand ce dernier se pointe, c'est affectueux
Mon copain, qui est bi, utilise pas mal le mot "enculé" par contre, ce qui m'a beaucoup surprise quand je l'ai rencontré. Je ne l'explique pas trop, je pense que c'est plus de l'ordre d'une manière de parler, ça n'est jamais une insulte tournée vers quelqu'un. C'est un peu bizarre mais il appelle le chat "enculesh" quand ce dernier se pointe, c'est affectueux
Ça me rappelle le débat autour du mot "queer", en France il est relativement nouveau donc ne pose pas problème, mais en Grande Bretagne il est très attaché à l'idée d'insulte homophobe et d'agressivité (d'autant que les droits des personnes LGBT sont vraiment récents là-bas) au point que beaucoup d'activistes refusent de l'utiliser, en particulier les plus âgés...
@GingerBraid Il n'a donc pas totalement perdu son sens péjoratif, en fait.
@Eclaireur : si un-e ami-e me dit que c'est ok pour lui/elle que j'utilise ce mot quand on est ensemble alors que je suis hétéro, je ne vois pas trop est le souci ? Pour moi c'est à la personne concernée de mettre ses propres limites (tout comme toi tu as complètement le droit de poser les tiennes).
Cet article me rappelle une scène de malaise énorme au boulot... Je bosse dans une asso de lutte contre le VIH et on accompagne des publics très divers (dont des LGBT+, des prostituées, des usagers de drogues etc). Un jour une nouvelle personne arrive à l'asso un peu par hasard et ne connaissait pas du tout nos actions. Or, il arrive très fréquemment que l'on utilise des termes comme putes, toxicos ou pédés (la plupart des salarié-e-s et des bénévoles faisant partie de ces groupes, c'est pas considéré comme stigmatisant qu'on est entre nous et que l'environnement est considéré comme "safe" pour les personnes concernées).
Bref, voilà qu'un de mes collègues débarque en expliquant à la dame qu'il bosse surtout avec les putes et les pédés... Je ne vous raconte pas la colère de la dame en entendant ce qui lui semblait être de très graves insultes !
Bref, illustration parfaite de mon opinion : c'est complètement ok d'utiliser ces termes... si c'est dans un cadre posé et avec l'accord des personnes qui sont visées par les insultes. Du coup je suis un peu mitigée sur l'idée des t-shirts : d'un côté je trouve ça cool, d'un autre je le dis que si ça risque d'ajouter un sentiment de violence dans l'espace public, c'est dommage de blesser des gens en pensant les aider.
Cet article me rappelle une scène de malaise énorme au boulot... Je bosse dans une asso de lutte contre le VIH et on accompagne des publics très divers (dont des LGBT+, des prostituées, des usagers de drogues etc). Un jour une nouvelle personne arrive à l'asso un peu par hasard et ne connaissait pas du tout nos actions. Or, il arrive très fréquemment que l'on utilise des termes comme putes, toxicos ou pédés (la plupart des salarié-e-s et des bénévoles faisant partie de ces groupes, c'est pas considéré comme stigmatisant qu'on est entre nous et que l'environnement est considéré comme "safe" pour les personnes concernées).
Bref, voilà qu'un de mes collègues débarque en expliquant à la dame qu'il bosse surtout avec les putes et les pédés... Je ne vous raconte pas la colère de la dame en entendant ce qui lui semblait être de très graves insultes !
Bref, illustration parfaite de mon opinion : c'est complètement ok d'utiliser ces termes... si c'est dans un cadre posé et avec l'accord des personnes qui sont visées par les insultes. Du coup je suis un peu mitigée sur l'idée des t-shirts : d'un côté je trouve ça cool, d'un autre je le dis que si ça risque d'ajouter un sentiment de violence dans l'espace public, c'est dommage de blesser des gens en pensant les aider.
Surtout que j'ai un peu peur que les LGBTphobes se mettent eux-mêmes à porter ses t-shirts et les détournent donc de leur objectif initial.
@skippy01 Effectivement, je crois que les jeunes le revendiquent assez facilement, mais les gens âgés ont plus de mal. Pour eux, c'est encore trop lié à de mauvais souvenirs, voire c'est une marque d'irrespect envers les victimes d'homophobie. Certains refusent complètement le terme, d'autres sont juste perplexes de voir des personnes l'utiliser avec fierté aujourd'hui.
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