J'ai été victime de viol conjugal — Témoignage

21 Septembre 2009
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@vainora Je crois que le problème ne se situe pas dans ce que son "copain" aurait du déduire. Ce n'est en aucun cas la faute de la Mad qui a témoigné, je pense que c'est très important de garder ça en tête et surtout d'éviter de sous-entendre que c'est elle qui s'est mal comportée. Il ne lui demandait apparemment jamais son avis pour avoir des relations sexuelles, qui plus est à la suite d'un premier viol (elle ne voulait pas, l'a exprimé, il l'a ignorée), ce n'est pas une façon normale de faire que de ne pas écouter son partenaire côté consentement. La demoiselle le dit bien : "notre relation était basée sur l’idée que je devrais de toute façon céder, que je le veuille réellement ou non".

Son copain ne donnait aucun crédit à ce qu'elle ait envie ou non, et avait un certain pouvoir sur elle. Et je dis son copain, mais je devrais dire son violeur : la première relation était non-consentie, il le savait et a continué. On ressort rarement "bien" d'une expérience pareille, et cotoyer, ou pire être prisonnière d'une relation avec son violeur lui donne toute l'importance et le pouvoir dont il a besoin pour continuer. Il ne se souciait de toute évidence pas de son désir ni de ses envies et n'en avait aucune intention, ce n'était pas un copain "qui ne savait pas" mais quelqu'un qui a usé de cette première expérience pour asseoir sa domination sur la Mad, qui n'osait plus dire non. Je ne pense sincèrement pas qu'après un premier viol, si elle avait dit "non" par la suite, il aurait arrêté.

Un viol ne consiste pas à avoir des relations sexuelles non consenties oralement, mais des relations sexuelles non-consenties tout court. La moindre des choses c'est de se tenir au courant du consentement de son partenaire : oralement, physiquement, gestuellement pourquoi pas. Mais on se pose la question quoi qu'il arrive si la personne n'a pas l'air de répondre aux gestes ou d'apprécier. La personne peut être paralysée par la peur, c'est quelque chose qui se voit, ou bien résignée si c'est suite à un premier viol. Ici elle a été abusée une première fois, ce qui s'est passé par la suite est inexcusable.
 
29 Septembre 2009
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Los Angeles
@Hawley

J'espère sincèrement ne pas avoir sous-entendu qu'elle s'était mal comportée et que c'était de sa faute. J'essayais d'expliquer de quelle manière je voyais les choses, et même si quand je lis ta réponse, je me dis que ma vision est un peu étriquée (je le savais déjà), je comprends toujours que certaines personnes aient du mal à cerner, à comprendre, à situer le crime ici. Plus difficilement en tout cas que dans un viol de rue, dans un inceste, ou dans un passage à tabac. En fait, mon commentaire était plus une réponse à la culpabilisation des "gros méchants intolérants" que j'ai ressenti en lisant l'article.

Néanmoins, je ne justifie, n'excuse ou ne tolère d'aucune manière les actes de son "copain". Là dessus on est d'accord, c'était un criminel.
 
21 Septembre 2009
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vainora;4782992 a dit :
@Hawley

J'espère sincèrement ne pas avoir sous-entendu qu'elle s'était mal comportée et que c'était de sa faute. J'essayais d'expliquer de quelle manière je voyais les choses, et même si quand je lis ta réponse, je me dis que ma vision est un peu étriquée (je le savais déjà), je comprends toujours que certaines personnes aient du mal à cerner, à comprendre, à situer le crime ici. Plus difficilement en tout cas que dans un viol de rue, dans un inceste, ou dans un passage à tabac. En fait, mon commentaire était plus une réponse à la culpabilisation des "gros méchants intolérants" que j'ai ressenti en lisant l'article.

Néanmoins, je ne justifie, n'excuse ou ne tolère d'aucune manière les actes de son "copain". Là dessus on est d'accord, c'était un criminel.

Mais du coup, tu ne penses pas que c'était évident dans ce cas précis ? Tu parlais de la non-verbalisation qui peut rendre un refus difficile à interpréter (je te rejoins là-dessus, c'est pour ça que je parle de la responsabilité de la personne d'être attentif aux réactions de son partenaire, voire de lui demander si ce qui se passe lui convient s'il y a un doute), mais lors de la première relation elle a dit non, s'est refusée. Je ne vois pas tellement en quoi l'interprétation pourrait être vue dans le sens où ce n'était pas un viol du coup ?
 
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Réactions : LovelyLexy
29 Septembre 2009
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Los Angeles
@Hawley
Tu as raison, dans le cas de la première et de la dernière relation, où elle lui a clairement exprimé un refus, c'est impossible de remettre en question le fait que c'était un viol. En fait, dans mes propos je n'ai pas fait de différence entre les différents moments de leur relation parce que je me voyais mal dire "là oui, mais là non", mais c'est un peu ce je pense.
 
