Mmmh, quand j'ai vu qu'un article sur l'Irlande avait été publié, je me suis dit "Saperlipopette, pourquoi n'ai-je pas pensé à en envoyer un moi même ?"
En effet, je suis une "visiting student" à Trinity College Dublin depuis septembre, mais mon histoire d'amour avec ce pays a commencé il y a déjà plusieurs années.
Et je dois dire que cet article me déçois un peu. Bien sûr, chaque expérience est différente, mais ce récit ne représente même pas à moitié combien mon expérience à moi est extraordinaire.
Tout d'abord, il n'y a pas qu'un accent irlandais mais une multitude. Et si celui de Cork est effectivement un des plus compliqués à saisir, celui du Sud de Dublin par exemple me parait être un des accents anglais (et pas seulement d'Irlande) les plus compréhensibles.
Ensuite, j'aurais encore rajouté quelques expressions idiomatiques comme "deadly" = génial/fantastique, "banter" = le fun, "bang on" = correcte, "cheers" = merci... et corrigé "crack" qui s'écrit en fait "craic" puisque c'est un mot irlandais. D'ailleurs, j'aurais aussi probablement parlé un peu de cette langue, qu'on voit partout sur tous les panneaux mais que peu d'irlandais parlent vraiment couramment à part dans les gaeltacht, ces régions où on ne parle pas du tout anglais.
Je ne suis pas non plus tout à fait d'accord avec le fait qu'il serait difficile de tisser de vraies relations avec les irlandais. Ces trois dernières années, j'ai eu la chance de faire de nouvelles rencontres à chaque fois que j'ai mis les pieds en terre celtique, et certains de ces irlandais font désormais partie du cercle très fermé de mes meilleurs amis. Je reconnais tout de même qu'il est plus difficile de les cerner parce qu'ils ont tendance à ne pas dévoiler leurs sentiments et sont plutôt prudents quant à leurs opinions. Mais avec un peu de temps, on apprend à lire entre les lignes.
Personnellement, je n'ai jamais eu de problème en "payant à la française" dans les pubs. Tout mes amis (irlandais ou non) font de même. Bien sûr, il arrive qu'on boive dans les verres des autres, mais chacun se paye sa propre pint au départ. J'irai même plus loin, lors d'une "house party" (une soirée chez quelqu'un plutôt que de sortir), chacun ramène sa propre boisson. On ne pose pas tout sur une table pour que tout le monde partage comme en France.
Mais il y a aussi pas mal de choses que j'ai apprécié dans cet article hein, je ne cherche pas à le démonter, je considère simplement qu'il manquait deux ou trois trucs. J'ai beaucoup aimé les petites adresses (que j'utiliserai probablement quand ma Môman viendra me voir pour qu'on visite un peu du pays), et la façon dont le caractère jovial et accueillant des irlandais est si bien dépeint. C'est l'un des seul clichés qui soit véritablement véridique (et non, désolée, il n'y a pas autant de roux que ce qu'on vous a dit, et il ne pleut pas bien plus en Irlande que dans le nord-est de la France d'où je viens).