J'ai été victime de viol conjugal — Témoignage

24 Avril 2014
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thegirlwhowasabroad.wordpress.com
Tout d'abord, ce témoignage m'a fait pleurer et mon coeur saigne pour tout ce que tu as enduré et ce que tu endures encore. Ensuite j'aimerais t'offrir un peu de courage: le temps aide. On ne dirait pas comme ça, et tu n'es pas si loin du temps où ton corps ne t'appartenait pas, mais on en reprend possession, au bout d'un moment. Je ne vais pas mentir, tu n'oublieras jamais. Nous n'oublions jamais. Comme tu l'as dit, nous survivons, et la notion de survie colle à la notion de souvenirs. Mais au bout d'un moment, on peut se détacher (un peu) du souvenir et dire "oui je suis une victime mais je suis une survivor, je suis plus forte que ça". Oui tu auras des périodes où tu vas couler, avoir mal, étouffer, angoisser. Mais tu auras des moments où tu seras fière d'avoir survécu, d'être mieux que ça, mieux que lui. Quelque part les violeurs détruisent nos vies et nos âmes mais quand on arrive à les recoller on est plus forte. Tu auras toute ta vie besoin qu'on te prouve que tu vaux la peine et que tu es forte, mais tu sauras intérieurement que tu l'es, et je te souhaite très fort de ne pas mettre les années dont d'autres victimes ont besoin pour te remettre. Tu es forte. Tu nous a livré un témoignage ouvert, réfléchi, sensible. Tu es déjà au-delà du fait lui-même. En tant que victime, je te conseille, si tu le peux, si tu en as la force et si tu es soutenue IRL, de tenter de porter plainte. Je ne te cache pas que ça ne sera pas une partie de plaisir, qu'on te remettra en doute, que tu seras exposée, mais ça peut aussi t'aider. Même si, si ta plainte est rejetée, tu risques de souffrir. Choisis. Tu as le temps.

De toute mon âme je te souhaite de trouver le chemin de la guérison - même si comme je te disais je pense qu'aucune de nous ne guérira jamais complètement de ce genre de chose.
 
10 Mai 2014
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J'admire ton courage et ta volonté de te relever de cette horrible épreuve. En parler est tellement important, il faut que les générations actuelles et a venir prennent conscience du chemin qu'il reste à faire face au non respect de la femme et de ses droits. Aucune femme ne devrait plus être forcée a abandonner son corps et son intégrité par peur, sous la menace ou le chantage .. Encore une fois un beau témoignage qui donne les larmes aux yeux et l'envie de se battre pour que de telles situations ne puissent se reproduire ..
 
11 Avril 2012
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Besancon
<3
Plein de courage à toi. C'est une période dure, mais tu es sur la bonne voie. On peut s'en sortir et vivre avec ça. Le surpasser même. Et on est beaucoup dans ce cas la, alors tu n'es pas toute seule, on est pas toutes seules...
Le pire selon moi, c'est que je sais qu'il a brisé quelque chose en moi, et que malgré tous mes efforts, cette logique de soumission est entrée dans ma norme.Je sais que je pourrai retomber la dedans très facilement.
Heureusement, je suis avec le meilleur homme du monde qui est completement étranger à ce fonctionnement. Ca me semble important de le dire aussi ; il y a des personnes étrangères à ça, dont ce n'est pas du tout le fonctionnement. Qui écoutent, qui comprennent, et qui n'iront jamais plus loin qu'où vous avez envie d'aller.
J'espère que bientôt je pourrai poser mes limites sans ressentir de culpabilité mal placée, et même à terme prendre de court mon conjoint qui devine toujours avant que je le dise que ça ne va pas au top :).
En tout cas courage, et si jamais tu as besoin de parler saches qu'on est beaucoup ici à avoir vécu les mêmes choses, qu'on peut s'entreaider.
Sur ce je vais secher ma larme due à cet article ^^
 
12 Août 2011
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J'ai lu le fameux texte révoltant et me voilà hors de moi... Mais ce n'est rien en comparaison des "réponses" du modérateur dans les commentaires.

