Justine, je lis toujours tous tes articles avec grand intérêt et j'y vois toujours de belles perspectives, mais ici l'étude se cantonne à édicter des topoï.
Néanmoins, et j'ai une certaine aversion à dire cela,dans ces clichés, il est indéniable qu'il y a une part, (minime), de vrai.
Toutefois, plutôt que de décomposer l'évolution des goûts musicaux sur un temps long et donc suivant l'âge, j'aurais plutôt tendance à rester sur un temps plus court. Ce qui nous amènerait à parler plutôt de périodes psychologiques.
Je ne pense pas qu'il soit inconciliable, qu'à, par exemple, 20 ans, on recherche dans la musique et la volonté d'intensité, et la recherche d'acceptation, et celle de la sophistication.
Ce que je veux dire par là, c'est qu'il n'y a pas réellement de barrières temporelles, et qu'à 15 ans, on peut très bien adopter une position d'esthète eu égard à la musique.
Moi par exemple, depuis mon adolescence, j'écoute du jazz et du blues, mais cela ne veut pas dire que j'étais vieille avant l'âge.
A 24 ans, maintenant, j'écoute encore ce genre de musique mais je ne suis pas insensible au reste: trip-hop, rap, électro, rock indé, pop parfois etc.
Cela ne fait pas de moi un alien musical, je ne me considère pas comme ayant des goûts hétéroclites et faisant des infidélités à tel ou tel genre musical. C'est un tout cohérent, par rapport à ma personnalité. Les goûts musicaux, je pense, se forgent selon des affinités humaines, certainement et surtout des états sensoriels.
La musique est quelque chose de très intime, selon moi, elle est en quelque sorte un reflet à notre âme et une catharsis. C'est pourquoi la lecture de cette étude me chiffonne un peu car elle semble rester superficielle et ne s'attarder qu'à l'environnement directement perceptible, celui des interactions humaines, du monde social. Cette étude oublie que la musique a aussi un rôle de médiateur entre le moi et le moi profond. Un pouvoir d'introspection en quelque sorte.