Je crois que c'est mon deuxième message sur le forum Madmoizelle, mais comme je viens de finir une formation de ludothécaire je vais apporter ma pierre à l'édifice. Attention, pavé is coming.
Pour ma part, j'ai une Licence gestion et animation de ludothèques (LPGAL), et dans ma promo il y avait aussi des gens en DUGAL (diplome universitaire). Les cours sont communs, les LP ont "juste" des semaines thématiques en plus, un projet tutoré et un mémoire à rendre censé être plus fat et plus poussé que celui des DU (puisqu'on passe l'été dessus, hm).
(du coup mon expérience est basée sur mon année en LPGAL, qui n'est pas la même formation que la Madz)
La madz dans l'article dit qu'il ne suffit pas d'aimer les jeux pour être un bon ludothécaire, c'est vrai. Cela dit, ce n'est pas non plus un métier hyper difficile et si vous avez des capacités sociales et que vous savez correctement parler aux gens, la formation est largement accessible (en dehors du coût monétaire bien sûr). Dans ma promo les gens venaient de milieux très variés, certains avaient déjà un pied dans la conception de jeux, d'autres n'avaient AUCUNE expérience en ludothèque, certains voulaient monter un bar-jeux, d'autres arrivaient de l'animation, certains on savait pas trop ce qu'ils faisaient là... mais l'année est formatrice, et au final quasiment tous le monde a eu son diplôme (ceux qui ne l'ont pas eu avaient vraiment des soucis perso' en dehors de la formation). De plus, il ne faut absolument pas se bloquer pour faire cette formation sous prétexte qu'on est pas à l'aise avec un type de publics spécifiques. C'est quelque chose qui se travaille et on est forcément amené à bosser avec chaque public si on ne sent pas à l'aise (notamment public handicapé et les personnes âgées) (si vous vous sentez pas à l'aise avec les enfants là c'est net que le boulot est pas fait pour vous
).
Aussi, on peut très bien être qualifié de ludothécaire et ne pas devoir gérer la structure dans son ensemble. C'est souvent le cas parce que dans le milieu associatif souvent précaire, il n'y a pas beaucoup de salariés, mais ce n'est pas forcément le cas. Personnellement, je n'ai jamais vu "d'animateur jeu" en ludothèque, et on nous en a jamais parlé... par contre, ayant aussi un DUT en animation, je mets maintenant "animatrice jeux et jouets" en plus de "ludothécaire" dans mon CV parce que suite à ma formation, je ne me considère plus comme animatrice "générale" mais vraiment comme ayant une spécialisation. (mais je me sens avant tout ludothécaire) (c'est juste que c'est tendu pour trouver un poste) (alors je vise large)
Un autre point essentiel que je pense il est important de souligner, c'est que quand on veut être ludothécaire, surtout en région urbaine mais probablement aussi en zone rurale, il faut être prêt à s'engager dans un réseau professionnel. Les structures font souvent appel aux unes et aux autres pour se prêter du matos sur un temps forts, les antennes régionales relèguent les infos, y'a des rencontres professionnelles... bref c'est hyper important. Et ça peut être aussi hyper handicapant quand on veut trouver un boulot, ou alors complètement facilitant.
D'ailleurs, sur les temps en classe, quasiment toutes les interventions sont faites par des ludothécaires ou des gens qui sont professionnels du jeu. On a eu très peu de "profs" à proprement parlé, à part en gestion, droit, psychologie... les temps de cours sont très vivants, ils sont quasiment tous basés sur l'échange, le jeu (eh oui), le débat. Nos responsables de formation étaient très à l'écoute de nos retours, de nos envies, il y a vraiment une relation très spécifique au sein de promo qui rend la formation très enrichissante et très humaine.
Si des madz sont intéressées par la formation, vous pouvez aisément passer un coup de fil à des ludothèques et aller visiter, ou demander des infos sur les formations. Les ludothèques prennent parfois des services civiques aussi, et des stagiaires en animation (durant mon dut animation j'ai fait tous mes stages en ludo). Ce sont des structures accueillantes avec des gens qui aiment leur boulot, faut pas hésiter
En tout cas, dans mon expérience perso', cette année de formation a été la meilleure de ma vie. J'ai toujours été très farouchement anti-école, et c'est bien la seule année où je prenais souvent plaisir à aller voir mes camarades. Après j'ai eu une promo géniale, c'est peut-être pas le cas partout. Puis trouver des formations où c'est bien vu d'emmener ses jouets, c'est le pied