Pourquoi la parentalité est-elle vue comme un sujet chiant réservé aux gens qui ont des enfants ?

3 Mai 2021
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Merci pour cet article très intéressant. Oui la parentalité est bien plus politique qu'on ne peut le penser au premier abord.
J'ai la chance d'avoir des collègues intéressées (ce sont à 99%des femmes) par ces questions, ce qui donne lieu à de vrais échanges. Certaines de ces collègues sont de vrais soutiens dans ma maternité car me permettent d'avoir un autre éclairage, en tous les cas pas de jugement.
Et un jour j'ai même été surprise que l'une d'entre elle me demande mon avis sur une situation vécue par son neveu, alors qu'elle-même a deux grands enfants (la vingtaine) car "tu es sans doute plus au courant que moi de ce qui ce dit actuellement dans le monde des jeunes parents".
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21 Janvier 2015
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C'est très intéressant comme sujet!
Personnellement je n'ai pas d'enfant. Je suis passée de CF acharnée à " laissons faire le hasard" et la parentalité m'intéresse rien que parce que autour de moi il y a des enfants et des naissances.
Au grès de mes lectures ici et ailleurs je me suis fait une "petite idée de base" de la parentalité et de ses enjeux politiques et féministes.
J'adorerais en parler/débattre avec les mamans de mon entourage ( des cousines surtout dont les hommes sont pas DU TOUT investis dans leur rôle) MAIS dès que je commence elles me remballent d'un violent " qu'est ce que ça peut te foutre toi t'as pas de gosses!"
(Mais par contre que je joue la nounou dès que possible là bizarrement ça passe)
J'ai 2 collègues enceintes en ce moment et j'aimerais vraiment pouvoir être un "soutien " pour elles au sein de l'entreprise.
 
2 Juin 2021
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C'est clair que la maternité a donné un tout autre visage à mon féminisme, et l'éducation des enfants actuels est la base de la société de demain, c'est tellement important de s'y intéresser globalement.

J'ai une petite retenue sur la fin de l'article, la fameuse phrase "tu comprendras quand tu auras des gosses", personnellement je pense qu'on ne peut pas faire abstraction du fait qu'effectivement, y'a plein de choses que l'on ne peut comprendre QUE quand on a des enfants.
Je veux dire : oui c'est nécessaire que toute la population s'intéresse à "comment éduquer les enfants aujourd'hui pour favoriser une société plus égalitaire et écologique", selon moi le gouvernement devrait faire des campagnes de sensibilisation massives sur tout ce qui est parentalité bienveillante, développement de l'enfant, liberté d'explorer etc..
En même temps, si je n'avais pas d'enfant je ne pourrais pas imaginer tout ce qu'implique la responsabilité d'un enfant, le quotidien et donc les choses qui s'accumulent, ce que ça fait ressortir en soi (sa propre éducation mais aussi le fait que mon enfant je la protège mieux que je ne me suis jamais protégée moi par exemple)... Bref énormément de choses qui ne peuvent être pleinement comprises (je pense) que quand on a effectivement un enfant. Perso je suis allergique aux gens sans enfants qui me donnent des leçons d'éducation :cretin:
 
12 Octobre 2018
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J'ai l'impression que l'article passe entièrement à côté d'un point essentiel: parler de la parentalite à des gens qui ne sont pas parents, ça peut faire mal à ces gens, simplement.

De mon expérience de trentenaire, TELLEMENT de gens aimeraient des enfants mais n'en auront pas pour toutes sortes de raisons. Célibat, ruptures fin de trentaine, stérilité, maladies mentales, précarité et j'en passe. Donc c'est un sujet tout de même super SENSIBLE, en fait et personnellement, je trouve ça deprimant quand on a pas d'enfant de le voir de plus en plus sur Madmoizelle même si je comprends, évidemment. Et même les gens childfree et non childless sont dans mon entourage aussi parfois déprimés quand on parle beaucoup de parentalité car finalement, ils doivent accepter que leur choix est à contre-courant, et les exclut de toutes sortes de choses.

