Le Strass ne représente pas les prostituées, il n'y a que 300 membres.
Laissons les chiffres parler pour mettre ce chiffre en perspective (
@Budgies je copie tes messages et liens du
topic abolitionniste, j'espère que ça ne t'embête pas)
"Quelques chiffres sur le sujet, en France et à l'étranger sur le
site du Haut Conseil à l'Egalité :
En France, 93% des personnes prostituées sont étrangères, et plus de la moitié d'entre elles ont des troubles psy (entre autres, stress post-traumatique).
Dans le monde, en moyenne, les prostituées ont commencé à 13 ou 14ans, elles ont un plus fort taux de mortalité que la normale dans leur pays et plus de la moitié souffre de troubles psychosomatiques sévères.
Cette
étude menée dans 9 pays en 2003 montrait, entre autres, que :
- 71% des personnes prostituées interrogées ont été agressées physiquement lorsqu'elles se prostituaient,
-
89% d'entre elles voulaient arrêter la prostitution mais n'avaient pas d'autre moyen de subsistance,
- 68% avaient des symptômes de stress post-traumatique.
Une vidéo porno sur 8 fait référence à de la violence sexuelle (et ce en dehors de la catégorie BDSM), parmi ces vidéos violentes, 8,5% mettent en scène des adolescentes.
Je remets également le lien de
l'enquête récente du Monde sur l'industrie française du porno qui a notamment été pas mal diffusée sur Madmoizelle. Et puis deux articles de Slate qui parlent de cette même industrie
en France et
en Californie .
En consultant une vidéo porno, nous n'avons aucune idée de si la personne a consenti aux sexuels effectués, à être filmée, à ce que la vidéo soit diffusée largement...et si elle y a consenti à l'époque du tournage, est-ce qu'elle est toujours d'accord pour que, parfois des années plus tard, la vidéo soit encore accessible à n'importe qui et continue de rapporter de l'argent à des plateformes ?
A l'air libre, l'émission de Médiapart a traité de l'industrie pornographique ce soir :
L'émission commence à 2min40.
Les avocats présents sur le plateau accompagnent leurs clientes dans un dépôt de plainte pour incitation à la haine raciste et sexiste et dans un combat pour faire retirer les vidéos de ces victimes de plateformes en ligne.
Je vous retranscris une déclaration de l'avocate que j'ai trouvée forte :
Edit. : Et une seconde :
Ce n'est, je crois, pas une question que l'on a pu aborder encore sur ce sujet, bien que l'on ait évoqué la part importante de femmes étrangères parmi les prostituées et la vulnérabilité des migrantes au trafic d'êtres humains, mais, en dehors de la misogynie évidente inhérente au système prostitutionnel et à l'industrie pornographique, le racisme est également un point important.
A la violence misogyne s'ajoute une violence raciste décomplexée, des velléités d'humiliation et de déshumanisation des personnes racisées notamment dans les termes utilisés pour les décrire dans les vidéos et textes pornographiques et dans les situations dans lesquelles elles sont mises en scène. Il y a une claire influence des mentalités colonialistes, que ce soit dans l'histoire de la prostitution, dans le tourisme sexuel actuel et dans l'imaginaire pornographique et érotique. "
Fin de citation
La situation des prostituées pendant le confinement était tragique mais se mettre la tête sous l'édredon en parlant de "travail" du sexe et penser qu'en mettant encore plus les prostituées sous la coupe du capitalisme, les choses vont s'arranger, c'est totalement faux.
Il faut leur donner les moyens de quitter la prostitution si elles le désirent et elles le désirent à 89%.
Plus d'informations sont disponibles sur le premier post du topic "Féminisme abolitionniste et réflexions sur le coût caché du sexe tarifé" , ainsi qu'au fil du sujet.
Édit: dans la citation, on parle aussi de la pornographie car ça fait partie du sexe tarifé.
Il est beau le travail du sexe, je ne vois même pas comment on peut prétendre que la violence vient de la pénalisation des clients. Tout soit disant "travail" du sexe s'appuie sur des violences sexuelles faites aux femmes, toujours.