@Camility Jane Non, ce n'est pas parce que "seules les personnes dominées se sont permis d'interdire un accès".
C'est parce que la non-mixité comme outil militant (et temporaire, hein, ce sont juste des réunions, pas un projet de société) remet en cause le privilège des dominant.es à voir les portes s'ouvrir devant eux partout et par défaut.
Dire qu'une réunion est réservée aux blancs d'un côté et qu'une réunion est réservée aux personnes racisées de l'autre, ce n'est pas la même chose. Parce que le racisme anti-blanc n'existe pas. Il n'y a pas de symétrie. Ainsi donc, restreindre l'accès d'une réunion sur le racisme à des personnes concernées par le racisme n'est pas une discrimination envers les blanc-hes, mais un moyen de se protéger et d'échanger entre concerné.es, hors de l'influence des personnes qui détiennent un privilège blanc (et qui peuvent l'exercer sans se l'avouer ou même sans s'en rendre compte).
A l'inverse, le fait qu'il n'y ait quasiment que des blancs au pouvoir en France est bien une manifestation du racisme, qui empêche les personnes racisées d'atteindre ces postes privilégiés.
Il n'y a pas besoin d'interdiction formelle : le racisme de la société empêche tout naturellement l'accès des personnes racisées aux plus hauts postes, tout comme le plafond de verre freine les carrières des femmes.
Les réunions non mixtes féministes et/ou antiracistes n'existent que parce qu'il faut se défendre contre le sexime ou le racisme. En gros, c'est comme une réunion syndicale : quand on discute stratégie entre travailleur-es, on n'invite pas le patron.
Ce que pointent les photographies c'est une quasi non-mixité de fait dans les instances de pouvoir (quasiment que des vieux hommes blancs). Le fait qu'il n'y ait que très peu de personnes racisées ou de femmes est tout à fait significatif. Personne ne dit que ces institutions sont officiellement réservées aux vieux mecs blancs, vraiment personne, et pourtant, on ne voit presque qu'eux dedans. Et ce qui choque, c'est les réunions de l'UNEF ?
Ce que veut dire cet article, c'est qu'il est problématique que les gens s'insurgent pour des réunions syndicales non mixtes alors que cette quasi non-mixité à la tête de l'Etat n'est jamais remise en question, jamais mentionnée, et ce, alors qu'elle aura un impact considérable sur les décisions prises, les lois et les conditions de vie des gens non représentés.
C'est pour ça que je dis que la non-mixité des dominant.es ne choque pas l'opinion majoritaire, contrairement à celle des dominé.es. Les hommes blancs sont considérés comme les êtres humains "par défaut", on ne s'étonne donc pas quand on les voit. On pourrait résumer ce double standard ainsi : un groupe de vieux hommes blancs riches, c'est un groupe de vieux hommes blancs riches ; un groupe de personnes racisées, "c'est communautariste !!!"