De plus, j'ai déjà entendu au moins dix fois des nouvelles mamans dire qu'il n'y a "pas d'amour semblable et aussi beau". La violence de ce genre de propos me dépasse et pourtant ce n'est pas rare. Moi perso, c'est pas que la maternité je trouve ça chiant, c'est juste que je préfère pas trop y penser. Comme beaucoup de mes amies trentenaires célibataires, je ne sais pas de quoi mon avenir sera fait, c'est la grande incertitude! Alors par contre parler d'un enfant en particulier de mon entourage m'intéresse plus, ou même des enfants en général mais pas de la maternité avec un grand M.

Je trouve ça plus sympa en fait quand les parents lance plutot des sujets où tout le monde peut réagir car tout le monde a été enfant et presue tout le monde a eu des parents Je m'intéresse personnellement aussi à l'éducation bien sûr, parce que je suis prof pour des ados de 14-15 ans et ça me passionne!

Mais je veux dire n'oublions pas que c'est un sujet qui,surtout à l'approche des 40 ans, peut être très sensible.... donc parfois peut-être que les gens qui ont l'air de trouver le sujet chiants le trouve juste....stressant?
 
Dernière édition :
18 Septembre 2013
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Paris
@Fille du Feu Je suis d'accord et pas d'accord avec toi.
J'ai toujours adoré les questions d'éducations et de parentalité. J'ai lu milles livres sur le sujet et j'aime beaucoup en discuter avec les gens (qui ont ou non des enfants). Et clairement, l'argument "Je sais mieux que toi car j'ai des enfants et toi non" me sort par les yeux...
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Du coup je dirais plutôt que les grandes leçons d'éducation, peut importe la personne dont elle vient (parent ou pas) me gave quand c'est placé en MOI je sais mieux que toi. Mais la discussion est intéressante avec tout le monde (pour moi), parents ou pas parents. Et l'absence d'enfants n'empechait pas d'avoir une opinion sur le sujet.

En tout cas merci @Clémence Boyer pour cette article car c'est effectivement des discussions que je trouve passionnante et qu'il est difficile d'avoir dans la vraie vie je trouve.
 
2 Juin 2021
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Du coup je dirais plutôt que les grandes leçons d'éducation, peut importe la personne dont elle vient (parent ou pas) me gave quand c'est placé en MOI je sais mieux que toi.
Oui c'est surtout de ça dont je parlais, et effectivement ça peut venir de parents ou non.

Y'a aussi du fait que le fait de devenir mère m'a fait tellement travaillé mon développement personnel, analysé ma propre éducation etc, pour moi il a fallu un enfant pour me mettre face à tout ça. J'imagine que pour plein de gens sans enfants, ce sont d'autres choses qui permettent ce type de travail..

@Juda Rtichaut ben "on" les place nulle part en fait, tu les places où tu veux et moi de même :) je pense qu'on ne peut pas nier qu'avoir des enfants et travailler avec des enfants n'a rien à voir (on peut adorer l'un et pas l'autre et ce dans les deux sens). Et donc les uns et les autres font face à des défis différents, ont une expérience des enfants différente qui peut être partagée.. comme dit didinebdx, le vrai souci en fait c'est les gens qui t'expliquent comment tu dois faire car eux ils ont tout compris. Dans ma vie j'ai souvent été face à des gens sans enfants qui remettaient en cause ma façon d'éduquer (façon d'éduquer issue de lectures, réflexions, approfondissement etc) tandis que les parents autour de moi étaient plutôt dans une démarche d'aide et de soutien, et de partage de "ce qui marche pour eux m'enfin je sais pas si toi ça va le faire avec ton gosse"
 
7 Juillet 2015
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@Fille du Feu pour compléter @didinebdx , je rajouterais aussi: Et les personnes (sans enfants) dont l'éducation est le métier: on les place ou ?
Je me pose la même question. Je ne veut pas d'enfant, mais j'ai fait des études en lien avec même une formation complémentaire. Je bosse auprès d'enfants, je fais du soutien à la parentalité. Mais selon les gens comme j'ai pas d'enfant je n'ai pas le droit d'ouvrir ma bouche sur le sujet... Alors que j'ai eu des cours de psychologie de l'enfant par exemple , qui pourraient aider des parents, parce que c'est pas des choses qui se devinent.
 

