Tu veux 800 mots, poulette ? Tu les auras
« Comment tordre le cou au sentiment d?infériorité » (waouh, je suis aussi émue qu?à la découverte du sujet du bac)
- Aucune Marion ne se sent Marion. Les filles sont des êtres complexes (et tu es bien placée pour le savoir puisque tu en es une) pour qui il y a toujours un truc qui va pas, même quand elle fait de la brasse dans un univers idyllique.
Un problème, un manque, une tristesse, une solitude, une névrose (etc etc).
Quand tu approches la Marion, le sentiment de «Je suis moche près d?elle » s?efface très rapidement en devenant sa copine. Ça serait un peu simpliste de la considérer éternellement comme une jolie môme intelligente de surcroît, point à la ligne. Faut peut-être être un peu moins superficielle et plutôt te poser la question de ce que tu peux lui apporter de bien, toi et personne d?autre parce que tu es tout aussi unique.
- Quand je suis avec une copine « Marion » et que je la trouve hallucinante de beauté et de personnalité, je ne suis pas entrain de me dire : « oh la pute sa race, elle est trop belle et en plus elle a oublié d?être conne, la grosse salope. »
Nan je me dis « wow qu?elle est belle/intelligente/drôle ma potesse ».
Et là : sentiment de tendresse accru. J?aime regarder mes potes rire et les trouver parfaites, j?ai envie qu?elles soient aimées par chaque personne qui les rencontrent et estimées à la valeur que je leur vois.
Note : si elle te fait sentir de façon désagréable qu?elle est largement mieux que toi ben? C?est une imbécile finie, et la bêtise n?a jamais été bien portée par qui ce soit, bombe ou pas.
- Le sentiment de jalousie peut être un bon moteur. Quand la comparaison fait mal, c?est que ça révèle des frustrations qui ne s?expriment pas toujours clairement par d?autres biais.
On peut vite se convaincre qu?on est satisfaite d?une situation alors qu?on ne l?est pas.
Je crois que nos jalousies nous disent qui on est, plus que qui est l?autre en vérité.
Dans le cas des études, le sentiment de jalousie est un excellent révélateur, comme en chimie, ça change de couleur d?un coup et ça veut tout dire. Quand ma meilleure amie s?est mise à tout défoncer dans des études qui me plaisaient mais que je n?avais pas osé tenter, j?ai ressenti de la jalousie et j?ai effectué un virage brusque pour ne pas finir aigrie à 20 ans.
- Franchement, la perfection, y?a rien de plus con comme concept. En tout cas, inintéressant au possible. La fille parfaite n?existe pas et bien heureusement, elle serait inhumaine. En tout cas ne ferait aucun effet à personne. Je ne suis pas très à l?aise avec ces idéaux un peu trop stricts à mon goût, qui oublient les spécificités de l?humain et qui nous poussent à toutes nous calquer sur des modèles censés incarner la perfection? On ne sait même pas d?après quoi? ça me fait penser à une société un peu fascisante sur les bords.
- La beauté aussi, il serait bon de rappeler que c?est une émotion subjective. Pour avoir aimé très fort une fille en particulier parce que c?était elle, et personne d?autre, elle et ses défauts, je peux dire à quel point le fossé entre fille idéale et fille réelle qui te kidnappe le c?ur est énorme. Elle n?était pas la fille sur qui on se retourne dans la rue, ni toute mince ni adorable petit minois de magazine. Et pourtant avec tout son charisme, et sa personnalité imparfaite mais carrément unique, elle était certainement la plus belle fille que j?aie jamais rencontrée.
Il est certain que quelques personnes de mon entourage n?ont jamais saisi le sentiment d?absolu qu?elle provoquait chez moi, et l?adoration que j?avais de sa gueule imparfaite. Mais je m?en fous. Je leur laisse avec plaisir leurs filles à mensurations idéales, leur nombre d?or, et leurs ratios de réussite calculée selon divers paramètres qui me sont superbement indifférents.