Je vois que la BBC a relayé l'information aussi !
Le nombre d'abonnés est à plus de 66 000 maintenant. J'avais beau me douter que les témoignages afflueraient, il n'en reste pas moins que ça reste effarant. Sans compter toutes ces voix qui restent encore silencieuses malgré l'incitation.
C'est dingue cette banalisation. Quand on voit le nombre de témoignages on se demande où sont tous ces mecs (je dis mecs car c'est le cas la plupart du temps pour le harcèlement de rue ). C'est comme pour le viol, on ne peut plus se contenter de penser au sinistre inconnu dans la rue, de même qu'ici on ne peut plus tout faire reposer sur les méchantes racailles ou les ouvriers dans la rue, ce qu'on m'a sorti à chaque fois que j'essayais d'apporter un témoignage.
Pourquoi est-ce qu'on en arrive à considérer ça comme normal, pourquoi se résigne-t-on ainsi? Je sais que ce n'est qu'une des conséquences de notre (non?) éducation et de la structure de rapports humains aujourd'hui, mais fuck quoi.
Il y a la peur, les tentatives de communication (essayer d'en parler), laquelle échoue le plus souvent : la parole est minimisée, moquée par des hommes comme par des femmes, de manière différente (tu exagères, tu affabules, il te faut pas grand chose, tu devrais être flattée, t'as vu tes fringues, j'en passe et des meilleures.) Alors on oublie, notre parole est d'autant plus invisible que notre corps est exposé. On se dit qu'il y a plus grave, on reprend les mots et les termes de l'entourage pour se faire une raison, même quand ça se répète. Jusqu'au jour où...