KtyKonéko

adulte à temps partiel & autrice de fanfiction
22 Septembre 2014
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Vulcain... nan, je plaisante. Vénus
www.fanfiction.net
nous avons toustes été enfant,
nous gardons souvenirs de l'éducation que nous ont/a donné notre/nos parent(s),
ce qu'iels ont fait de bien, ce qu'iels ont raté...
ce qui nous rend toustes légitimes pour donner des avis, pour avoir des opinions

moi, j'ai fait de mon mieux avec mon fils, avec les bagages que la vie m'a donnés
mais ce qui a marché pour lui, n'aurait sans doute pas fonctionné avec un autre enfant
Je trouve toujours intéressant d'échanger des points de vue avec les autres, qu'iels aient des enfants ou pas

en fait, le "vrai" problème, ce qui m'insupporte le plus, ce sont les conseils non sollicités des "moi-je-sais-tout-mieux-que-toi" et des "moi-expert-en-tout"
(et c'est valable dans tous les domaines de la vie)
 
3 Juin 2021
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Les échanges autour de l'éducation et de la relation à l'enfant peuvent m'intéresser. Déjà parce que mon entourage est composé en grande majorité de parents (que ce soit des membres de ma famille, mes anciens amis de lycée, mon propre père, mes grands-parents...) ou de wannabe parents. Je trouve intéressant de mesurer l'évolution de l'éducation à travers les générations, d'entendre différentes expériences, de déconstruire certaines certitudes parfois. Surtout quand on a grandi à une époque où les VEO étaient encore très banalisées, voire valorisées (même si c'était moins la norme chez moi que dans d'autres foyers), si bien qu'on les a intériorisées. Je côtoie parfois des enfants, notamment mon filleul (maintenant préado) qui passe au minimum une semaine par an chez moi. J'ai eu besoin de tips pour l'accueillir au mieux, ne pas trop le traumatiser ( :lol: ), comprendre vaguement son fonctionnement/son rythme/ses besoins, et c'est encore le cas à mesure qu'il grandit.

Je crois que tous les témoignages que j'ai pu lire sur Rockie m'ont aussi permis de gagner un peu en "bienveillance" envers les enfants et leurs parents. De ne pas réduire les premiers à des usines à bave et à nuisances sonores ; et de moins juger les deuxièmes en mode "tu l'as voulu ton gamin, maintenant ne viens pas te plaindre que c'est difficile". Je dirais que ça m'a fait évoluer positivement. La parentalité en tant que telle et les enfants ne m'attendrissent pas/ne m'attirent pas, mais disons que j'ai l'impression de comprendre un peu mieux la complexité de ce que ça implique, autant au niveau individuel qu'à l'échelle de la société. Aussi, IRL j'ai un entourage essentiellement composé de cismecs, donc de pères, et lire des expériences de mères ou de personnes non-cis me fait voir les choses sous un angle différent. Là où je voyais maternité et féminisme comme complètement antinomiques, je comprends maintenant en quoi ça peut être, au contraire, très lié (et épineux).

En revanche, je suis beaucoup moins à l'aise avec tout l'aspect "physique" qui gravite autour de la maternité (grossesse, suivi médical, accouchement, allaitement, post-partum). Je les transpose trop à mon propre corps, ça m'a toujours paru impensable de porter un enfant et ça me ramène au fait que je pourrais pourtant techniquement. Je ne sais pas si c'est très clair, mais ça me "dégoûte" et j'avoue que j'esquive facilement ce sujet.

Mon frère, qui a 2 enfants en bas âge, me parle régulièrement parentalité. Il m'a déjà dit que, paradoxalement, il se sent plus en confiance pour aborder des sujets tels que l'éducation bienveillante avec moi (alors même que je suis CF et pas vraiment branchée CNV), ou le quotidien, qu'avec d'autres parents de sa connaissance. Apparemment, il aime bien le côté dépassionné de nos échanges, le fait qu'il y ait pas de "rivalités", de pression ou de "course à qui sera le meilleur parent".
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En dehors de ça, j'ai dans ma sphère privée des professionnels qui travaillent avec des enfants/ados, et même si ce ne sont pas les mêmes choses qui se jouent, ça me permet également de mieux cerner ce qu'ils peuvent vivre au quotidien dans ce cadre.

