Merci les filles, contente que ça vous plaise.
Pour ce qui est de l'UE Copenhague, ils sont déjà en action, même si on en parle pas :wink:. Tous les diplomates en poste en Russie et en Géorgie travaillent à un cessez-le-feu, et les Ministres des Affaires étrangères devraient se réunir de façon formelle en début de semaine prochaine.
En réalité, pour la Géorgie, c'est l'
OSCE qui est encore plus concernée. C'est une organisation qui a été précisément créée pour répondre aux défis de toute nature posés par la transition post-communiste ("politico-militaire" : conflits, démocratisation, désarmement, etc. ; "économique et environnemental" ; "dimension humaine" : respect des minorités, respect des droits de l'Homme...) Il y a une mission de l'OSCE en Géorgie depuis 1992, c'est-à-dire depuis le premier conflit géorgien. Les représentations de l'UE et des Etats-membres travaillent donc très étroitement avec cette mission en Géorgie, et encore plus depuis le début des hostilités.
En revanche, les "moyens de pression" de l'UE sur la Russie sont faibles : la Russie n'est pas membre de l'UE, donc les mesures de rétorsion sont quasi-inexistantes, la Commission par exemple n'a aucun moyen de "punir" la Russie.
Ensuite, l'action au sein de l'ONU est très difficile puisque la Russie est membre permanente du Conseil de Sécurité et qu'elle a, de ce fait, un droit de veto sur toutes les décisions du Consei. C'est évident que jamais elle ne votera une résolution la condamnant !
En outre, le précédent du Kosovo place l'UE dans une position délicate : la plupart des Etats membres a soutenu l'indépendance du Kosovo il y a moins de 6 mois, et maintenant, ils plaident faveur de l'intégrité territoriale de la Géorgie. C'est facile pour la Russie de placer l'UE devant ses contradictions maintenant.
Enfin, certains Etats membres, surtout les "nouveaux Etats membres" comme la Pologne, ont une relation difficile avec la Russie, et sont très dépendants des ressources énergétiques russes. Or la Russie a déjà montré à plusieurs reprises qu'elle n'avait aucun scrupule à utiliser son gaz comme moyen de pression. "Vous n'êtes pas gentils avec nous, ok, pas de problème, on garde notre gaz". S'ils ferment les robinets, certains Etats membres seront dans une position très délicate. Même dans cette situation, la Russie a plus de moyens de pression que l'Europe...
Pour finir, l'UE est une grande puissance économique, mais pas du tout militaire : elle n'a aucun moyen d'action propre. Il n'existe pas d'armée européenne qui pourrait intervenir en quelques jours. Il faut que les Etats membres décident individuellement de leur participation. Et je ne pense pas qu'il y ait beaucoup d'Etats membres prêts à envoyer leurs soldats se faire tuer pour l'Ossétie du Sud...