11 Avril 2012
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Besancon
surreel;4782991 a dit :
Ben si, je sais de quoi je parle quand je parle de moi.
Tu ne me connais pas, et de toute évidence tu parles de ta première relation, et je supposes donc que tu étais jeune.
Donc je trouve que ça n'a aucun sens de parler de : "tu ne sais pas ton avenir."

Je suis jeune, mais j'ai commencé une analyse sur le divan depuis 5 ans donc, je sais qui je suis, je prends de la distance avec les choses/gens qui m'entourent.
J'analyse les choses et prend du recul.

Tout le monde ne peut pas "autant" le faire au quotidien tout seul.

Tu ne faisais pas d'analyse durant ta descente aux enfer, je me trompe?

Donc quand je parle de moi : Si, j'affirme que je sais que ça ne m'arrivera pas, parce que je suis quelqu'un qui sais ce qu'il veut. Et je sais aussi ce que je NE VEUX PAS.
Et donc je ne me mettrai jamais dans cette situation car je n'aurai jamais peur de rompre si je suis dans une situation ou on ose penser à me faire du mal : Physiquement ou Psychologiquement.

Je suis une nana forte, mais je ne dis pas que c'est arrivé en claquant des doigts... Et évidemment je ne parle que pour moi, pour ma situation qui m'est propre et particulier:   ce n'est pas une vérité générale.

Edit : En fait, ce n'est pas une question (comme tu en a parlé) de "faiblesse de caractère".
C'est une question d'innocence.
Quand on est en couple avec quelqu'un, on pense que l'autre, l'ami/amant est avec vous par amour, donc on pense que tout ses gestes/actions sont des actes poussés par le sentiment amoureux.
Or battre et violer et insulter et diminuer l'autre n'a rien d'une preuve d'amour et de respect.
On est qu'un dévouloir d'une personne qui va mal.
Mais je pense qu'on met pas mal de temps à s'en apercevoir.

En plus de ça il faut ajouter nos sentiments, ce qui rend l'affaire encore plus compliquée.

Donc oui on est innocent on croit que l'autre avec ses cris nous veut du bien, à nous qu'il aime tant.

Et quand on est sorti de cet enfer, on se rend que d'une seule chose : plus jamais ça.

L'innocence est morte.

(Tu pourrais éditer ton message et virer mon spoiler de ta citation toplé ? :))
Mais c'est, comme je l'ai déjà dit, tout ce que je te souhaites, sincèrement. Et tant mieux si tu as la force de réagir au bon moment malgré toutes les conditions possibles et les engagements que tu peux avoir avec ces personnes. C'est vraiment très bien, et j'admets que  dans ton cas, tu seras peut-être en mesure d'éviter ça.
Mais ce qui me pose problème c'est qu'on dit bien trop vite que ça ne nous arrivera jamais, parce qu'on se dit très vite qu'on est plus fortes que ça et qu'on saura poser nos barrières. Mais les choses ne se passent pas toujours comme ça, maheureusement, et c'est pour ça que je dis qu'on ne sait pas de quoi sera fait notre avenir et que j'ai raconté ce que j'ai vécu, parce qu'on ne sait pas comment nos relations vont évoluer. Certaines violences se déclenchent pendant la grossesse de la femme alors que tout allait bien pendant des années et des années, ce qui implique bien souvent d'autres facteurs de dépendance/pression sociale.
Bien sur, je ne connais pas ton histoire, évidemment, et je m'excuse si je t'ai heurté ce n'était pas le but, d'autant que seule cette phrase m'a fait réagir dans ton commentaire. Mais cette phrase précise me fait toujours tiquer, parce que je me la suit dite aussi après la première fois que j'ai vécu une relation toxique.

Edit ; Je pense que ça dépasse aussi la question de volonté, ce que je veux VS ce que je ne veux pas.


De manière plus générale ;
Je trouve intéressante l'idée d'innocence, bien que ça occulte selon moi beaucoup de facteurs et reporte encore une fois la faute sur la victime. (Je ne dis pas que c'est ce que tu fais, je dis que c'est mon interpretation de cette idée de force/innocence.) Parce qu'on était pas assez forte, parce qu'on était trop innocentes. On devrait plutôt considérer en priorité ce qui cloche chez l’agresseur avant de se focaliser sur la personnalité de la victime.
L'idée d'innocence serait à creuser pour moi dans le sens de l'information/education. On n'a aucune idée de ce qu'on est en droit de refuser ou d'accepter, ce qui va trop loin ou non. Il y a, je pense, gravement besoin d'éduquer les jeunes aux consentement.
Il y a aussi "la faute au patriarcat", qui enseigne aux femmes à interioriser leurs désirs et se soumettre, qui objectivise (?) leur corps, et qui s'ancre dans les relations par tous les biais qu'on lui connait.

