Je partage la remarque de
@haleyo. Le titre est issu d'une citation d'une personne qui s'inquiète du vaccin et dit : "
j'ai l'impression qu'encore une fois, on ne nous prend pas au sérieux". C'est très différent. L'article parle d'études lancées sur le sujet, alors oui ça prend du temps, cependant c'est engagé, j'en tire donc plutôt la conclusion que le sujet est pris au sérieux. Après, reste à savoir ce que désigne le "nous" - les femmes souffrant d'endométriose comme groupe social ? les patientes individuellement ?
Le glissement du sujet de l'article vers l'absence historique de prise en compte des femmes dans la recherche médicale est intéressant. Toutefois, on voit justement que ce cas précis ne s'inscrit pas dans cette lignée, puisqu'il y a investissement de moyens (peut-être pas à la bonne hauteur, je n'en sais rien) sur une recherche appropriée. Mettre cette incurie en lien direct avec le vaccin contre le covid me semble un peu tendancieux au regard du climat actuel, même si je me doute que ce n'était absolument pas l'intention de l'autrice !
Enfin, de la même manière, j'ai l'impression que beaucoup de griefs exprimés (à juste titre) par les patientes interrogées sont en réalité à l'encontre de personnes du corps médical qui n'ont sans doute effectivement pas fait grand chose pour qu'elles se sentent prises au sérieux. Je ne suis pas sûre que ce soit une spécificité 1) liée aux
femmes dans le cadre de la vaccination (la stratégie en France ayant été d'inciter par des moyens indirects plutôt que d'éduquer, les doutes et craintes sont quasi systématiquement moqués), ni 2) au
vaccin contre le covid dans le cadre du rapport de la médecine aux femmes (comme l'article l'explique très bien). Dans un cas comme dans l'autre, je vois plutôt un problème de considération du patient ou de la patiente par un certain nombre (dont je ne saurais absolument pas préjuger qu'il est majoritaire) d'individus du corps médical, lié peut-être à un manque de prise en compte du sujet dans la formation (quelques potes médecins m'en ont spontanément parlé) et surtout (aussi cause du premier) d'un manque de moyens mis dans la santé publique, ce qui donne des internes sous pression, en manque de sommeil, forcé(e)s pour la plupart de modifier leur rapport à l'être humain en demande de soins, rapport qui peut s'installer durablement (même si ce n'est heureusement pas systématique). Et j'ai l'impression que c'est plutôt là-dessus qu'il faudrait insister.