A la lecture de l'article, je viens de pleurer toute seule dans mon salon, comme la jeune fille que j'étais qui a été blessée...
Comme toi, j'étais avec un jeune homme dans une relation toxique. J'avais 16 ans et lui 19. Ma première fois, je lui avais dit non, mais ça n'a servi à rien. Je me suis retrouvée à regarder le plafond et à me dire "tiens, je suis plus vierge", puis à courir à la pharmacie pour prendre la pilule du lendemain avant de retrouver ma mère et ma soeur pour aller à mon cours de solfège.
Après, on a eu souvent des relations sexuelles, aujourd'hui je me demande est-ce que j'y prenais vraiment du plaisir ? Ou est-ce que je me suis persuadée que j'en prenais pour dédramatiser ce qui m'arrivait ?
Bref, ça a duré 6 mois comme ça, et puis un jour, avant de partir pour l'épreuve anticipée de maths, j'ai fais un test de grossesse qui s'est révélé être positif... Ca a été l'électrochoc, et là j'ai décidé que ça ne pouvait pas continuer comme ça, parce que je savais que la dernière fois qu'on avait couché "ensemble", je lui avais dit non, plusieurs fois, mais que ça n'a servi à rien.
Je me suis prise en main, je suis allée voir ma mère du haut de mes 17 ans que je venais d'avoir, je lui ai annoncé la super nouvelle. J'ai décidé d'avorter et de quitter ce mec, que je ne pouvais plus regarder... quand je lui ai annoncé, il a pleuré, supplié, dit qu'il m'aimait, mais c'était trop tard.
J'aurais pu partir en couilles, faire des bêtises suite à ça, mais j'ai eu l'énorme chance de rencontrer celui qui est, 8 ans plus tard, mon mari. Il a été mon rayon de soleil, ma bouffée d'oxygène, et il ne se rend pas compte à quel point il m'a sauvée.
Ca fait seulement 1 an que dans ma tête, j'arrive à dire la phrase "j'ai été violée par mon ex". J'ai encore du mal à le dire à haute voix à quelqu'un. Parce que je me suis toujours considérée comme quelqu'un de forte qui a des principes, des valeurs qui sait ce qu'elle veut et qui sait dire non. En effet dire non, je l'ai fait, mais ça n'a pas suffit.
Ca m'est arrivé de croiser cette personne dans la rue, ou au moment de monter dans le bus. A ce moment là, tout s'arrête en moi, et j'ai une panique immense qui monte d'un coup. Il m'a fait du mal, et ça je lui pardonnerais jamais.
Je sais qu'il a rencontré ma mère un an ou 2 après notre séparation et qu'il lui a dit qu'il avait été amoureux de moi, qu'il m'avait énormément aimé... bla... bla... bla... On ne fait pas ça à la femme qu'on aime...
Et c'est marrant parce qu'en écrivant je réalise qu'après, j'ai eu une période avec l'homme avec lequel je suis aujourd'hui ou je lui disais souvent non, pas de rapport sexuel. Et lui respectait ça, mais devenais un peu fou à des moments parce que je lui disais souvent non. Et je pense aujourd'hui que c'était surtout un moyen de m'affirmer suite à ce qu'il m'était arrivé...
Tout ça pour dire, merci à toi Madmoizelle pour ton témoignage, qui m'a permis aujourd'hui de tourner un peu plus la page. Et courage, ça passera, même si on en souffre toujours un peu.