Encore racontage de vie ; comme je l'ai dit, j'ai vécu ce genre de trucs, j'en ai souffert, je l'ai surmonté, mais je me surprend à avoir toujours ce genre de réflexes de soumission. Je ne pense pas être la seule à avoir intériorisé ce type de fonctionnement, malheureusement. Et comme tu l'as fait, je pense qu'il serait important de traiter ça de front et de creuser les problèmes, ce qui demande une sacrée force de caractère par ailleurs :)
 
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vainora;4783075 a dit :
@Hawley
Tu as raison, dans le cas de la première et de la dernière relation, où elle lui a clairement exprimé un refus, c'est impossible de remettre en question le fait que c'était un viol. En fait, dans mes propos je n'ai pas fait de différence entre les différents moments de leur relation parce que je me voyais mal dire "là oui, mais là non", mais c'est un peu ce je pense.

Je pense sincèrement qu'il ne faut pas minimiser les actes si la personne ne s'est pas exprimée verbalement. Une relation non-consentie, c'est un viol. Si une des deux personnes ne la souhaite pas, c'est un viol, qu'elle parle ou non. Comme je l'ai dit plus haut il y a mille raisons qui font qu'une personne ne peut ou ne veut pas verbaliser son refus, et c'est très souvent la peur (d'être accusée d'avoir engagé la relation, de décevoir, d'être frappée ou pire... Selon les situations ça peut être du à énormément de choses). Si la personne peut verbaliser, tant mieux, mais si elle ne peut pas, ça reste un viol : c'est toujours à la personne qui s'apprête à aller trop loin de s'informer. Ca tient du bon sens en fait.

Trigger Warning scénario de viol

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Qu'est-ce qui est plus important, que les deux aient envie, ou de satisfaire un besoin personnel ? Dans une relation sexuelle consentie il y a de l'écoute, passer outre le fait que la personne n'a visiblement pas envie n'est pas anodin.
 
17 Octobre 2013
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vainora;4782677 a dit :
J'ai lu à la fois l'article et les quelques commentaires qui suivent, et je me sens un peu mal à l'aise de commenter alors que je n'abonde pas vraiment dans le sens de toutes ces personnes, et que je suis même de celles que tu décries dans ton article, mais je pense qu'il peut être bon d'entendre un avis distinct, sinon opposé à l'avis général, même s'il est un peu maladroitement formulé. C'est mon avis, je comprends que d'autres (sûrement la majorité) s'y opposent, mais si tu as écrit cet article, je suppose que c'était aussi pour te confronter à des réactions plus que pour tirer les larmes de madz compatissantes (même si ça peut aider, parfois), alors je me lance. J'espère ne pas t'offenser, et si c'est le cas, je m'en excuse par avance.

Le fait est que je comprends tes amies. Je comprends qu'elle minimisent et « euphémisent » (consciemment ou non, je n'en sais rien) parfois ce qui t'est arrivé, parce que je l'ai déjà fait avant. Dans d'autres circonstances peut-être, mais moi aussi, j'ai déjà ressenti ce léger sentiment d'incompréhension, voire d'exaspération (qui peut sembler très stupide) en entendant une histoire comme la tienne. Attention, je n'essaie pas du tout de justifier mon ressenti, je dis seulement que je comprends ce qui se passe dans la tête des gens qui sont se montrent un peu hermétiques quand ils entendent parler de viol conjugal longue durée, ou qui du moins ne se sentent pas aussi révoltés, ou impliqués face à un crime comme celui perpétré par ton ex que face au viol d'une inconnue par un type louche.

J'ai essayé de réfléchir à ce qui pourrait coincer, et en regardant ce qui se passe chez moi, voilà ce que je peux dire : je me considère comme une personne forte, pas forcément en tant que femme, mais en tant que personne/être humain, capable de faire entendre ses émotions, de dire oui, non, et d'agir dans le sens de mes mots, et ça m'est du coup très difficile de me mettre à la place d'autres personnes qui sont moins maîtresses de leurs désirs, de leurs actes, de leur influence sur les autres. Et je m'en veux vraiment d'être aussi intolérante, malgré le fait que, ouiii, je suis jeune, ouii, nous sommes en 2014, ouiii, des tas de femmes se sont battues pour nous et avant nous... mais j'ai vraiment du mal à me sentir concernée, ou émue, ou révoltée en lisant que tu as (attention, j'abrège) "dit non le jour de votre première fois" puis considéré qu'il aurait dû comprendre que tu ne voulais pas (plus jamais) faire l'amour avec lui. Ce qui se passe dans ma tête quand je lis ça, c'est que je pense à toutes les fois où j'ai dit non à mon copain, parce que je n'avais pas envie, que j'étais fatiguée, ou malade, ou seulement PARCE QUE, et je pense ensuite aux fois d'après, où là je voulais bien, mais comment aurait-il pu savoir puisque la fois d’avant j’avais dit non ? C’est peut-être un raccourci stupide, mais je n’arrive pas à me détacher de cette impression ; si tu en avais envie à certains moments, qu’est-ce qui dans ton attitude aurait dû faire comprendre à ton violeur qu’il te violait parfois, et parfois pas ?

