Les échanges autour de l'éducation et de la relation à l'enfant peuvent m'intéresser. Déjà parce que mon entourage est composé en grande majorité de parents (que ce soit des membres de ma famille, mes anciens amis de lycée, mon propre père, mes grands-parents...) ou de wannabe parents. Je trouve intéressant de mesurer l'évolution de l'éducation à travers les générations, d'entendre différentes expériences, de déconstruire certaines certitudes parfois. Surtout quand on a grandi à une époque où les VEO étaient encore très banalisées, voire valorisées (même si c'était moins la norme chez moi que dans d'autres foyers), si bien qu'on les a intériorisées. Je côtoie parfois des enfants, notamment mon filleul (maintenant préado) qui passe au minimum une semaine par an chez moi. J'ai eu besoin de tips pour l'accueillir au mieux, ne pas trop le traumatiser (
), comprendre vaguement son fonctionnement/son rythme/ses besoins, et c'est encore le cas à mesure qu'il grandit.
Je crois que tous les témoignages que j'ai pu lire sur Rockie m'ont aussi permis de gagner un peu en "bienveillance" envers les enfants et leurs parents. De ne pas réduire les premiers à des usines à bave et à nuisances sonores ; et de moins juger les deuxièmes en mode "tu l'as voulu ton gamin, maintenant ne viens pas te plaindre que c'est difficile". Je dirais que ça m'a fait évoluer positivement. La parentalité en tant que telle et les enfants ne m'attendrissent pas/ne m'attirent pas, mais disons que j'ai l'impression de comprendre un peu mieux la complexité de ce que ça implique, autant au niveau individuel qu'à l'échelle de la société. Aussi, IRL j'ai un entourage essentiellement composé de cismecs, donc de pères, et lire des expériences de mères ou de personnes non-cis me fait voir les choses sous un angle différent. Là où je voyais maternité et féminisme comme complètement antinomiques, je comprends maintenant en quoi ça peut être, au contraire, très lié (et épineux).
En revanche, je suis beaucoup moins à l'aise avec tout l'aspect "physique" qui gravite autour de la maternité (grossesse, suivi médical, accouchement, allaitement, post-partum). Je les transpose trop à mon propre corps, ça m'a toujours paru impensable de porter un enfant et ça me ramène au fait que je pourrais pourtant techniquement. Je ne sais pas si c'est très clair, mais ça me "dégoûte" et j'avoue que j'esquive facilement ce sujet.
Mon frère, qui a 2 enfants en bas âge, me parle régulièrement parentalité. Il m'a déjà dit que, paradoxalement, il se sent plus en confiance pour aborder des sujets tels que l'éducation bienveillante avec moi (alors même que je suis CF et pas vraiment branchée CNV), ou le quotidien, qu'avec d'autres parents de sa connaissance. Apparemment, il aime bien le côté dépassionné de nos échanges, le fait qu'il y ait pas de "rivalités", de pression ou de "course à qui sera le meilleur parent".
En dehors de ça, j'ai dans ma sphère privée des professionnels qui travaillent avec des enfants/ados, et même si ce ne sont pas les mêmes choses qui se jouent, ça me permet également de mieux cerner ce qu'ils peuvent vivre au quotidien dans ce cadre.
En définitive, ce n'est pas parce qu'aucun être humain ne sortira de mon utérus que ce qui se fait en matière d'éducation m'indiffère. C'est un sujet très riche, et très enrichissant. Cela dit, je ne ressens pas vraiment d'injonction à la parentalité au quotidien, ma non-envie est très rarement remise en question ; c'est peut-être pour ça aussi que je n'ai pas besoin de m'éloigner de ces discussions à tout prix.