En définitive, ce n'est pas parce qu'aucun être humain ne sortira de mon utérus que ce qui se fait en matière d'éducation m'indiffère. C'est un sujet très riche, et très enrichissant. Cela dit, je ne ressens pas vraiment d'injonction à la parentalité au quotidien, ma non-envie est très rarement remise en question ; c'est peut-être pour ça aussi que je n'ai pas besoin de m'éloigner de ces discussions à tout prix.
 

KtyKonéko

adulte à temps partiel & autrice de fanfiction
22 Septembre 2014
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ah, ce fameux concours du "meilleur parent"
et surtout de la maman la plus parfaite
qu'est ce que cela a pu me faire de mal, moi qui manquait totalement de confiance en moi !
 
17 Mai 2021
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Alsace
Personnellement, j'évite de parler parentalité en société parce que c'est un sujet intime sur lequel beaucoup de personnes dont c'est le quotidien sont vulnérables. Les mères et les pères.

La théorie, c'est bien, c'est réfléchi, c'est idéal, mais dans la réalité, c'est différent. J'ai eu l'occasion de parler parentalité dans un cadre plus intime et plus en adéquation avec le sujet. Les mamans et les papas que j'ai croisés doutaient beaucoup, comme décrit en début d'article. Le sujet de la disponibilité permanente quand ils sont touts petits (attente active épuisante) a été un chemin de croix pour un certain nombre d'entre eux. La question de la violence et les jugements malvenus qui s'insinuent sans avoir le contexte sont dévastateurs aussi (les enfants dans leur développement passent par une phase où ils testent : la force de leurs parents, la patience, la résistance à la douleur... et chacun choisit d'y répondre selon son jugement et doit pouvoir le faire sans celui des autres).

Plus généralement, j'ai un problème avec la politisation de la parentalité, on a de véritables "courants" de parentalités avec des communautés qui se surveillent plus qu'elles ne se soutiennent. Je considère ça comme une violation de la vie familiale et intime des gens (des comportements qu'on retrouve dans certaines familles très classiques soit dit en passant). Je constate avec effroi que le développement de l'enfant a été décrété et encadré (je rappelle que les enfants, c'est vivant, et que chacun est unique...).
J'ai connaissance d'un enfant de moins de 5 ans, affectueux, doué en dessin, coordonné, mais qui ne parle que très peu et.... qui est socialement suspecté d'autisme, rien de moins. Les parents sont sous-pression et ils l'emmènent donc chez un orthophoniste, un pédopsy, une psychologue. Et tout ça, en plus de l'école où la maîtresse, ayant décrété qu'il était autiste, ne s'occupe plus du tout de lui et l'isole.
Il y a le spectre permanent du "mauvais comportement du parent" qui aurait de terribles conséquences sur l'enfant plus tard. Beaucoup d'enfants ayant reçus une éducation très approximative s'en sont quand même sortis... Edouard Louis par exemple. Il y a également des menaces étatiques qui sont clairement en trop, avec de potentielles poursuites et retraits de garde qui planent si jamais l'administration suspecte "une maltraitance": une éducation à domicile, un choix de ne pas faire le vaccin hexavalent et de préférer un trivalent... (la maman concernée s'est vu gratifiée d'un "la mère refuse de vacciner" inscrit au carnet de santé de sa fille).

Je trouve par ailleurs qu'il y a un paradoxe intéressant entre le nombre d'aspirants parents et le nombre de personnes qui s'investissent réellement dans l'éducation des moins de 18 ans (depuis 0). En témoigne, le nombre d'enfants qui passent tout leur temps dans des structures collectives ou seuls à la maison, les rappels vaccins de l'adolescence qui ne sont presque jamais faits... La difficulté de trouver des interlocuteurs sains pour parler parentalité y est je pense très liée. Sans soutien, on finit par baisser les bras. Et c'est humain.
Bon courage à tous ceux et celles qui s'y investissent !
 

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