Je ne dis pas du tout que j'abonde dans le sens de gens comme Gollnisch, qui rendent le viol conjugal totalement acceptable, je n'essaie pas non plus d'insinuer que 'oh, comme tu dois être faible pour t'être laissée faire pendant deux ans", je dis encore moins que les fois où tu as dit non (et même les autres, en fait), tu manquais à ton devoir de petite amie aimante et affectueuse, mais voilà, je dis seulement que c’est trop facile de considérer ceux qui ne comprennent pas comme des gens intolérants adeptes du victim-blaming, parce qu’on n’en est pas tous là.
En fait elle a pas dit qu'il aurait du considérer que c'était "non" à chaque fois après, elle explique qu'elle a intérioriser le fait qu'il s'en tapait de son avis. Du coup elle a plus dit "oui" ou "non", puisque la première fois qu'elle a dit non il en avait rien à battre.
Elle a dit non et il a continué, c'est un viol point barre. Elle parle de personne qui ont un des discours minimisant l'acte: y a rien a minimiser.

Ton discours sur le viol d'une inconnue par un type louche fait partie de la culture du viol: c'est une interiorisation du "vrai" viol, celui avec violence, par un type qu'on connait pas, dans la rue, la nuit, etc... Je connais pas les stats par coeur, mais c'est pas le viol le plus commun, dans la plupart des cas, la victime connait son violeur. La manipulation et la violence psychologique sont moins impressionnantes et moins reconnues que la violence physique, pourtant, comme la violence physique, c'est pas de la faute de la victime si elle cède à la manipulation/violence psychologique. De plus, les deux peuvent être lié. J'ai une amie qui a été victime de viol, elle a dit non mais ne s'est pas défendue physiquement, parce qu'elle ne voulait pas se faire violer ET se faire casser la gueule.

Enfin, très franchement, c'est pas une histoire de "force" psychologique. Déjà, tu peux tomber sur un mec plus fort que toi psychologiquement. En plus, - ça c'est pour la madz @Surreel   qui disait "si on m'écrase les pieds dans le métro je crie et je demande des excuses" - même si tu demandes des excuses, ça ne veut pas dire que le type qui t'as écrasé les pieds ne te rira pas au nez : même si tu dis non très fort plein de fois etc tu peux etre violer par un gars qui s'en tape. C'est exactement ce qui s'est passé là. Ce n'est pas elle qui n'a pas assez réagit, c'est lui qui n'a pas décidé de prendre en compte sa réaction.

Je ne veux pas dire qu'on ne peut pas s'en sortir toute seule, empêcher quelqu'un de nous faire du mal. Ce que je veux dire, c'est que si t'as pas réussi, c'est jamais ta faute.

Edit: certaines femmes nient complètement être dans une situation de violence conjugales (viol ou coups) parce qu'elle ne sont pas des "victimes" ie: elles comprennent très bien les mécanismes des violences etc, mais quand ça leur arrive, refusent de reconnaitre que c'est le cas parce que "non, moi je suis forte et je ne me laisserai jamais faire comme ça" = donc c'est pas ça qui m'arrive. Ça fait partie des mécanismes de violences conjugales, de violences psychologiques et de manipulations. C'est parfois difficile de reconnaitre les faits, parce que le sentiment d'être "conne" et de voir son estime de soi réduite à néant est jamais agréable. Je reformule encore parce que je voudrais vraiment être claire: quand on connait les violences et les mécanismes de violence, et qu'un jour on en est victime, ça peut être très difficile à reconnaitre, parce qu'on a l'impression d'avoir eu toutes les clés en mains pour ne pas l'être. Si on a toutes les clés en mains, ça veut dire que ça ne peut pas nous arriver, donc c'est "autre chose".
 
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13 Juin 2014
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Bonsoir à toutes !

Je suis l'auteur de ce témoignage.
Déjà, merci beaucoup pour tous les souhaits de courage, ça me touche. Et je suis horrifiée de lire autant de "moi aussi", mais comme je l'ai dit au début de l'article, je pense que c'est des situations qui, à différents échelles, sont plus courantes qu'on ne le croit.

Je vois quelques filles qui réagissent à la notion de manipulation émotionnelle, et de "tendresse" dans le viol, et clairement, c'est un point primordial pour moi.
Parce qu'on en parle jamais, on nous dit toujours qu'un viol, c'est violent physiquement. Et si seulement, on pouvait casser ce cliché là, et éduquer les gens, filles et garçons, à la notion de violence psychologique, on pourrait prévenir bien davantage les viols, à mon avis.

Pour celles que ça intéresse, j'ai lu Le monde de charlie, récemment, et l'auteur aborde cette question. Il décrit un viol dans un couple d'ados, sans violence physique, avec un garçon qui viole tout en étant très "tendre". Le narrateur, qui assiste à la scène est très confus, et met quelques pages à comprendre qu'il s'agit quand même d'un viol.
C'est la première fois, à ma connaissance qu'on parle de ce phénomène en littérature jeunesse. Je trouve ça très encourageant pour l'éducation des générations à venir.

Bref, si j'ai pu faire réfléchir quelques filles à cette idée, et si certaines ont pu se sentir moins seule, j'en suis heureuse, c'était le but.
Dans tous les cas, j’envoie tout mon courage à celles qui galèrent, vous êtes des battantes, et demain sera meilleur.