Selon lui, donc, un viol conjugal ne serait pas un crime mais une "faute". Et le voilà qui explique à quelqu'un que c'est moins grave que de violer une autre femme que la sienne... :fear::sick2::facepalm:

Bon, relax, on respire... *fille qui essaie de se calmer*
 
17 Mars 2013
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J'ai fait aussi l'erreur de lire le texte de Gollnisch. Dire que ce mec a de grandes chances d'être au pouvoir en France d'ici 3 ans. Ca fait vraiment peur.

De tout cœur avec toi, en tout cas. Le problème, c'est que ce genre de viol est difficilement attaquable en justice, faute de preuves, blabla. Ca n'empêche pas l'existence intrinsèque du viol. Mais quand on lit que des gens pensent en toute bonne foi qu'en gros, le mariage (et par extension la relation amoureuse), c'est l'acte de vente de son corps à autrui... :clap:
 
Magnifique article qui donne les larmes aux yeux. Je t'admire pour le courage que tu as eu à voir la vérité en face, c'est loin d'être facile. Lire cet article m'a permis d'ouvrir les yeux sur des histoires qui me sont arrivées, et je me rend compte que je ne suis pas la seule à avoir pu vivre ce genre de situation.. même si dans mon cas c'était beaucoup moins important.
En tout cas je te souhaite tout le bonheur, et continue à être courageuse comme tu l'es, tu es un exemple pour pas mal de femmes, j'en suis sûre!
 
23 Février 2013
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Paris
J'ai envie de dire c'est tout à fait normal d'avoir du mal, six mois c'est pas grand-chose. Je te trouve très courageuse et je te souhaite beaucoup de courage aussi. Ton histoire me fait penser à la relation des deux personnages Irene et Soames dans la Forsyte Saga, pour ceux qui connaissent cette sublime série. Elle donne des pistes de réflexion très touchantes et intéressantes pour ce genre de situation.
 
14 Octobre 2013
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Quand j'ai lu ton témoignage Mélissa, j'ai pensé à ça (attention ça risque d'être long) :

Dans un livre que j'ai lu, l'auteure explique la prise de conscience qu'elle a eu grâce à sa première jument, par effet miroir.
Elle a en effet acheté une jument de 7 ans qui avait l'habitude de casser sa longe d'attache (à savoir que c'est quelque chose de très dangereux). Cette femme, mariée, va donc chercher conseil auprès de quelques "cow-boys", qui lui recommandent une solution : faire passer une grosse corde autour du corps de la jument de telle sorte que lorsqu'elle tirera, la corde se serrera autour de son corps, la "guérissant" de son vice.
Voici l'extrait que je voulais citer ici :

"Alors que Nakia (la jument) tirait avec de plus en plus de véhémence, la corde s'étira jusqu'à avoir la la consistance d'un lasson fin et raide ayant deux fois sa longueur d'origine. Cela permit à la jument en furie de se déplacer dans tous les sens autour de son point d'attache, de sauter en l'air en un dernier geste de révolte vigoureux avant de tomber par terre et de gémir de douleur. [...]

Alors qu'elle était étendue en train de souffler et de râler, j'étais envahie par un souvenir d'un réalisme envoûtant qui me paralysait et m'empêchait de lui venir en aide. Cinq ans auparavant, j'avais déclenché un même déploiement violent et autodestructeur de colère effrénée la nuit où j'ai compris que je devais soit quitter mon premier mari soit continuer à ressentir une mort lente, abrutissante et sans fin. J'avais crié et sauté, je m'étais tordue et agitée dans tous les sens en lançant mon propre corps contre les murs de cette maison qui était devenue ma prison avant de m'écrouler au sol en état de choc.

