neelye;4213306 a dit :
C'est pas directement en rapport avec le sujet de l'article ("hate-reading", je suis contente d'avoir rejoint une nouvelle communauté youhou) mais plus pour revenir sur deux points abordés : même si je désapprouve les propos -du moins tels qu'ils sont exposés ici, je n'ai pas été lire l'intégralité du papier- de cette journaliste, je ne suis pas tout à fait d'accord non plus avec le fait de dire que l'"artiste" n'a rien à voir avec l'éducation des enfants ; évidemment que les parents sont responsables de leurs gosses, n'empêche qu'à ce jour un parent ne peut pas contrôler tout ce que regarde son enfant, et c'est assez facile de dire "je vis ma vie comme je l'entend et je l'expose comme tout un chacun" , c'est faux, du moins en partie, parce qu'en tant qu'"artiste" (et je ne parle pas forcément de Rihanna mais pas non plus du peintre amateur qui fait de l'aquarelle sur le rivage) on vise un public, et donc soumis à une image publique. De là que Rihanna publie des photos d'elle à poil sur son Twitter ok c'est sa vie cool, mais quand elle s'illustre en combi SM dans un clip sachant pertinemment qui devrait (et non pas qui pourrait) regarder ces images c'est une autre affaire. Et en parlant de combi SM j'amène mon deuxième point : OK OK le slut-shaming c'est mal, mais faudrait pas voir à tomber dans le raisonnement inverse ! Oui une fille est libre de s'habiller comme elle le veut, libre de se donner un style sexy-rock&string si c'est ce qu'elle aime sans se sentir coupable, mais pas trop en fait. Les violeurs ne sont pas des policiers du style, mais juste un fait : ils existent, et d'ailleurs ils peuvent s'attaquer à n'importe qui, de la nonne à la putain. Seulement ils auront plus tendance à s'attaquer à ce qui les excite, et donc aux filles qui ont un comportement suggestif. A partir de là est il vraiment bon de vouloir acquiescer à celles qui se dénudent sous couvert de "vas y ma biche, tu es une femme libre" ? Je ne défend pas que les femmes devraient toutes galoper en burka, mais je pense quand même qu'elles doivent savoir faire preuve de prudence, et donc dans ce cas de pudeur. Si une femme se fait violer ce n'est bien sûr pas de sa faute, mais elle peut diminuer les risques en évitant d'être trop provocante, comme avec les chiens méchants : si tout le monde était averti et qu'ils avaient tous une muselière ce serait très bien, mais en attendant mieux vaut ne pas trop approcher sa main. Voilà ce n'est que mon avis, et je l'écris parce que je trouve limite inquiétant de voir que certains articles, pour se donner bonne conscience, en viendraient presque à encourager une attitude "slut" qui, malgré la liberté de chacun, ne peut pas être recommandable.
Pour ce qui est du "risque" vestimentaire, je prends mon cas en exemple parce que c'est le mien et que je peux le faire sans trop m'aventurer sur un terrain glissant, mais sache que je suis loin, trèèèèèèèèèès loin d'être la seule : le jour où j'ai été victime d'une tentative de viol, j'étais en jean, bottes motardes, long pull à col roulé qui cachait mes fesses, grosse veste en cuir, cheveux attachés, pas sexy pour un sou, pas "provocante" non plus. Et les soirs où je suis sortie habillée comme une gogo danceuse, il ne m'est encore jamais rien arrivé. Preuve que ça ne veut finalement pas dire grand chose - on ne peut pas vraiment parler de statistiques dans ce domaine, il y a malheureusement tellement de viols et d'agressions différents qu'on ne peut pas réellement identifier le facteur qui a causé tout ça (ah, attends, si en fait : c'est le violeur).
Et je n'ai pas vraiment envie de vivre dans un monde où c'est à moi de faire attention à mon comportement pour ne pas froisser la sensibilité des malades qui rôdent dans les ruelles sombres. Mais ça, c'est mon choix, et j'aimerais qu'il soit respecté, comme on respecte le choix inverse.
Après, je comprends tout à fait ton raisonnement, mais je ne pense pas que la solution soit dans la "fuite" - si tu choisis de ne pas t'afficher par peur qu'il t'arrive quelque chose, je le comprends et mieux encore, je le respecte totalement. Ce qui m'embête, c'est de vouloir imposer ces restrictions à toutes les femmes et de leur agiter un doigt accusateur sous le nez si effectivement il leur arrive quelque chose. Quel que soit le cas de figure, et on ne se lassera jamais de le répéter, ce ne sera jamais, jamais, jamais, jaaaamaaaais la faute de la "victime".
Je n'encourage aucun comportement, ce que j'encourage volontiers, c'est la prise de contrôle de son propre corps, de son image. Je ne dirai jamais à une fille de sortir en string pailleté dans la rue en se frottant à tous les poteaux comme à des barres de pole dance - mais si certaines ont envie de le faire, qu'elles se fassent plaisir. Si ça me gêne, c'est mon problème. Si il leur arrive quelque chose, c'est le problème de leur agresseur. Si une femme préfère se couvrir de la tête aux pieds et éviter les vêtements trop courts, c'est son choix également, et ça ne me regarde pas. C'est ça, dont je parle, le choix. Je ne place pas un comportement au-dessus de l'autre, je me dis juste que ce serait cool si toutes les variantes pouvaient coexister tranquillement sans qu'on remette en cause l'existence d'un penchant ou d'un autre dès qu'on parle de libération.
J'espère que c'est un peu plus clair comme ça
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