Merci aussi pour les références de bouquins !

*

Pour rebondir sur deux points en particulier :

- Une ou deux personnes ont parlé de porter plainte. Clairement, je ne le ferais pas. Je n'ai aucune preuve et, ce genre de d'agression n'est pas prise au sérieux : ça sera classé sans suite.
Et je veux pas que mon entourage soit au courant de cette histoire. Plus généralement, je pense que ça me fera beaucoup plus de mal que ça ne m'aidera, en fait.

Le seul truc qui me chiffonne, c'est que j’espère sincèrement que les prochaines filles qui croiseront mon violeur auront davantage de défenses que moi. L'idée qu'il puisse faire ça à quelqu'un d'autre me rend malade.
Mais dans l'immédiat, je peux rien fait. Un jour, je lui écrirais, je lui dirais combien il m'a fait du mal, pour essayer de le faire réfléchir. Actuellement, je n'en suis pas encore capable.

- Une personne (@Millarca   ) a évoqué le soutien psychologique. Je ne l'ai pas mentionné dans l'article, mais j'ai commencé à voir une psy il y a un mois de ça, à peu prés, et je pense que c'est réellement important d'être suivi après des trucs aussi traumatisant. Si tu ne sais pas où aller, personnellement, je suis allé au Planning familial de ma ville, ils sont très sensibilisés à toutes ces questions.

*

Pour répondre à @vainora   : il ne s'agit pas de faire de " la culpabilisation des "gros méchants intolérants". (tes propos sans assez durs soit dit en passant. Je te remercie, mais je n'ai jamais dit ça.)

Je ne me permettrais pas de parler ainsi. J'essaye juste de mettre en lumière le fait que les gens ne veulent pas entendre ces histoires. Parce qu'elles font peur, parce qu'elles ne correspondent pas aux mythes autour du viol. Donc, il y a une forme de rejet.
Mais, j'ai eu l'occasion de rediscuter plusieurs fois avec ces amis, et pour la plupart, avec une peu de dialogue et d'écoute des deux coté, ça restait possible de leur faire comprendre et accepter ce qui c'était passé

Sauf que c'est un peu triste de devoir fournir deux heures d'explications pour que mes potes acceptent l'idée que j'ai pu me faire violer. Et c'est pas eux que je remet en cause, comme je l'ai dit, ils m'ont malgré tout entouré de beaucoup d'amour et de soutien. Je remet en cause le schéma de pensée imposé par la société, qui veut qu'il y ai des "vrais" viols, et des viols "pas si graves".

Pour ce qui est de mon violeur, il est évident que mon reproche, c'est pas qu'il n'ai pas su à lire dans mes pensées. Le problème n'est pas là.
Le problème, c'est que mon consentement, c'était le cadet de ces soucis. A partir de là, la relation est abusive. Et on va pas commencé à chercher des excuses à mon violeur à base de "ouiii, mais il savait pas."
Il savait pas parce qu'il ne voulait pas savoir.

Quand au fait que je n'ai pas été "maitresse de mes désirs". Bah oui. J'ai été contrainte. C'est la définition d'un viol. C'est pas pour autant je suis faible, ou incapable de dire "non".
 
Dernière édition :
13 Juin 2014
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Quel article ! touchant et dur à la fois. Quel courage tu as, bravo. Je pleurs, enfin, mes yeux coulent tout seules, car au fur et à mesure de cette lecture j'ai repensé à tout ce que j'ai vécu et tout ce que j'ai ou je cache et garde pour moi depuis des années.

