@Peace&Love&It;3 D’accord, je comprends mieux. Personnellement je ne hiérarchiserais pas, ce qui n’empêche pas de prendre en compte ce qui différencie biphobie et lesbophobie, homophobie, etc. Ce que la biphobie trahit c’est une vision hétéronormée, due aux représentations/valorisations hétéro dont tu parles. Sa source est la même que celle de la lesbophobie/homophobie : ce n’est pas hétéro donc c’est inférieur. La différence majeure c’est que ce n’est pas homo non plus, ce qui ajoute un rejet supplémentaire qui cette fois vient des gays/lesbiennes. C’est pour ça que j’aurais tendance à ne pas hiérarchiser, à ne pas mettre en compétition, sans pour autant dire que biphobie et lesbophobie sont la même chose.
Donc d’un point de vue "oppression d’un groupe social" je suis partagée aussi. Je ne dirais pas que les bis sont oppressés en tant que groupe social non plus. Pour autant, je pense qu’il faut quand même reconnaître la biphobie ordinaire. Je ne comprends pas trop pourquoi ce serait un problème que les bies soient moins oppressées que les lesbiennes, pourquoi on devrait justement les mettre en compétition. Pour moi le fait que l’une soit moins oppressée que l’autre n’empêche pas la reconnaissance des rejets de chacune, de quand même reconnaître cette biphobie plus "ordinaire" que subit la personne même si elle est perçue soit comme hétéro soit comme lesbienne. En gros, une bie en couple avec une femme est oppressée à cause de son appartenance au groupe social lesbien (PMA, perçue comme lesbienne, etc.), mais peut subir de la biphobie ordinaire, que ça vienne de sa partenaire ou autre. Le biphobie seule n’est donc pas une oppression (au sens groupe social), or le problème c’est que dans le cas d’une bie en couple avec une lesbienne cette biphobie s’ajoute à la lesbophobie. Donc pour la personne je pense que ça peut être vraie souffrance, d’où l’importance de reconnaître la biphobie.
Je t’avoue que je ne traîne plus dans les sphères militantes des réseaux (je trouve les gens méchants
![xD XD XD](https://forum.mmzstatic.com/smilies/xd.gif)
, l’article qu’a posté
@HellaSlytherin résume très bien le truc), donc peut-être que j’idéalise un peu les choses, mais le fait de nommer la biphobie ne signifie pas la négation, la minimisation de la lesbophobie. On peut considérer les deux pour ce qu’elles sont sans les opposer et comprendre qu’elles peuvent parfois se croiser, même si l’une est plus forte que l’autre. Pour moi ce serait un bon début si on veut créer cette solidarité.
Par rapport à l’image de la lesbienne biphobe, je comprends que la biphobie soit due aux représentations des relations hétéros/valorisations sociales des hétéros, mais ça ne veut pas dire que les préjugés qui découlent de ces représentations ne doivent pas être déconstruits (après dans ce que j’avais énuméré je parlais de la biphobie en général, pas seulement venant des lesbiennes). La biphobie des lesbiennes n’est pas irrationnelle au sens "sortie de nulle part", mais ce n’est pas parce qu’elle est quelque-part due à leur propre oppression qu’il faut l’excuser. C’est aussi pour ça que je pense qu’il faut parler de biphobie, pour justement éviter ces situations-là, cette compétition des oppressions, qui peut aussi être liée aux préjugés que chaque côté a sur l'autre.