Les intimidations émotionnelles constituent une forme de contrôle habile et insidieux. Les insultes virulentes et les diatribes verbales de mon premier mari ne produisaient aucune contusion visible. Je n'avais aucune raison déclarée de divorcer, aucune preuve physique d'abus qui aurait pu amener le système judiciaire à me défendre. Pourtant mon estime personnelle et mon efficacité au travail était systématiquement réduites à néant. Chaque fois que je prenais trop confiance en moi, [...] mon mari me rabaissait avec une série de commentaires menaçants et de jeux sexuels qui me laissaient complètement démoralisée. Généralement, après cela je tombais malade et j'errais ensuite dans la maison pendant des heures en état de catatonie. [...]
Je me sentais comme un animal enchaîné qui se ronge la patte pour pouvoir fuir et j'en suis arrivée à me faire des contusions qui reflétaient toutes les cicatrices secrètes que je portais depuis des années.
[...]

Ces événements m'ont aidée à mieux comprendre la dynamique de mon premier mariage. Mon mari avait appris à dominer et non à collaborer. Chaque fois que j'affirmais ma volonté et mon point de vue, mes propres passions et ma créativité, il vivait cela comme une tentative dangereuse visant à lui faire perdre son pouvoir. Les gens utilisent des courroires, des cravaches et des éperons pour maîtriser leurs chevaux, mais ils trouvent souvent que les mots suffisent pour soumettre les membres de leur propre espèce. Mon mari utilisait l'intimidation verbale et les relations sexuelles pour renforcer sa position. Cet homme se moquait de moi, et les insultes s'amplifiaient jusqu'à ce que j'éclate en sanglots. Une heure après m'être isolée dans ma chambre, il se glissait sous les couvertures, me tournait sur le ventre, désirant avant tout ne pas me faire face, et me chevauchait comme un cheval vaincu. Dans les jours et les semaines qui suivaient, je me sentais intérieurement morte, mon coeur et mon esprit étaient en morceaux. Du point de vue de mon mari, j'avais alors une estime de moi qu'il pouvait gérer et notre mariage était à nouveaux harmonieux".

Dès que j'ai lu ton témoignage j'ai pensé à cet extrait du livre Le Tao du Cheval de Linda Kohanov. Je trouve qu'elle décrit tout ça tellement bien que je préfère utiliser ses mots.

Courage ! :fleur:
 
12 Mai 2013
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A la lecture de l'article, je viens de pleurer toute seule dans mon salon, comme la jeune fille que j'étais qui a été blessée...

Comme toi, j'étais avec un jeune homme dans une relation toxique. J'avais 16 ans et lui 19. Ma première fois, je lui avais dit non, mais ça n'a servi à rien. Je me suis retrouvée à regarder le plafond et à me dire "tiens, je suis plus vierge", puis à courir à la pharmacie pour prendre la pilule du lendemain avant de retrouver ma mère et ma soeur pour aller à mon cours de solfège.
Après, on a eu souvent des relations sexuelles, aujourd'hui je me demande est-ce que j'y prenais vraiment du plaisir ? Ou est-ce que je me suis persuadée que j'en prenais pour dédramatiser ce qui m'arrivait ?
Bref, ça a duré 6 mois comme ça, et puis un jour, avant de partir pour l'épreuve anticipée de maths, j'ai fais un test de grossesse qui s'est révélé être positif... Ca a été l'électrochoc, et là j'ai décidé que ça ne pouvait pas continuer comme ça, parce que je savais que la dernière fois qu'on avait couché "ensemble", je lui avais dit non, plusieurs fois, mais que ça n'a servi à rien.
Je me suis prise en main, je suis allée voir ma mère du haut de mes 17 ans que je venais d'avoir, je lui ai annoncé la super nouvelle. J'ai décidé d'avorter et de quitter ce mec, que je ne pouvais plus regarder... quand je lui ai annoncé, il a pleuré, supplié, dit qu'il m'aimait, mais c'était trop tard.
J'aurais pu partir en couilles, faire des bêtises suite à ça, mais j'ai eu l'énorme chance de rencontrer celui qui est, 8 ans plus tard, mon mari. Il a été mon rayon de soleil, ma bouffée d'oxygène, et il ne se rend pas compte à quel point il m'a sauvée.
Ca fait seulement 1 an que dans ma tête, j'arrive à dire la phrase "j'ai été violée par mon ex". J'ai encore du mal à le dire à haute voix à quelqu'un. Parce que je me suis toujours considérée comme quelqu'un de forte qui a des principes, des valeurs qui sait ce qu'elle veut et qui sait dire non. En effet dire non, je l'ai fait, mais ça n'a pas suffit.
Ca m'est arrivé de croiser cette personne dans la rue, ou au moment de monter dans le bus. A ce moment là, tout s'arrête en moi, et j'ai une panique immense qui monte d'un coup. Il m'a fait du mal, et ça je lui pardonnerais jamais.
Je sais qu'il a rencontré ma mère un an ou 2 après notre séparation et qu'il lui a dit qu'il avait été amoureux de moi, qu'il m'avait énormément aimé... bla... bla... bla... On ne fait pas ça à la femme qu'on aime...
Et c'est marrant parce qu'en écrivant je réalise qu'après, j'ai eu une période avec l'homme avec lequel je suis aujourd'hui ou je lui disais souvent non, pas de rapport sexuel. Et lui respectait ça, mais devenais un peu fou à des moments parce que je lui disais souvent non. Et je pense aujourd'hui que c'était surtout un moyen de m'affirmer suite à ce qu'il m'était arrivé...