Ça s'est passé différemment car j'ai d'abord été consentante, mon premier amour avec qui je me suis installée, des débuts tous "rose", bien que pas simple (son ex qui vivaient avec nous le temps qu'elle trouve autre chose) bref j'étais une jeune fille gentille et innocente.
Puis son désir insatiable a pris le dessus, ses jalousies, ses caprices, sa possessivité, j'ai de plus en plus eu l'impression de vivre avec un gamin pourri gâté et méchant, mais il y avait les bons moments, et cela éclipsait le reste.
Ensuite le chantage, la manipulation, il m'usait, mentalement, physiquement, j'étais une chose, une esclave...je devais supporter qu'il ne foute rien de sa vie, mais qu'il se branle toute la journée, me trompe virtuellement, discute et fasse je ne sais quoi avec son ex dans mon dos, qu'il ne se lave pas et que ça soit moi qui finisse par le laver et tellement d'autre chose. Qu'en enfin n'ayant plus de désir à son égard, lasse de tout ça, il se servait.. que j'ai envie ou pas, même quand je dormais, quand il venait enfin se coucher vers 4-5h du mat et que je me levais 2h plus tard pour aller bosser, soit il me réveillait ou si je dormais profondément(crevée de ma journée de boulot et de tout ce qu'il y avait à faire à la maison vu qu'il ne faisait absolument rien de rien), il me prenait et je me
réveillais souvent "en cours de route".
Ça a duré presque 2 ans... je dis presque car j'ai tellement mis de coté cette période, que j'en ai perdu la notion du temps et des dates.
J'ai fini par le quitté en réussissant à allé chez mes parents, où il m'avait fait aussi du chantage pour qu'on descende les voir (il fallait que je lui achète un ordi
portable) auquel je n'ai pas cédé car (heureusement) financièrement je ne pouvais pas venant de perdre mon boulot (non car à peine 6 mois avant je lui ai quand même acheté une moto après qu'il m'ait travaillé au corps des semaines durant, force de chantage et autre manipulation impliquant principalement le fait que du coups il pourrait chercher un boulot ... bref quand j'y repense...) Mais revenons à la descente dans le sud chez mes parents sans l'ordi portable, donc Monsieur d'une humeur exécrable, jurant et sortant des tas de saloperies sur ma famille, je ne vous décris même pas l'état dans lequel j'étais tout le long de la route et enfin une fois arrivée la délivrance. Avec l'appui et
la présence de ma famille j'ai réussi à le quitter. Enfin ça ne sait pas fait du jour au lendemain, lui voulait repartir rapidement, moi je lui ai dit ok mais moi je reste
j'ai besoin de souffler et donc il est resté, il a compris que ça n'allait plus, il m'a fait des lavages de cerveau des nuits entières, il ne me laissait plus dormir, il
pleurait, il a même fait appeler sa mère qui elle aussi pleurait pour son fifils, bah oui quoi une fille de bonne famille avec un tel déchet, fallait pas la laisser filer.
Bref je l'ai quitté, non sans hésitation, mais pas par amour, je dirai par pitié et habitude je pense.

Mais mon malheur ne s'arrête pas là, non car quitte à être à terre, autant m'y achever et m'enterrer. A peine un mois après, à noël, je découvre que je suis enceinte, de 5 mois, déni grossesse, je suis sous le choc et ma conscience mentale et à la limite de craquer, je vois déjà les tortures, chantage & cie que lui et sa famille me feront quand ils apprendront, alors je décide de partir en Espagne et de me faire avorter sans rien lui dire. Je n'étais plus qu'une loque humaine, et dans tout cet interval de temps (depuis la fin de relation avec mon ex) , je m'étais confié à un "ami" qui se montrait chevalier servant et grand sauveur, faisant et disant tout bien comme il fallait (c'est à dire tout l'inverse de mon ex) et je me suis raccrocher à lui comme une bouée pensant que c'était l'homme parfait ! Et la encore je me suis faite avoir comme une bleue !
raaaah j'en rage encore put*** !
Troisième coups dur donc. Ce n'était qu'un mythomane professionnel qui s'est servi de toutes les armes que je lui avais donné en me confiant à lui pour m'avoir. On n'habitait pas ensemble, il était à Paris et moi dans le sud (et même si il me disait vouloir qu'on vive ensemble, j'ai compris à la fin que ce n'était que des paroles et ça l’arrangeait pour continuer à faire ses petites affaires la haut) donc on se voyait le week-end et quand il était en vacance. Ca a duré un an et demi avant que je découvre la supercherie, quand nos activités "virtuelles" entre deux moments réels ont commencé à devenir flippante. Je croyais devenir folle. On jouait à des jeux multijoueurs (type wow, sl & co)et des personnes inconnues venaient me harceler gentiment pour du sexe virtuel contre rémunération. Je lui en parlait et il n'avait pas l'air si surprit et disait après tout ce n'était que virtuel et vu les sommes proposées c'était intéressant ... O_O
Quoi que je fasse, que je bloque ces personnes, les ignores , elles finissaient par me retrouver.
J'osais pas en parler à d'autres personnes que lui et j'ai fini par avoir des doutes et j'ai commencé à fouiner, et c'était lui derrière toute ces personnes ! J'ai compris
qu'il voulait me faire devenir une escorte virtuelle, une prostitué. Là j'ai freiné sec, je lui ai tout déballé et il a nié ferme et m'a fait du lavage de cerveau, mais avec
ce que j'avais déjà vécu je ne faisais plus confiance, alors j'ai tout déballé ce qu'il se passait et d'autres doutes que j'avais à des amis avec qui ont était presque tous les soirs en conférence et avec qui je jouais et là aucune surprise de leur part, ils m'ont déballé plein de truc qu'ils trouvaient louche, des infos qu'on a recroisé de choses qu'il nous disait et on a comprit à se moment là que c'était un mythoman. Alors j'en ai parlé à ma mère qui elle aussi au final n'était pas surprise, elle trouvait qu'il y avait des trucs bizarres quand il racontait sa vie et son parcours et d'autres membres de ma famille également.

Je suis restée con sur le coups, j'étais vidée d'avoir enchainé tout ça. Je me suis gravement remise en cause, que je devenais folle, qu'il me manquait une case...
Je l'ai quitté, il a essayé une dernière fois de me laver le cerveau et j'ai découvert qu'il avait pirater mon ordi et espionnait toutes mes conversations (je vous raconte pas les mois de paranoia qui ont suivis, d'ailleurs je n'ai toujours pas à ce jour réutilisé mon skype) donc lavage de cerveau tout une nuit durant (au téléphone
heureusement) il a presque failli réussir, il voulait qu'on coupe tous les ponts avec les gens qu'on connaissait, que c'était tous des menteurs qui essayaient de nous nuire. Je disais oui oui à tout, je pleurai même, je voulais qu'il arrête et raccrocher et quand ce fut le cas, je ne lui ai plus jamais parlé, j'ai coupé tous les ponts avec lui.

Je me suis sentie légère après ça et mes ami(e)s et ma famille ont été d'un soutiens formidable. Ça fait un an maintenant que tout ça et fini mais j'ai toujours ce même vide avec les mêmes questions qui me viennent, pourquoi ? qu'est ce que j'ai fait pour mériter ça ?

Depuis, j'ai rencontré un homme très bien 2 mois après cette deuxième rupture, alors que je ne voulais pas, plus. Je l'ai prévenu que ça allait être compliqué, que j'avais un gros bagage dans le dos et malgré
tout il a persévérer, a briser ma carapace.
Une fois ensemble je lui ai expliqué vaguement : "j'ai été avec un branleur qui a abusé de moi, tombée enceinte sans amour et dans le déni, avortée et retombée sur un connard mythomane qui a profité de ma faiblesse."

Je ne sais pas si je lui expliquerai dans le détail un jour, personne jusqu'à maintenant ne connais "tous" les détails (à par ce connard de mytho et ici) c'est la première fois que j'en parle, que je l'écris, j'ai tellement honte et aussi peur qu'on s'en serve pour me blesser, pour m'atteindre, que j'ai tout gardé pour moi.
Mais j'ai peur également que ma vie de couple en pâtisse, car sexuellement je n'ai presque plus de désir, je suis mal à l'aise, alors que j'aime cet homme plus que tout, mais quand j'ai envie de lui je ne le montre pas. D'un autre coté lui n'ose pas non plus trop me demander à cause de mon résumé explicite. Donc on peut se retrouver des semaines sans rien faire ...alors moi ça ne me dérange pas vraiment vu que je préfère vivre sans sexe plutot que de revivre tout ce que j'ai vécu, mais je l'aime et j'aimerai vraiment pouvoir
ravoir des rapports normaux, retrouver confiance et repartir de l'avant amoureusement et sexuellement parlant, car dans la vie de tous les jours je gère pas trop mal, j'ai une carapace en béton armé, je fuis absolument tous les conflits, je ne m'attarde plus sur les problèmes, j'encaisse et je passe à autre chose, je prend la vie comme elle vient, je me lasse vite, je procrastine pas mal aussi, même pour des trucs que j'aimais bien faire avant. J'ai des hauts, j'ai des bas, des jours où j'ai l'impression d'être forte et que tout va et ira pour le mieux, et des jours de stress ou j'appréhende le lendemain.
De plus ce n'est pas comme si mes ex essayaient de se faire oublier, j'ai été agressé par la nouvelle copine du premier qui apparemment m'a espionner sur facebook par je ne sais quel moyen, certainement le compte d'une ou un ami que j'avais quand j'étais encore avec lui (depuis j'ai fais le ménage et viré tous les contacts qu'on avait en commun et bloqué tous les indésirables) de plus il doit donner mon numéro au société style edf etc car je reçois régulièrement des appels pour des choses impayées. Et ensuite de la part du deuxième je reçois des appels en numéro privé ou je reçois des demandes d'amis bizarres sur facebook ou autres plateformes, je suis donc régulièrement en mode vigilance et à chaque truc bizarre qui arrive je même ma petite enquête et suis suspicieuse.

Désolée pour ce pavé brut, sans forme et certainement bourré de faute, j'ai lu et eu envie de déballer ma valise, même si je reste anonyme, ça fait du bien.
 
  • Big up !
Réactions : LovelyLexy et Freehug
29 Janvier 2014
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Martigues
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Témoignage extrêmement touchant et remuant.
Je ne saurais pas comment te dire à quel point en ce moment j'éprouve une bouffée de tendresse pour toi et toutes celles qui ont écrit ici.
Je vous souhaite le meilleur du monde, car vous ne mérites pas moins.

Tu es une survivante et une battante. C'est terrible ce qui t'es arrivé, et tu t'en es sortie. Tu te répareras petit à petit et la parole que tu prends, te permettra de ne plus te sentir isolée. La parole que tu prends aidera également d'autres filles  ne plus se sentir seule et incomprise.

Le viol conjugal est totalement sous-estimé.
Parmi les viols déclarés en France seuls 17% sont le fait de viols par des inconnus, dans 83 % des cas, la victime connaît son violeur! 83% ! et dans 31% des cas c'est le fait du conjoint!  1 viol sur 3 ! Au minimum... sur ceux déclarés.... c'est vertigineux et c'est absolument hallucinant que cela ne soit pas pas plus mis en avant dans l'éducation sexuelle, dans l'éducation tout court!