Tout ça pour dire, merci à toi Madmoizelle pour ton témoignage, qui m'a permis aujourd'hui de tourner un peu plus la page. Et courage, ça passera, même si on en souffre toujours un peu.<3
 
14 Janvier 2014
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Merci pour ton témoignage, quel courage !  Je me retrouve dans ta situation - premier copain, sentiment de devoir céder, se forcer, la réalisation, le passage à vide... J'aurais voulu pouvoir l'attaquer en justice, malheureusement, un an après, je n'avais plus les maigres preuves (le journal que je tenais). Je me suis battue pour ne plus culpabiliser quand je disais "non" à un mec, pour me dire que je n'étais pas nulle et inadéquate.  J'ai appris que le sexe n'était pas un dû, qu'il ne fallait pas coucher x fois par semaine pour être aimée et que ce n'était pas une mauvaise personne qui allait m'empêcher de vivre ma vie.
Contrairement à l'idée reçue, le viol n'est pas quelque chose qui nous détruit à vie. On peut s'en sortir : j'en ai parlé autour de moi et ai rarement trouvé autre chose que de la compassion, de l'amitié et du soutien.
Sois forte et surtout, continue sur cette voie : les choses finissent par s'arranger. Vraiment.
 
25 Septembre 2013
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Magnifique article, fort, intense et qui fait un bien fou. Au moins, tu mets des mots dessus et tu possèdes une sacré force de caractère. Ne lâche rien, c'est le début de ta guérison et ca ira mieux. Tu ne sais pas quand, ni quel format celà prendra mais un jour, tu te diras que ca va mieux. Sort, vis, ris et croque la vie du mieux que tu le puisses, ce sont les seuls conseils que je peux te donner. 6 mois... tu as déjà bien avancé !

Mais merci de ton témoignage, merci du bien que tu apportes car oui... tu n'as pas été toute seule dans ce cas malheureusement. J'en avais quasi 19 à l'époque, j'ai 27 ans aujourd'hui et j'ai mis quelques temps à mettre des mots la dessus, les crises d'angoisse s'estomperont fortement, le sommeil reviendra avec la sérénité, la rage de vie te sera acquise définitivement.

Alors merci, merci à toi d'avoir parlé, de permettre à chacune de nous de voir que nous ne sommes pas des cas "isolés", des bêtes curieuses en train de se dire "c'est ma faute, j'aurai dû être plus ferme", ca m'arrive encore de le penser même aujourd'hui. Mais non, ce n'est que la faute de ton violeur !
 

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