Et pourtant *jamais* dans ma scolarité et dans mon enfance et mon adolescence les adultes l'entourant ne me l'avait appris ...
Ah pour me dire de faire attention aux inconnus dans la rue, oui, ça oui, on te le rabâche jusqu'à en vomir.... mais pour te prévenir que ça peut arriver avec ton compagnon ou quelqu'un de ton entourage,  euuuh non y a plus personne !
la notion de consentement apparemment n'est "valable" que dans le cas de viol par inconnus, les "vrais viol à la goldnisch" ( quelle ordure, il fout la rage) c'est quand même hallucinant cette idée et c'est tellement répandue qu'il est difficile pour les victimes de parler du drame vécu.
Que l'origine d'un tiers voire la moitié des viols soit passée sous silence comme si cela n'existait pas est tout simplement insupportable comme idée.

Personnellement j'ai vécu plusieurs agressions sexuelles suite à du harcèlement de rue, de la part d'inconnus donc, (mais pas de viols au sens légal, donc je ne rentre pas dans les statistiques cité par l'auteur) dont deux en tant que mineures et cela m'a permis de comprendre moi-même très tôt à quel point *mon* consentement était important.  Au point que j'ai choisi scrupuleusement mes copains et qu'au moindre dérapage il jarretait illico, quitte à faire de moi une sans-coeur ou une fille volage, je ne voulais pas revivre mes agressions à travers mes copains, là j'avais enfin un contrôle possible.
Mais il a fallu que je me fasse agresser pour que je le comprenne... On ne m'avait jamais expliqué ce qu'était le consentement, ni à quel point c'était important dans la vie à deux.
Il a fallu que je me fasse agresser pour que je le devine.
C'est quand même triste de devoir en arriver là pour comprendre quelque chose de si évident en apparence.

Alors encore une fois, bravo d'en parler, bravo de témoigner. Et pour toutes celles qui en parlent pour la première fois, bravo également, c'est très courageux et j'espère que vous pourrez en parler autour de vous ou avec un spécialiste pour vous reconstruire plus rapidement.
 
  • Big up !
Réactions : Maud Kennedy
9 Janvier 2010
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Paris
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Témoignage très touchant et bouleversant. Je suis de tout cœur avec toi, j'espère que tu arriveras à n'en faire qu'un mauvais souvenir qui n'influence plus de manière conséquente ta vie !

En tout cas merci pour ce témoignage qui m'a fait comprendre qu'effectivement avec mon ancien copain j'étais à la limite du viol. J'étais toujours consentante et je prenais souvent les devants avant de faire l'amour, mais il choisissait toujours les positions, et quand j'avais mal il me disait que ça allait passer, qu'il fallait s'habituer, et même quand je protestais trop il me disait qu'il "en avait bientôt fini", qu'il fallait que je me laisse faire encore un peu alors que j'avais parfois vraiment mal. C'était le premier garçon avec qui j'ai fait l'amour donc je n'ai pas trouvé ça anormal, comme dans le témoignage. Mais c'est en rencontrant mon copain actuel que j'ai compris que non, l'amour n'était pas qu'une histoire de soumission, et que faire plaisir à l'autre ne niait pas forcément son propre plaisir. Bref, ce n'est pas du viol et je ne me sens pas traumatisée, mais il est clair qu'une telle vision du sexe est malheureusement bien trop répandue et de ce fait, les dérives comme ce qu'a pu vivre cette Madmoizelle ne m'étonnent plus tellement...
 

Iko

13 Juin 2014
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Merci pour ce témoignage si bien écrit,  ça me touche profondément, les autres récits dans les commentaires aussi... Je suis du coté des confidentes. Je connais plusieurs personnes qui ont vécu des viols.C'est horriblement fréquent, ça me serre le cœur et ça me révolte.
Je conseille à toutes celles que ça touche de s'intéresser au travail de Muriel Salmona. C'est une psychiatre qui travaille sur les violences sexuelles et la mémoire traumatique. Parce que ce n'est pas qu'un mauvais souvenir que l'on peut effacer mais un choc profond avec des effets sur le cerveau.
Je comprend mieux les choses depuis qu'une de mes proches m'a parlé de son "livre noir des violences sexuelles" . Il a permis a mon amie de comprendre ses réactions... Du coup elle a pu enfin mettre des mots et du sens sur ses comportements excessifs,ses angoisses, ses cauchemars , les scarifications...
Il y a beaucoup d'informations et de vidéos sur le site du livre et celui de l'asso que préside  Muriel Salmona (mémoiretraumatique). D'après les chiffres du  site  près de 35 000 femmes par an serait victimes de viol conjugal.
Je suis vraiment glacée par les réactions de déni des proches dans le témoignage. Il faut faire un travail de fond pour que l'on cesse de minimiser l'ampleur violences sexuelles et leurs conséquences. Merci à toutes celles qui parlent et à madmoizelle je suis convaincue que vous faites avancer les choses.
 

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